Médecins de la Grande Guerre

Carnet de campagne n°2, de Jacques Mechelynck, pendant la Grande Guerre.

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Jacques Mechelynck-Masson

Carnets de Campagne

(1914 -1919)

Transcrits et édités par André L. Mechelynck

2ème Carnet de Campagne[1]



1er janvier 1916 - 24 janvier 1919

La Panne

Samedi 1er janvier 1916.

Je rentre de garde le matin.

Dimanche 2 janvier 1916. Rien de spécial

Lundi 3 janvier 1916. Rien de spécial

Mardi 4 janvier 1916. Rien de spécial

Mercredi 5 janvier 1916. Rien de spécial

Jeudi 6 janvier 1916. Rien de spécial

Vendredi 7 janvier 1916.

Je suis de garde.

Samedi 8 janvier 1916.

Je descends de garde le matin.

Dimanche 9 janvier 1916. Rien de spécial

Lundi 10 janvier 1916. Rien de spécial

Mardi 11 janvier 1916. Rien de spécial

Mercredi 12 janvier 1916. Rien de spécial

Jeudi 13 janvier 1916. Rien de spécial

Vendredi 14 janvier 1916. Rien de spécial

Samedi 15 janvier 1916.

Je dois avoir un sabre pour la revue. Après de longues recherches, je finis par avoir le sabre de l’adjudant Duquesne, un camarade de Guilbon, qui est en traitement à l’Océan, à l’étage de Cécile[2].

Dimanche 16 janvier 1916.

Je monte de garde le matin.

Lundi 17 janvier 1916.

Je descends de garde le matin. Je reconduis mes hommes. J’ai à peine le temps de me débarbouiller que le capitaine m’envoie un mot pour me dire « de m’occuper de vider les caissons et de renvoyer le coiffeur qui est venu me raser ». Comme si je retenais Joret[3] et comme si je ne savais pas ce que j’ai à faire ! C’est Couvreur, sans doute, qui a trouvé cela pour m’embêter. Triste mentalité ! Nous partons à 11 h. 15 pour la plage, où nous rejoint Verbruggen[4], qui m’a remplacé à la garde. Nous voyons passer les recrues de la 3 D.A., avec les drapeaux des régiments. Nous allons nous mettre en place, au-delà de la Villa Royale. Le Roi passe la revue avec la Reine et les Princes. Le Prince Léopold est habillé en khaki et a le casque, ainsi que le Roi. Le défilé est impeccable et me vaut le soir, à l’Océan, des témoignages d’admiration de tous, même de piotes.

Mardi 18 janvier 1916.

Le matin, préparatifs de départ. Après une certaine hésitation, le capitaine finit par me donner presque toute l’après-midi, en m’annonçant que je devrai aller avec lui par la route le lendemain. Encore une manœuvre de Couvreur.

 

Retour au front

Mercredi 19 janvier 1916.

Départ à 6 heures, le capitaine en tête, moi en guerre, à vélo. Route assez sale. La dernière partie du chemin, aux alentours de la ferme, est effroyable. Nos voitures enfoncent jusqu’à l’essieu dans la boue. La ferme où nous logeons, et qui appartient au chevalier Heynderich de Theulegoet, m’a déjà servi de logement en octobre 1914. Elle était à cette époque plus propre qu’aujourd’hui. Le 6e de ligne (mitrailleur), qui l’occupe depuis un an, l’a laissée dans un état ignoble. On trouve du purin dans les logements des hommes. Je loge provisoirement dans l’ancienne école régimentaire du 6e. Une école régimentaire en temps de guerre !

Jeudi 20 janvier 1916.

Bien que ce ne soit pas mon tour, c’est moi qui vais le premier aux tranchées. Départ à deux heures de l’après-midi. Nous traversons Loo dans toute sa longueur. La pauvre ville est dans un état lamentable. Seule la rue où se trouve la vieille porte est à peu près entière. Nous traversons Nieucappelle. À un moment donné, avec la route que nous suivons, le délégué du 6e montre « Voyez-vous, là, à 200 m., cette voiture près de cette maison ?… Eh bien, là se trouve la première ligne ». Et effectivement, bien qu’il fasse encore jour, nous arrivons avec nos caissons à la ligne de feu. Que serait-il arrivé si nous avions fait cela à Dixmude ! Ici, des vaches paissent dans les prairies, des pékins se promènent dans les tranchées, il y a même une boutique installée dans une villa, à 20 m. de la ligne. On y montre, comme une chose extraordinaire, une trace de balle dans le mur.

Mon emplacement est, paraît-il, le meilleur de toute la ligne. Les pièces sont dans un abri en béton armé extrêmement solide. Derrière cet abri se trouve le poste de combat du chef de section.

Vendredi 21 janvier 1916.

Bombardement intermittent de 8 h. à 16 h. Dans mon abri s’est réfugié le capitaine Dagois, qui tremble de tous ses membres. Vers la fin de la journée, Debouck, caporal M 4/IV, est blessé au pied d’un éclat de shrapnell, alors qu’il se trouvait dans mon abri, mais avec la porte ouverte.

Samedi 22 janvier 1916. 2e  journée de tranchées.

Dimanche 23 janvier 1916.

3e journée de tranchées. Le capitaine D. quitte son abri voisin du mien pour aller s’installer plus au centre de sa compagnie. Vers le soir, ne le voyant pas revenir, je fais emménager chez moi tous les meubles intéressants que j’ai trouvés. Le capitaine D. m’ayant téléphoné, j’ai mis tout cela à sa disposition. Sur ces entrefaites, à 17 h. 35, je suis relevé. Après mon départ, un officier est venu faire une sorte de perquisition chez moi. Heureusement le capitaine Van Sprang a bien compris la chose, et finalement, le lendemain, l’affaire a été arrangée. Je rentre au cantonnement à 20 h. 30. Malgré les promesses du capitaine, il n’y a pas de lit pour moi. Aussi je décide d’aller m’installer avec le 1er sergent et le fourrier dans une baraque en torchis, où petit à petit nous arrivons à nous installer.

Lundi 24 janvier 1916. Rien de spécial.

Mardi 25 janvier 1916.

Aujourd’hui arrive une histoire qui prouve combien souvent Couvreur et d’autres manquent de tact. Dans la chambrée des hommes de ma section, Hargot ayant demandé à Couvreur si, aux tranchées, il fallait un ou deux gradés de quart par abri, C. a répondu « Un. Mais chez vous, le capitaine a remarqué que l’on manquait de vigilance, et s’est dit qu’ainsi il y en aurait au moins un d’éveillé ! ». Je lui ai fait comprendre que je n’aimais pas cette manière d’agir. Aussi, après coup, est-il venu me trouver pour m’expliquer qu’il avait cela simplement « pour me faire aller ».

Mercredi 26 janvier 1916. Rien de spécial.

Jeudi 27 janvier 1916. Rien de spécial.

Vendredi 28 janvier 1916. Rien de spécial.

Samedi 29 janvier 1916.

Le capitaine réunit les sous-officiers pour leur dire qu’ils ne devaient plus manger à la cuisine, qu’on pourrait mal en penser, patati, patata. Le fourrier lui objecte là-dessus « C’est sans doute encore une histoire du capitaine Delfosse ! - Pas du tout. Et le capitaine D. n’a rien à voir dans ma compagnie ! – Oui, mais il vient cependant souvent voir ! ». Puis le capitaine me prend à part. Il m’engueule, parce que Couvreur lui a prétendu que je mangeais à la cuisine de la troupe, alors que j’y fais cuire ma viande avec mon beurre quand tout le monde est servi. De temps à autre, je prends une boulette ou une tasse de café, mais toujours quand tout le monde est servi ; « Cela ne peut pas se faire, parce qu’il pourrait y avoir des malentendus ». C’est pour cela que je me fais mettre au ménage de la troupe, mais à la date du 23, « parce que déjà alors j’avais mangé au ménage ».

Dimanche 30 janvier 1916. Rien de spécial.

Lundi 31 janvier 1916.

Je pars à 13 h. 50 pour les tranchées. La relève est faite à 16 h. 15.

Mardi 1er février 1916.

1er jour de tranchées. Quelques obus.

Mercredi 2 février 1916.

[Rien de spécial][5]. Le soir, une ferme, à 200 m., en arrière des lignes, prend feu par l’explosion d’un obus. Elle se consume rapidement.

Jeudi 3 février 1916.

Les hommes déclarent avoir vu des fusées s’élever derrière la maison immédiatement avant l’incendie. J’apprends que nous serons relevés demain par la 2M. Le système change. La 2M met six pièces en ligne pour huit jours et remplace son personnel au bout de quatre jours. Nous la remplaçons et nous faisons de même, et ainsi de suite.

Vendredi 4 février 1916.

Nous sommes relevés par Raeymakers (2M) à 17 h. 40.

 

Petits tracas

Samedi 5 février 1916.

Je remets au capitaine un inventaire, double de celui que j’ai laissé à Raeymakers. Le capitaine m’enguirlande parce que j’ai indiqué des caisses de 1080 cartouches, me fiant à l’indication mise sur ces caisses. « Je vous avais dit qu’il y en avait 1500 ». Il me fait aller aux tranchées l’après-midi pour faire corriger l’inventaire. 15 km. hier, 30 aujourd’hui, cela m’en fera 45 dans les jambes. « Cela ne vous serait pas arrivé si vous faisiez votre service convenablement ». Je constate aussi que Galoux est placé au premier groupe, alors que je vais avec le deuxième. Il faut que je voie le capitaine seul à seul.

Dimanche 6 février 1916. Rien de spécial.

Lundi 7 février 1916.

Rien de spécial le matin. L’après-midi, on me commande de nettoyer un coin de la ferme avec ma section.

Mardi 8 février 1916.

J’arrive enfin à parler au capitaine. Je lui demande en quoi je ne faisais pas bien mon service. Il me répond quelques petites choses vagues puis me quitte en me serrant la main. Il me rend Galoux. Ouf ! Je suis réconcilié. Pour combien de temps ?

Mercredi 9 février 1916. Rien de spécial.

Jeudi 10 février 1916.

La compagnie assiste aux funérailles du grenadier Callebout, de la 2M. On enterre en même temps deux carabiniers et un soldat du 10. Cérémonie simple et émouvante que préside le général De Ceuninck. Après les absoutes à l’église de Hoogstaede, les corps, portés à bras d’homme, défilent devant la garde de police qui présente les armes. Un piquet de carabiniers forme l’escorte. Le cortège se rend au cimetière militaire, fort coquettement arrangé, avec, dans le fond, un modeste monument élevé « Aux Morts pour la Patrie ». Le capitaine Delfosse prononce un discours fort bien tourné.

Vendredi 11 février 1916.

Rien de spécial pendant la journée. Le soir, alerte, tout le monde en tenue dans les cantonnements. Les bruits les plus fantaisistes circulent. Les uns disent qu’il y a eu une attaque à la ferme Violette (St-Georges), d’autres disent que c’est à Dixmude ou à Steenstraete.

Samedi 12 février 1916. Rien de spécial.

Dimanche 13 février 1916.

Tout compte fait, il y a eu avant-hier une attaque à la ferme Violette (Bulletin d’information)

Lundi 14 février 1916.

Rien de spécial pendant la journée. Le soir, nous apprenons que, la nuit dernière, un petit poste des grenadiers a été pris, puis abandonné par les Allemands dans des circonstances tellement mystérieuses que personne n’y comprend rien. Quand on a été y voir, tout avait disparu : le sergent, le caporal et les cinq hommes qui l’occupaient, ainsi que le téléphone et le lance-grenades. Il fallait bien que cela nous arrive. Il suffit que ce soit à nous pour qu’on s’écrie : « Naturellement, ils n’en font jamais d’autres »

Mardi 15 février 1916.

En raison des renseignements que les prisonniers auraient pu donner, la relève est avancée d’un jour. Nous partons donc aujourd’hui pour les tranchées. On recommande une grande vigilance.

Mercredi 16 février 1916. Rien de spécial.

Jeudi 17 février 1916.

Journée calme. Vers 19 h. 30, une violente fusillade éclate. Les balles viennent toutes tomber fort près en arrière de nos tranchées. Tout le monde aux pièces. Vers 20 h., la fusillade cesse et tout rentre dans le calme.

Vendredi 18 février 1916.

Aujourd’hui comme hier, violente canonnade toute la journée, du côté d’Ypres. Canonnade aussi, mais intermittente, dans la direction de la mer. On nous dit, le soir, que nous ne seront relevés que dimanche à l’aube. De cette façon, on ne sera pas gêné par la relève du bataillon.

Samedi 19 février 1916. 4e jour de tranchées. Calme.

Dimanche 20 février 1916.

Nous sommes relevés à 5 h. 35 du matin. L’après-midi, je vais à St-Riquiers, à la petite fête « chien-vertesque » d’Hoffmann. Très amusante. Sur les murs, quelques caricatures fort bien croquées. Dans la revuette, on dit quelques mots rosses, notamment sur Dagois et Stradiot.

Lundi 21 février 1916.

Journée calme. Violent bombardement du côté d’Ypres et, par intermittence, du côté de Nieuport. Par moments aussi, fusillades dans la direction de Dixmude.

Mardi 22 février 1916.

Canonnade au-delà d’Ypres.

Mercredi 23 février 1916.

Canonnade au-delà d’Ypres.

Jeudi 24 février 1916.

Canonnade au-delà d’Ypres.

Vendredi 25 février 1916.

Canonnade au-delà d’Ypres.

Samedi 26 février 1916.

Exercice d’alerte de 10 h. à 13 h. Notre point de rassemblement est heureusement à notre ferme. Nous nous refroidissons dans la neige.

Dimanche 27 février 1916.

La canonnade continue au-delà d’Ypres. À 12 h. 30, je pars pour Pollinkhove, pour voir Oncle Jean[6]. Il habite sur la route de Linde à Pollinkhove. Sur une porte Louis XVI, je vois une inscription : « 1re section d’aérostiers belges : Capitaine Gérard et observateurs ». Installation fort jolie. Vieux meubles de Loo, cheminée ancienne, table bien servie : que pourrait-on désirer de mieux si ce n’est…

Lundi 28 février 1916.

La canonnade continue toujours sur le même point.

Mardi 29 février 1916.

Rien de spécial, à part la canonnade.

Mercredi 1er mars 1916. Rien de spécial.

Jeudi 2 mars 1916. Rien de spécial.

Vendredi 3 mars 1916. 1er jour de tranchées. Rien de spécial.

Samedi 4 mars 1916. 2 jour de tranchées. Rien de spécial.

Dimanche 5 mars 1916.

3e jour de tranchées. À 15 h. 50, exercice d’alerte. On voit bien que le secteur est calme : faire mettre les hommes dans la tranchée, sac au dos. Cela suffirait pour attirer une fusillade et avoir des blessés.

Lundi 6 mars 1916. 4e  jour de tranchées.

Mardi 7 mars 1916.

Retour au cantonnement à 8 h. du matin.

Mercredi 8 mars 1916.

Le capitaine me fait des observations parce que Raymaekers, en entrant dans mon abri aux tranchées, y avait trouvé un sergent dormant sur ma paillasse. « Il est inadmissible qu’un sergent dorme là où se couchent des officiers ». Cela a déplu au sergent-fourrier Raymaekers, commissionné pour la durée de la guerre comme sous-lieutenant auxiliaire. Où l’orgueil peut-il se nicher ?

Jeudi 9 mars 1916.

Nous faisons l’exercice dans la boue.

Vendredi 10 mars 1916. Rien de spécial.

Samedi 11 mars 1916.

Encore exercice le matin.

Dimanche 12 mars 1916.

Verbruggen est nommé sous-lieutenant à la date du 10. Enfin, après plus de 9 mois d’attente. Quand sera-ce mon tour ?[7]

Lundi 13 mars 1916. Rien de spécial.

Mardi 14 mars 1916.

Matin : Prise d’armes, près de St-Riquiers, pour la moitié de la division : remise de Croix de Guerre. Le général prononce un petit discours. Nombreux cinémas et photographes[8].



Mercredi 15 mars 1916. Rien de spécial.

Jeudi 16 mars 1916. Rien de spécial.

Vendredi 17 mars 1916. Rien de spécial.

Samedi 18 mars 1916. Rien de spécial.

Dimanche 19 mars 1916.

12 h. du matin[9], départ pour les tranchées.

Lundi 20 mars 1916.

2e jour de tranchées. Beaucoup d’avions circulent. Des éclats tombent de temps en temps derrière les tranchées.

Mardi 21 mars 1916. 3e jour de tranchées.

Mercredi 22 mars 1916. 4e jour de tranchées.

Jeudi 23 mars 1916.

Matin, retour au cantonnement.

Vendredi 24 mars 1916. Rien de spécial.

Samedi 25 mars 1916. Rien de spécial.

Dimanche 26 mars 1916. Rien de spécial.

Lundi 27 mars 1916. Rien de spécial.

Mardi 28 mars 1916. Rien de spécial.

Mercredi 29 mars 1916. Rien de spécial.

Jeudi 30 mars 1916. Rien de spécial.

Vendredi 31 mars 1916. Rien de spécial

Samedi 1er  avril 1916.

On demande pour le 5 avril un état de proposition pour le grade de sous-lieutenant auxiliaire en ma faveur. Cela signifie que je serai peut-être nommé d’ici trois ou quatre mois.

Dimanche 2 avril 1916. Rien à signaler.

Lundi 3 avril 1916. Rien à signaler.

Mardi 4 avril 1916.

À 1 h. 45 du matin, départ pour les tranchées.

Mercredi 5 avril 1916. Rien de spécial.

Jeudi 6 avril 1916.

Le capitaine m’envoie le soir par la corvée la note qu’il a remise pour mon avancement. La voici : « Peu favorable. Le grade ne convient pas du tout pour commander une section de mitrailleurs. Comme le cadre des officiers de la compagnie est au complet et que cet adjudant devrait éventuellement en cas de nomination passer dans une compagnie d’infanterie, je trouve qu’il y aurait lieu de le faire changer de compagnie, pour lui permettre de faire son service de chef de peloton. Le capitaine, (s) Michiels. » Est-ce une fine plaisanterie, ou bien me joue-t-il un pied de cochon ? Je le saurai après-demain en rentrant au cantonnement.

Vendredi 7 avril 1916. Rien de spécial.

Samedi 8 avril 1916.

Matin, retour au cantonnement. La note est sérieuse. Le capitaine me dit même que je dois reconnaître qu’il a atténué les choses. Comme je le regarde, étonné, il étaye son affirmation de déclarations vagues et demande que je change de compagnie.

Dimanche 9 avril 1916.

Le capitaine fait l’aimable, mais cela ne prend pas.

Lundi 10 avril 1916. Rien de spécial.

Mardi 11 avril 1916. Rien de spécial.

 

Changement d’affectation

Mercredi 12 avril 1916.

Je passe à la 4/II à la date de demain. Je quitte aujourd’hui. Ma nouvelle compagnie est commandée par le lieutenant de réserve Lebas. Je commande le 1er peloton. Le 2e est commandé par le sous-lieutenant auxiliaire Arrasse, auquel est adjoint le sergent Duchesne. La 3e est commandée par Rowies, qui a été avec moi à Gaillon. La section de mitr. est commandée par l’adjudant Gérard, ancien sergent-major de la 2e M. Le bataillon est commandé par le major A. E. M. de Kempeneer.

Jeudi 13 avril 1916.

Rien de spécial. Je suis au grand repos.

Vendredi 14 avril 1916.

[Rien de spécial. Samedi 15. Rien de spécial. Dimanche 16]. Je fais mes visites de corps. Je vais voir le major, qui me fait quelques recommandations, et les commandants des Cies.

Samedi 15 avril 1916. Rien de spécial.

Dimanche 16 avril 1916. Rien de spécial.

Lundi 17 avril 1916. Rien de spécial.

Mardi 18 avril 1916. Rien de spécial.

Mercredi 19 avril 1916. Rien de spécial.

Jeudi 20 avril 1916.

Le major vient au cantonnement, et le malheur veut que je ne sois pas à mon peloton au moment où il passe. Il engueule le commandant.

Vendredi 21 avril 1916.

[Rien de] Avant-hier, j’ai été subir un examen par le lieutenant-colonel Borremans et le

capitaine Doz. Évidemment busé.

Samedi 22 avril 1916.

Anniversaire de la 1re journée de la bataille de Steenstraete. Nous sommes passés en revue sur la grand’ route entre Hoogstaede et Linde par le Roi et le général Joffre. Temps de chien. Avant la revue, engueulade du major. Chacun a son paquet. Heureusement qu’on ne s’en fait pas. On peut inscrire « Steenstraete » sur le drapeau. Joffre a une bonne balle. Défilé devant le mess de la division, à Hoogstaede. Tous les officiers supérieurs du régiment ont reçu des patates.

Dimanche 23 avril 1916.

Départ pour les tranchées.

Lundi 24 avril 1916.

1er jour de tranchées. Rien de spécial. Compagnie B.

Mardi 25 avril 1916. 2e jour de tranchées. Rien de spécial.

Mercredi 26 avril 1916.

3e jour de tranchées. Léger bombardement l’après-midi. Incendie de la ferme de piquet.

Jeudi 27 avril 1916.

4e  jour de tranchées. Le soir, retour au cantonnement de piquet à Kousseboom.

Vendredi 28 avril 1916.

Rowies est proposé et va au Q. G. se présenter au général. Donc, je saute. Tant pis.

Samedi 29 avril 1916.

Je suis allé au travail et revenu malade comme un chien.

Dimanche 30 avril 1916. Rien de spécial.

Lundi 1er mai 1916.

On va au demi-repos près du Pont de Loo.

Mardi 2 mai 1916.

Nous allons au bain à Elsendamme. Je vais dîner chez les observateurs.

Mercredi 3 mai 1916.

Le matin, Prise d’armes pour remise de Croix de Guerre. Après-midi, service de dimanche. Je vais à la 98e.

Jeudi 4 mai 1916. Rien de spécial.

Vendredi 5 mai 1916.

Départ pour les tranchées.

Samedi 6 mai 1916. Rien de spécial.

Dimanche 7 mai 1916. 2e jour de tranchées.

Lundi 8 mai 1916. 3e  jour de tranchées.

Mardi 9 mai 1916.

4e jour de tranchées et retour au piquet.

Mercredi 10 mai 1916. Rien de spécial.

Jeudi 11 mai 1916. Rien de spécial.

Vendredi 12 mai 1916. Rien de spécial.

Samedi 13 mai 1916.

Le soir, on va au demi-repos. Le Ct Delbrassine revient de Gaillon.

Dimanche 14 mai 1916.

Rowies est nommé sous-lieutenant à la date d’hier. Donc, je saute. La vie change tout-à-fait. On sent dans le Ct un homme qui a l’habitude du commandement et le sens de l’organisation. Tous les jours, réunion du cadre, et, presque tous les jours, réunion des hommes. Les Wallons d’un côté, les Flamands de l’autre. Bien que Wallon, le Ct s’efforce de se faire comprendre et y arrive. Bref, c’est un homme, et il n’y en a pas beaucoup comme lui.

Lundi 15 mai 1916. Rien de spécial

Mardi 16 mai 1916. Rien de spécial

Mercredi 17 mai 1916.

Le soir, départ pour les tranchées.

Jeudi 18 mai 1916. 1er jour de tranchées.

Vendredi 19 mai 1916.

2e jour de tranchées. Arrasse et Gérard partent pour le Congo. J’ai été pendant quelques jours adjoint au Lt Lebas. Je prends maintenant le commandement du 2e peloton. Le sergent-major De Scheemaecker prend le commandement de la Sᵒᵑ M[itrailleuses]. H[otchkiss].

Samedi 20 mai 1916. 3e jour de tranchées.

Dimanche 21 mai 1916.

4e jour de tranchées. De Scheemaecker est nommé adjudant. Le sergent Mathot de 1/II, ancien adjudant sortant du C. I. S. L. A. I., est nommé adjudant et passe à la Compagnie. Je l’ai connu dans le temps à l’Athénée. Le soir, retour au piquet.

Lundi 22 mai 1916. Rien de spécial

Mardi 23 mai 1916. Rien de spécial

Mercredi 24 mai 1916. Rien de spécial

Jeudi 25 mai 1916.

Départ le soir pour le demi-repos.

Vendredi 26 mai 1916. Rien de spécial

Samedi 27 mai 1916. Rien de spécial

Dimanche 28 mai 1916. Rien de spécial

Lundi 29 mai 1916.

Départ pour le repos, à Hoogstaede. De là, bain à Elsendamme.

Mardi 30 mai 1916. Rien de spécial.

Mercredi 31 mai 1916. Rien de spécial.

Jeudi 1er juin 1916. Rien de spécial.

 

Congé, Paris

Vendredi 2 juin 1916.

L’après-midi, je vais à La Panne, dans l’auto des payeurs. Je faillis être arrêté à Duinhoek. Quel agrément d’être adjudant !

Samedi 3 juin 1916.

Je vais le matin chercher mon titre de congé à l’E-M.R. et je pars pour Paris à la date du 5. On ne me laisse pas prendre à Calais le train de 12 h. 30 parce que je ne suis pas officier. Résultat : arrivée à Paris à 2 h. 30 du matin. Plein de charme.

Dimanche 4 juin 1916. Rien de spécial.

Lundi 5 juin 1916. Rien de spécial.

Mardi 6 juin 1916. Rien de spécial.

Mercredi 7 juin 1916. Rien de spécial.

Jeudi 8 juin 1916.

Prise d’armes aux Invalides.

Vendredi 9 juin 1916.

Je tombe sur Mme Bouchon, rue de Rivoli.

 

Retour à la routine

Samedi 10 juin 1916.

Retour au front, au piquet.

Dimanche 11 juin 1916. Rien de spécial.

Lundi 12 juin 1916. Rien de spécial.

Mardi 13 juin 1916. Rien de spécial.

Mercredi 14 juin 1916.

Levé avant Rowies, je veux me laver avant lui. Il veut m’obliger à lui céder la place, et cela sur un ton nettement grossier. Aussi je refuse. D’où dispute. R. tient beaucoup à son grade et veut faire de l’autorité avec moi. Mais cela ne prend pas : je le lui fais comprendre, et il en est furieux, ainsi que de la leçon que je lui donne à propos de son manque d’égards vis-à-vis de moi. Le soir, départ pour le demi-repos.

Jeudi 15 juin 1916. Rien de spécial.

Vendredi 16 juin 1916. Rien de spécial.

Samedi 17 juin 1916. Rien de spécial.

Dimanche 18 juin 1916.

Je pars en avant pour les tranchées pour reprendre le matériel.

Lundi 19 juin 1916. 1er jour de tranchées.

Mardi 20 juin 1916. 2e jour de tranchées.

Mercredi 21 juin 1916. 3e jour de tranchées.

Jeudi 22 juin 1916.

4e jour de tranchées. Le commandant m’enguirlande parce que le service de nuit n’est pas établi à 21 h. 10 à sa montre. Il me colle six jours d’arrêts. Il est assez chic, car il ne demande pas de P.S.S. pour que mon nom ne paraisse pas à l’O.J.R. Retour au piquet.

Vendredi 23 juin 1916. Rien de spécial.

Samedi 24 juin 1916.

Il manque 2644 cartouches à l’inventaire aux tranchées. Je dois y retourner pour recompter les réserves[10]. La Reine a visité le secteur ce matin.

Dimanche 25 juin 1916.

Le lieutenant Liénard, venu du C.I.A.M. après maladie, prend mon peloton, je deviens donc adjoint, après avoir commandé une unité pendant plus de dix mois.

Lundi 26 juin 1916.

Le soir, départ pour le demi-repos.

Mardi 27 juin 1916. Rien de spécial.

Mercredi 28 juin 1916. Rien de spécial.

Jeudi 29 juin 1916. Rien de spécial.

Vendredi 30 juin 1916.

Départ pour les tranchées. Le commandant, bien qu’ayant été au lit tous ces jours-ci, vient avec nous. Nous partons tous avec le sac.

Samedi 1er juillet 1916. Rien de spécial.

Dimanche 2 juillet 1916. Rien de spécial.

Lundi 3 juillet 1916. Rien de spécial.

Mardi 4 juillet 1916.

Le soir, retour au piquet.

Mercredi 5 juillet 1916. Rien de spécial.

Jeudi 6 juillet 1916. Rien de spécial.

Vendredi 7 juillet 1916. Rien de spécial.

Samedi 8 juillet 1916.

Départ pour le repos. Nous allons cantonner au Gaapaardhoek entre Hoogstaede et Linde. Le régiment est en réserve d’armée.

Dimanche 9 juillet 1916. Rien de spécial.

Lundi 10 juillet 1916. Rien de spécial.

Mardi 11 juillet 1916. Rien de spécial.

Mercredi 12 juillet 1916. Rien de spécial.

Jeudi 13 juillet 1916. Rien de spécial.

Vendredi 14 juillet 1916. Rien de spécial.

Samedi 15 juillet 1916.

Marche de bataillon, 8 km. Engueulade du major au retour, parce que, au pas ordinaire, on a trop appuyé à droite, alors qu’on tournait à gauche au Gaapaard.

Dimanche 16 juillet 1916. Rien de spécial.

Lundi 17 juillet 1916. Rien de spécial

Mardi 18 juillet 1916. Rien de spécial

Mercredi 19 juillet 1916. Rien de spécial

Jeudi 20 juillet 1916.

Aujourd’hui, prise d’armes pour le régiment. Le général Lotz procède d’abord à la prestation de serment des nouveaux officiers et à la reconnaissance des officiers promus. Le général De Ceuninck arrive ensuite. Après avoir passé le régiment en revue, il prononce un discours fort élogieux pour nous et où il dit à peu près ce qui suit :

        Le régiment des Grenadiers est un beau régiment. Je suis toujours rempli d’orgueil quand je vois sa belle tenue, son allure martiale. Je suis fier de vous avoir sous mes ordres.

        Grenadiers, souvenez-vous du major comte d’Oultremont, du major Sterpin, du major Dubreucq, souvenez-vous des journées de l’Yzer et de celles de Steenstraete, où vous vous êtes couverts de gloire.

        Grenadiers, une grande tâche est encore réservée à votre armée. j’ai confiance en vous, et je suis convaincu que vous continuerez à faire tout votre devoir pour la défense de la Patrie.

Le chef de corps lui a répondu, puis le G.P. a procédé à la remise d’un certain nombre de Croix de Guerre. Il s’est rendu alors au village de Hoogstaede où les troupes ont défilé devant lui.

Vendredi 21 juillet 1916.

Fête Nationale, Te Deum à Hoogstaede, célébré par l’aumônier principal. Grand concours d’officiers. Une compagnie rend les honneurs.

Samedi 22 juillet 1916.

Départ pour le [piquet] demi-repos secteur Nord. Nous cantonnons sur la route de Pollinkhove, à Alveringhem, entre Zavelhoek et le moulin.

Dimanche 23 juillet 1916. Rien de spécial.

 

Lundi 24 juillet 1916.

J’ai 22 ans.

Mardi 25 juillet 1916. Rien de spécial.

Mercredi 26 juillet 1916.

Le soir, départ pour les tranchées. Nous sommes tout au Nord du secteur de la division. Il y a beaucoup de traverses et de pare-balles. Mais il n’y a pas énormément de balles. On bombarde peu.

Jeudi 27 juillet 1916. Rien de spécial.

Vendredi 28 juillet 1916. Rien de spécial.

Samedi 29 juillet 1916. Rien de spécial.

Dimanche 30 juillet 1916.

Le soir, retour au piquet, près du Rabbelaer.

Lundi 31 juillet 1916. Rien de spécial.

Mardi 1er août 1916. Rien de spécial.

Mercredi 2 août 1916. Rien de spécial.

Jeudi 3 août 1916.

Départ pour le demi-repos.

Vendredi 4 août 1916. Rien de spécial.

Samedi 5 août 1916. Rien de spécial.

Dimanche 6 août 1916. Rien de spécial.

Lundi 7 août 1916.

Le soir, départ pour les tranchées.

Mardi 8 août 1916.

Le commandant est évacué.

Mercredi 9 août 1916. 2e jour de tranchées.

Jeudi 10 août 1916. 3e jour de tranchées.

Vendredi 11 août 1916.

Le soir, départ pour le piquet. Je commande de nouveau le 1er peloton.

Samedi 12 août 1916. Rien de spécial.

Dimanche 13 août 1916. Rien de spécial.

Lundi 14 août 1916. Rien de spécial.

Mardi 15 août 1916.

Départ pour le demi-repos.

Mercredi 16 août 1916. Rien de spécial.

Jeudi 17 août 1916. Rien de spécial.

Vendredi 18 août 1916. Rien de spécial.

Samedi 19 août 1916.

Départ pour le repos à Hoogstaede. Notre cantonnement est entre Hoogstaede et Gijverinkhove.

Dimanche 20 août 1916. Rien de spécial.

Lundi 21 août 1916. Rien de spécial.

Mardi 22 août 1916. Rien de spécial.

Mercredi 23 août 1916. Rien de spécial.

Jeudi 24 août 1916. Rien de spécial.Vendredi 25 août 1916. Rien de spécial.

Samedi 26 août 1916. Rien de spécial.

Dimanche 27 août 1916. Rien de spécial.

 

Examen

Lundi 28 août 1916.

La Cie va travailler le soir à Boesinghe, mais comme je dois aller demain à un examen devant le lieutenant-colonel, je ne vais pas au travail.

Mardi 29 août 1916.

Examen : matin : commandement d’un peloton devant le colonel. Après-midi : examen oral, lecture de cartes, service en campagne. Nerveux comme toujours dans ces occasions, je bats le beurre.

Mercredi 30 août 1916.

Nous allons chez le major pour l’établissement des fiches. 5 points par mois de présence au front, 1 point par mois de présence sous les drapeaux en temps de paix ou à l’arrière pendant la guerre, 10 points pour études moyennes incomplètes, 30 pour études moyennes complètes, 40 pour études universitaires incomplètes, 50 pour études universitaires complètes. J’arrive à un total de 165. Après-midi, présentation au général Lotz : « Vous m’avez donné des désillusions, me dit-il. Vous avez des cotes inférieures. Je ne demande pas mieux que de vous faire monter, mais vous comprenez que, de cette façon, je ne puis rien faire,… Enfin, il faut travailler »

Jeudi 31 août 1916.

Le Ct me passe les notes que lui et le major m’ont données :

        Instruction militaire : Insuffisante

        Manière de servir : N’apporte pas dans l’accomplissement de ses fonctions tout le zèle et le dévouement nécessaires

        Conduite au feu : Très bonne

        Tenue : Correcte

        Attitude devant la troupe : Peu énergique. Semble perdre confiance dès qu’il se trouve en présence de ses chefs et des hommes.

Voilà maintenant qu’on ne me reconnaît même plus de la bonne volonté. Heureusement qu’on ne me dénie pas d’avoir fait mon devoir. Il me reste au moins cela.

Vendredi 1er septembre 1916. Rien de spécial.

Samedi 2 septembre 1916[11].

Le soir, départ pour les tranchées, Cie A, S. S-C.

Dimanche 3 septembre 1916. Tranchées.

Lundi 4 septembre 1916. Tranchées.

Mardi 5 septembre 1916. Tranchées.

Mercredi 6 septembre 1916.

Le soir, retour au piquet.

Jeudi 7 septembre 1916. Rien de spécial.

Vendredi 8 septembre 1916. Rien de spécial.

Samedi 9 septembre 1916. Rien de spécial.

Dimanche 10 septembre 1916.

Le soir, départ pour le demi-repos.

Lundi 11 septembre 1916.

Rien de spécial. Il n’y a plus de travail pour le demi-repos.

Mardi 12 septembre 1916.

Manœuvre de bataillon sous la direction du lieutenant-colonel. Nous formons les 3e et 4e

vagues. On paraît content.

Mercredi 13 septembre 1916.

Encore une manœuvre de bataillon. Après, discussion tactique. Le Lt-colonel félicite le bataillon pour sa discipline.

Jeudi 14 septembre 1916.

Départ le soir pour les tranchées. Je vais en avant reprendre le matériel. Hier, petite fête de bataillon, fort réussie.

Vendredi 15 septembre 1916. Tranchées.

Samedi 16 septembre 1916. Tranchées.

Dimanche 17 septembre 1916. Tranchées.

Lundi 18 septembre 1916.

Retour au piquet.

Mardi 19 septembre 1916. Rien de spécial.

Mercredi 20 septembre 1916. Rien de spécial.

Jeudi 21 septembre 1916. Rien de spécial.

Vendredi 22 septembre 1916.

Départ le soir pour le demi-repos.

Samedi 23 septembre 1916. Rien de spécial.

Dimanche 24 septembre 1916. Rien de spécial.

Lundi 25 septembre 1916. Rien de spécial.

Mardi 26 septembre 1916.

Le soir, départ pour les tranchées.

Mercredi 27 septembre 1916. Rien de spécial.

Jeudi 28 septembre 1916. Rien de spécial.

Vendredi 29 septembre 1916. 3e jour de tranchées.

 

Le ballon d’observation

Samedi 30 septembre 1916.

Le soir, départ pour le repos à Pollinkhove. Bien logés. Le capitaine-commandant A. E. M. Marchant prend le commandement de la Cie.

Dimanche 1er octobre 1916.

L’après-midi, vers 5 h., je sors de chez moi. Devant ma porte, le commandant me dit : « Le ballon du Lion Belge vient de tomber en flammes. N’y avais-tu pas un oncle ? ». Aussitôt je vais trouver le major, pour lui demander de pouvoir user de son téléphone. J’obtiens assez rapidement la communication avec le ballon n° 3. « L’adjudant De Mot est sain et sauf, me répond-on. Il est descendu de 900 m. en parachute. L’autre passager, l’élève-observateur Proost, a été tué. Peu avant que le ballon ne prit feu, un avion ennemi l’avait survolé. »

Lundi 2 octobre 1916.

Je vais l’après-midi au ballon n° 1. « Le ballon n° 3, me dit-on, montait dans de très mauvaises conditions, avec un mauvais treuil. En outre, il était fort risqué de monter à une telle hauteur, alors que précisément le matin, un ballon allemand a été descendu devant nos lignes. » Je vois un instant Oncle Jean, qui a, me dit-on, été très chic. À peine arrivé en bas, il blaguait comme s’il revenait de la promenade.

Mardi 3 octobre 1916. Rien de spécial.

Mercredi 4 octobre 1916. Rien de spécial.

Jeudi 5 au jeudi 12 octobre 1916.

Pendant tout le repos, vagues et manœuvres tant et plus qu’on en veut. L’un invente une chose, l’autre le contraire. Tout compte fait, il n’y a plus de base fixe à cette théorie.

Vendredi 13 octobre 1916.

Le soir, départ pour les tranchées [illisible] Cie B. Notre secteur a 1,1 [?] km de long. On n’entend pas une balle. Calme plat. Nous avons un poste à 1500 m. en avant, lequel est à 100 m. de l’ennemi. Nous faisons mess dans une ferme où le Ct a une chambre. Tout [près ?] de la tranchée, il y a des maisons habitées par les pékins.

Samedi 14 octobre 1916. Tranchées.

Dimanche 15 octobre 1916. Tranchées.

Lundi 16 octobre 1916. Tranchées.

Mardi 17 octobre 1916.

Tranchées. Le soir, départ pour le piquet.

Mercredi 18 octobre 1916.

Rien de spécial. Le Lt [?] remplace le major en congé.

Jeudi 19 octobre 1916.

Nous partons à 5 h. pour le travail. Lorsque nous arrivons à Oudecappelle, nous faisons demi-tour, à cause du mauvais temps.

Vendredi 20 octobre 1916[12]. Rien de spécial.

Samedi 21 octobre 1916.

Départ le soir pour le demi-repos, Ferme Fontaine, Pollinckhove.

Dimanche 22 octobre 1916. Rien de spécial.

Lundi 23 octobre 1916. Rien de spécial.

Mardi 24 octobre 1916. Rien de spécial.

Mercredi 25 octobre 1916.

Le soir, départ pour les tranchées.

Jeudi 26 au samedi 28 octobre 1916. Tranchées, rien de spécial.

Dimanche 29 octobre 1916.

Tranchées. Le soir, départ pour le piquet.

Lundi 30 octobre 1916. Rien de spécial.

Mardi 31 octobre 1916. Rien de spécial.

Mercredi 1er novembre 1916. Rien de spécial.

Jeudi 2 novembre 1916.

Le soir, départ pour le demi-repos.

Vendredi 3 au dimanche 5 novembre 1916. Piquet. Rien de spécial.

Lundi 6 novembre 1916.

Le soir, départ pour les tranchées.

Mardi 7 au jeudi 9 novembre 1916. Tranchées. Rien de spécial.

Vendredi 10 novembre 1916.

Le soir, retour au repos au Gaapaardhoek. Mêmes cantonnements que précédemment.

Samedi 11 au samedi 18 novembre 1916. Rien de spécial.

Dimanche 19 novembre 1916.

Je vais à La Panne avec un laissez-passer pour assister au banquet de la St-Verhaegen[13] qui a lieu au Terlinck. On fait beaucoup de bruit, mais on ne casse rien. Retour dans deux autos de l’Océan.

Lundi 20 au vendredi 24 novembre 1916. Rien de spécial.

Samedi 25 novembre 1916.

Le soir, départ pour les tranchées, S. S. C., Cie B.

Dimanche 26 au mardi 28 novembre 1916. Rien de spécial.

Mercredi 29 novembre 1916.

Le soir, retour au piquet, à Kousseboom.

 

Congé et maladie

Jeudi 30 novembre 1916.

Je pars en congé à midi. Je prends le train à Furnes à 18 h. 35.

Vendredi 1er décembre 1916.

J’arrive à Paris N. à 15 h. 30 (Cinq heures de retard, train de permissionnaires). Départ 17 h. 06, arrivée au Havre 22 h. 30.

Samedi 2 au mercredi 6 décembre 1916.

Rien de spécial. Je loge chez Pierre[14]

Jeudi 7 décembre 1916.

Je ressens le matin un violent mal de tête. Je fais des courses avec Tante Jeanne, mais le soir le Dr Lebrun m’envoie à l’hôpital, on l’on me met d’abord en observation. J’ai une forte fièvre (39°1)

Vendredi 8 décembre 1916.

Rien de spécial. Le soir, on m’envoie dans une salle de sous-officiers.

Samedi 9 décembre 1916.

Je devrais être rentré aujourd’hui à midi.

Dimanche 10 décembre 1916.

Je me lève depuis hier. Je suis guéri, mais je dois attendre jusqu’à mercredi, qui est le jour de sortie.

Lundi 11, mardi 12 décembre 1916. Rien de spécial.

Mercredi 13 décembre 1916.

Je suis sortant, avec un congé de convalescence de sept jours. Je loge aux Régates.

Jeudi 14, vendredi 15 décembre 1916.

Madeleine et Yvonne Peltzer sont là avec Gina[15], qui a toujours pour moi le même amour. Elles partent pour la Suisse.

Samedi 16 décembre 1916. Rien de spécial.

Dimanche 17 décembre 1916. Rien de spécial.

Lundi 18 décembre 1916.

Je pars à 17 h. pour Paris, où j’arrive avec 3 h. de retard à 23 h. 45. Je loge chez Sée.

Mardi 19 décembre 1916.

Je repars à 11 h. 30 par le train de permissionnaires.

Mercredi 20 décembre 1916.

J’arrive à [2 h.] 3 h. au cantonnement, à Hoogstaede.

Jeudi 21 décembre 1916.

Nous partons pour La Panne.

Vendredi 22 décembre 1916. Rien de spécial.

Samedi 23 décembre 1916. Rien de spécial.

Dimanche 24 décembre 1916. id. id.

 

Le camp de Mailly

Lundi 25 décembre 1916.

Nous faisons tous les jours des vagues préparatoires au départ pour le camp de Mailly.

Mardi 26 décembre 1916. Rien de spécial.

Mercredi 27 décembre 1916 au mardi 2 janvier 1917.

Formation de la 6e brigade. Nous sommes attribués au 1er régiment, 10e Cie IIIe …[16]

Mercredi 3 janvier 1917.

Nous partons à 20 h. pour aller nous embarquer à Ghyvelde à 3 h. du matin.

Jeudi 4 janvier 1917.

Nous sommes, avec les hommes, encaqués à 40 ou 50 dans des wagons à bestiaux où il y a place pour 30 hommes au maximum.

Vendredi 5 janvier 1917.

Nous arrivons à Mailly-le-Camp vers 22 h. Le camp est bien conçu. Beaux baraquements, mais un peu sombres. Nous sommes logés avec les hommes. Les officiers ont un mess de brigade, les adjudants n’ont qu’à tirer leur plan. Nous sommes logés à quatre adjudants dans une baraque.

Samedi 6 janvier 1917.

Vers 8 h. ½, le Ct vient et ne fait aucune remarque. Peu après, on annonce une inspection des cantonnements par le colonel. Le Ct revient vers 11 h. et déclare qu’il ne voit pas d’inconvénient à ce que nous logions ensemble, mais que pour l’inspection du colonel, il faudrait que nous ne restions pas ainsi. Je passe alors dans la baraque voisine, mais je laisse mes affaires où elles sont. Mais il se fait que ma place reste vide à l’inspection. Le Ct vient de dire au colonel qu’il y a un adjudant par baraquement. Et à ma place, à une demande du colonel, Imberechts ne songe pas à donner un autre nom que le mien. Le Ct me dit : « Pourquoi n’avez-vous pas été loger dans l’autre baraquement comme je vous l’avais prescrit ? »

Dimanche 7 janvier 1917.

Le sergent-major vient me dire : « Eh bien, vous avez quatre couques ? En voici le motif :  Etant en campagne, les troupes campées, et ayant reçu de son Ct de Cie l’ordre de loger avec une autre partie de son unité que celle où il se trouvait d’abord, avoir tardé à exécuter cet ordre » (Ci-joint autographe du Ct Marchant)[17]

Lundi 8 janvier 1917.

À une demande que je lui adresse, le commandant me déclare ne jamais m’avoir autorisé à quoi que ce soit de ce genre.

Mardi 9 janvier 1917. Rien de spécial.

Mercredi 10 janvier 1917. Rien de spécial.

Jeudi 11 au lundi 15 janvier 1917.

Tous les jours sauf le dimanche, exercices et manœuvres sur la plaine, qui s’étend à perte de vue et couvre 11 800 hectares

Mardi 16 et mercredi 17 janvier 1917. Rien de spécial.

Jeudi 18 au dimanche 28 janvier 1917. Mailly.

Lundi 29 janvier 1917.

Départ à 4 h. à la gare de Sommesous. Les adjudants sont dans les wagons à bestiaux, mais les délégués de brigade sont dans les compartiments de 2e classe.

Mardi 30 janvier 1917. Voyage.

 

Routine à nouveau

Mercredi 31 janvier 1917.

Arrivée à Adinkerke à 4 h. Nous cantonnons à La Panne.

Jeudi 1er février 1917. Rien de spécial.

Vendredi 2 février 1917. Rien de spécial.

Samedi 3 février 1917. Rien de spécial.

Dimanche 4 février 1917.

Départ pour Gyverinkhove - Weegschede.

Lundi 5 février 1917. Rien de spécial.

Mardi 6 février 1917. Rien de spécial.

Mercredi 7 février 1917. Rien de spécial.

Jeudi 8 février 1917.

Départ pour Eikhoek.

Vendredi 9 février 1917.

Nous allons au piquet à Woesten.

Samedi 10 février 1917. Rien de spécial.

Dimanche 11 février 1917. Rien de spécial.

Lundi 12 février 1917. Rien de spécial.

Mardi 13 février 1917.

Départ le soir pour De Wipke.

Mercredi 14 au vendredi 16 février 1917. De Wipke.

Samedi 17 février 1917.

Départ le soir pour les tranchées, sous-secteur Het Sas, segment bleu.

Dimanche 18 au mardi 20 février 1917. Tranchées.

Mercredi 21 février 1917.

Le soir, départ pour De Wipke.

Jeudi 22 février 1917.

Départ pour le grand repos à Roesbrugge.

Vendredi 23 au mercredi 28 février 1917. Roesbrugge.

Jeudi 1er mars 1917. Rien de spécial.

Vendredi 2 au samedi 5 mars 1917. Roesbrugge.

Mardi 6 mars 1917.

Départ pour Westvleteren (réserve de brigade)

Mercredi 7 au vendredi 9 mars 1917. Westvleteren.

Samedi 10 mars 1917.

Départ : Réserve de segment ; Ferme Marie, segment du collège S. S. de Steenstraete.

Dimanche 11 au mardi 13 mars 1917. Ferme Marie.

Mercredi 14 mars 1917.

Départ le soir pour Westvleteren.

Jeudi 15 au samedi 17 mars 1917. Westvleteren.

Dimanche 18 mars 1917.

Départ. Réserve de sous-secteur (Ferme [De Kort] De Turk, Lion Belge)

Lundi 19 au mercredi 21 mars 1917. Rien de spécial.

Jeudi 22 mars 1917.

Le soir, nous allons cantonner dans des baraquements au Lion Belge.

Vendredi 23 mars 1917. Rien de spécial.

Samedi 24 mars 1917. id.    id.

Dimanche 25 mars 1917. id.    id.

Lundi 26 mars 1917.

Le soir, nous partons pour les tranchées.

Mardi 27 mars 1917. Rien de spécial.

Mercredi 28 mars 1917. Rien de spécial.

Jeudi 29 mars 1917.

Au matin, raid dirigé par le sous-lieutenant Becquet pour faire sauter un abri de mitrailleuses. Résultat : fiasco. 37 morts et blessés, dont Becquet, qui doit subir l’amputation de la jambe. Nous sommes relevés le soir et retournons à Westvleteren.

Samedi 31 mars 1917[18].

Nous partons pour Roesbrugge, mêmes cantonnements que la fois précédente.

Dimanche 1er avril 1917. Rien de spécial.

Lundi 2 avril 1917. Rien de spécial.

Mardi 3 avril 1917. id. id.

Mercredi 4 avril 1917. id. id.

Jeudi 5 avril 1917. id. id.

Vendredi 6 avril 1917. id. id.

Samedi 7 avril 1917. id. id.

Dimanche 8 avril 1917.

Pâques. Le Cdt est nommé major.

 

Ennui et problèmes

Lundi 9 avril 1917.

À un exercice qui a lieu ce matin, le major m’a appelé et m’a demandé si, dans le cas où je serais nommé, je voudrais passer à la 12e, puisque j’ai déjà été mitrailleur. La 12e est précisément mon ancienne Cie, commandée par le capitaine Michiels. J’ai répondu au major « Si on m’y envoie, j’irai ». D’autre part, le sergent m’a répété la question suivante, posée par le major au capitaine Michiels, mais dont il n’a pas entendu la réponse : « Préférez-vous avoir un officier ne connaissant rien à la mitrailleuse, ou bien préférez-vous avoir Mechelynck ? » Nous faisons un passage de l’Yzer à Roesbrugge, sur une passerelle légère construite par le Génie, trop légère même, puisque deux planches se brisent pendant notre passage.

Mardi 10 avril 1917. Matin vague.

Mercredi 11 avril 1917.

Départ pour De Wippe.

Jeudi 12 avril 1917. Rien de spécial.

Vendredi 13 avril 1917.

Rien de spécial. Le capitaine Piette arrive à la Cie.

Samedi 14 avril 1917.

Rien de spécial. Le soir, départ pour les tranchées, segment du Poste Bleu, sous-segment 2.

Dimanche 15 avril 1917. Rien de spécial. Tranchées.

Lundi 16 avril 1917. Tranchées.

Mardi 17 avril 1917. Tranchées.

Mercredi 18 avril 1917. Tranchées. Le soir, départ pour De Wippe.

Jeudi 19 avril 1917. Rien de spécial.

Vendredi 20 avril 1917.

Après-midi, départ pour Saint-Sixte.

Samedi 21 avril 1917. Rien de spécial.

Dimanche 22 avril 1917.

Rien de spécial. Le soir, départ pour la réserve de segment Poste Bleu, Ferme Casablanca.

Lundi 23 avril 1917. Rien de spécial.

Mardi 24 avril 1917. Rien de spécial.

Mercredi 25 avril 1917. Rien de spécial.

Jeudi 26 avril 1917.

Le soir, départ pour Saint-Sixte.

Vendredi 27 avril 1917. Rien de spécial.

Samedi 28 avril 1917. Rien de spécial.

Dimanche 29 avril 1917. Rien de spécial.

Lundi 30 avril 1917.

Rien de spécial. Le soir, départ pour la Ferme Alidor Van Eecke, à Zuydschoote. (Bon réserve de sous-secteur)

Mardi 1er mai 1917. Rien de spécial.

Mercredi 2 mai 1917. Rien de spécial.

Jeudi 3 mai 1917.

Le soir, relève par le 8. Départ pour Saint-Sixte.

Vendredi 4 mai 1917.

Après-midi, départ pour Killem-Linde, près de Hondschoote en France (Brigade en réserve [division] d’armée pour le secteur de Nieucappelle)

Samedi 5 mai 1917. Rien de spécial.

Dimanche 6 mai 1917. Rien de spécial.

Lundi 7 mai 1917. Rien de spécial.

Mardi 8 mai 1917. Rien de spécial.

Mercredi 9 mai 1917.

Congé

Jeudi 10 mai 1917.

J’arrive le soir au Havre. Je loge à l’Hôtel des Phares.

Vendredi 11 mai 1917. Rien de spécial.

Samedi 12 mai 1917.

Je vais loger chez Pierre.

Dimanche 13 mai 1917. Rien de spécial.

Lundi 14 mai 1917. Rien de spécial.

Mardi 15 mai 1917. Rien de spécial.

Mercredi 16 mai 1917. Rien de spécial.

Jeudi 17 mai 1917. Rien de spécial.

Vendredi 18 mai 1917. Rien de spécial.

Samedi 19 mai 1917.

Je repars le matin.

Retour

Dimanche 20 mai 1917.

Je reviens à midi à la Cie, qui est cantonnée à Pollinkhove (Brigade en réserve divisionnaire).

Lundi 21 mai 1917. Rien de spécial.

Mardi 22 mai 1917. Rien de spécial.

Mercredi 23 mai 1917. Rien de spécial.

Jeudi 24 mai 1917. Rien de spécial.

Vendredi 25 mai 1917. Rien de spécial.

Samedi 26 mai 1917. Rien de spécial.

Dimanche 27 mai 1917. Rien de spécial.

Lundi 28 mai 1917.

Le matin, nous partons pour Kousseboom, et le soir nous allons occuper les tranchées situées entre le Fort de Knocke et Zwijnstal, et fournissons la garnison du Poste Aquatique n° 3.

Mardi 29 mai 1917. Tranchées.

Mercredi 30 mai 1917.

Tranchées. Le soir, je pars pour le P. Aq. 3. J’ai fait prendre par mon sergent cinq détonateurs à mettre dans cinq grenades vides du P. Aq. À peine arrivé, le sergent dépose la boîte contenant les cinq détonateurs, et cinq minutes après, voulant me la donner, il ne la retrouve plus.

Jeudi 31 mai 1917.

Poste Aquatique n° 3. J’ai beau faire rechercher cette boîte, je ne la retrouve pas. Le soir, je reviens en 1re ligne.

Vendredi 1er juin 1917.

Tranchées. Je raconte au capitaine ce qui en est. Il me dit de rechercher les objets ou de tâcher d’en avoir d’autres, car sinon il sera obligé de le signaler. Pour mémoire, c’est le sous-lieutenant auxiliaire Rowies qui est chargé du matériel. Cela dit tout.[19]

Samedi 2 juin 1917.

Tranchées. Le soir, je vais au P. Aq. 3.

Dimanche 3 juin 1917.

Tranchées. Poste aquatique n° 3. Je n’ai pas retrouvé les détonateurs. Le fait est signalé. Le soir, relève par 2 Gr. et départ pour Kousseboom.

Lundi 4 juin 1917.

Sur l’ordre du major, j’encaisse 8 jours a.q. et 8 jours de P.S.S. pour « Étant en campagne et aux tranchées de 1re ligne, avoir égaré cinq détonateurs de grenades Mills ».

Mardi 5 juin 1917. Rien de spécial.

Mercredi 6 juin 1917. Rien de spécial.

Jeudi 7 juin 1917. Rien de spécial.

Vendredi 8 juin 1917. Rien de spécial.

Samedi 9 juin 1917.

Matin, départ pour St-Riquers (Brigade en réserve d’armée).

Dimanche 10 juin 1917. Rien de spécial.

Lundi 11 juin 1917. Rien de spécial.

Mardi 12 juin 1917. Rien de spécial.

Mercredi 13 juin 1917.

À un exercice de lancement de grenades déchargées, le capitaine en reçoit une en plein front. Il est évacué sur le B. F. A. Heureusement, la blessure est sans gravité.

Jeudi 14 juin 1917. Rien de spécial.

Vendredi 15 juin 1917. Rien de spécial.

Samedi 16 juin 1917. Rien de spécial.

Dimanche 17 juin 1917. Rien de spécial.

Lundi 18 juin 1917. Rien de spécial.

Mardi 19 juin 1917. Rien de spécial.

Mercredi 20 juin 1917. Rien de spécial.

Jeudi 21 juin 1917.

Le matin, départ pour la Ferme Fontaine, à Pollinckhove (Brigade en réserve divisionnaire)

Vendredi 22 juin 1917. Rien de spécial.

Samedi 23 juin 1917. Rien de spécial.

Dimanche 24 juin 1917. Rien de spécial.

Lundi 25 juin 1917. Rien de spécial.

Mardi 26 juin 1917. Rien de spécial.

Mercredi 27 juin 1917. Rien de spécial.

Jeudi 28 juin 1917. Rien de spécial.

Vendredi 29 juin 1917. Rien de spécial.

 

Le C.I.D.

Samedi 30 juin 1917.

Je suis désigné pour la 5e  session du C.I.D. La barbe !

Dimanche 1er juillet 1917. Rien de spécial.

Lundi 2 juillet 1917.

Tout en restant en réserve divisionnaire, nous allons cantonner à Hoogstaede.

Mardi 3 juillet 1917.

Je pars l’après-midi pour le C.I D. Comme je suis le plus ancien adjudant, c’est moi qui dois passer l’appel du soir, qui dois conduire le cadre élève à la plaine tous les jours, &c.

Mercredi 4 juillet 1917.

Programme habituel de la journée :

        6 h. 30 à 7 h. 15 : Conférence par le major, ou cours sur l’une ou l’autre spécialité par un officier instructeur, pour les officiers-élèves et les élèves candidats S. L. A.

        8 h. à 11 h. 30 : Exercice

        15 h. à 16 h. 30 : Exercice

        18 h. à 18 h. 45 : Théorie par le Cdt Peffer, ou par un officier instructeur sur une spécialité. Un jour, l’adjudant le plus ancien « devra veiller à la propreté du tableau noir », un autre jour, il devra « voir qu’il y ait toujours de la craie », &c. Bref, c’est sur le « divisionnaire » que tombent tous les ennuis.

Jeudi 5 juillet 1917. Rien de spécial.

Vendredi 6 juillet 1917. Rien de spécial.

Samedi 7 juillet 1917. Rien de spécial.

Dimanche 8 juillet 1917.

Levé topographique à vue le matin, par une « drache » des plus nationales.

Lundi 9 juillet 1917. Rien de spécial.

Mardi 10 juillet 1917. Rien de spécial.

Mercredi 11 juillet 1917. Rien de spécial.

Jeudi 12 juillet 1917. Rien de spécial.

Vendredi 13 juillet 1917. Rien de spécial.

Samedi 14 juillet 1917.

Matin, exercice ; après-midi, levé topographique à la boussole, par une drache aussi nationale que dimanche dernier.

Dimanche 15 juillet 1917.

Fête par les chansonniers de l’armée belge.

Lundi 16 juillet 1917. Rien de spécial.

Mardi 17 juillet 1917. Rien de spécial.

Mercredi 18 juillet 1917.

On nous annonce la dissolution du C.I.D.

 

Nouvelle désillusion

Jeudi 19 juillet 1917.

Nous rejoignons nos unités le soir. Je prends le 3e peloton à la place de Rowies, qui devient officier de renseignements. Cantonnés à St-Riquiers.

Vendredi 20 juillet 1917.

On demande pour moi un état de proposition pour le grade de S. L. A. Golenvaux me dit que le capitaine, chez lui, était fort bien disposé à mon égard. Malheureusement, sur son chemin, il rencontre Rowies. Tout est probablement gâté. Au lieu de favorable, l’avis est assez défavorable. Motte est proposé en même temps.

Samedi 21 juillet 1917.

Nous allons cantonner à la forge située entre Hoogstaede et le B. F. H.

Dimanche 22 juillet 1917.

Mon état de proposition revient du chef de corps. Le major, qui ne me connaît pas, a mis un avis défavorable et n’a même pas eu la franchise de me le communiquer. Le colonel propose l’ajournement à un mois. Donc Motte, qui [est] après moi dans le classement, sera nommé, et moi, après avoir attendu pendant deux ans, je « sauterai » encore une fois. Oh ! pourvu que je puisse revenir de cette guerre, et dire son fait à l’individu qui me fait tout ce mal, qui ne cherche qu’à me nuire, et cela avec un évident plaisir ! J’en ai pleuré. J’ai quelque peu exprimé ma manière de voir au capitaine, et j’ai bien vu qu’il regrettait les notes qu’il avait remises. Il m’a pris à part et a cherché à me remonter le moral, m’engageant à me surveiller, et promettant dans ce cas de parler au colonel dans un mois ou deux.

Lundi 23 juillet 1917.

Un train blindé, avec des pièces de 320, tire sans discontinuer de derrière notre ferme.

 

Rien de spécial

Mardi 24 juillet 1917. Rien de spécial.[20]

Mercredi 25 juillet 1917. Rien de spécial.

Jeudi 26 juillet 1917. Rien de spécial.

Vendredi 27 juillet 1917.

Le soir, nous allons cantonner entre Linde et Elsendamme, à l’ancienne Ferme du Ballon Belge n° 1, en réserve divisionnaire.

Samedi 28 juillet 1917. Rien de spécial.

Dimanche 29 juillet 1917. Rien de spécial.

Lundi 30 juillet 1917. Rien de spécial.

Mardi 31 juillet 1917. Rien de spécial.

Mercredi 1er août 1917. Rien de spécial.

Jeudi 2 août 1917. Rien de spécial.

Vendredi 3 août 1917. Rien de spécial.

Samedi 4 août 1917. Rien de spécial.

Dimanche 5 août 1917. Rien de spécial.

Lundi 6 août 1917. Rien de spécial.

Mardi 7 août 1917. Rien de spécial.

Mercredi 8 août 1917.

Le soir, nous allons en réserve de secteur (piquet) au Molle Molen, dans des baraquements.

Jeudi 9 août 1917. Rien de spécial.

Vendredi 10 août 1917. Rien de spécial.

Samedi 11 août 1917. Rien de spécial.

Dimanche 12 août 1917. Rien de spécial.

Lundi 13 août 1917. Rien de spécial.

Mardi 14 août 1917.

Le soir, nous allons en 2e ligne au P. A. N.

Mercredi 15 août 1917. Rien de spécial.

Jeudi 16 août 1917. Rien de spécial.

Vendredi 17 août 1917. Rien de spécial.

Samedi 18 août 1917. Rien de spécial.

Dimanche 19 août 1917. Rien de spécial.

Lundi 20 août 1917.

Le soir, nous allons cantonner en réserve d’armée à Elsendamme, au même cantonnement que la fois précédente.

Mardi 21 août 1917. Rien de spécial.

Mercredi 22 août 1917. Rien de spécial.

Jeudi 23 août 1917. Rien de spécial.

Vendredi 24 août 1917. Rien de spécial.

Samedi 25 août 1917. Rien de spécial.

Dimanche 26 août 1917. Rien de spécial.

Lundi 27 août 1917. Rien de spécial.

Mardi 28 août 1917. Rien de spécial.

Mercredi 29 août 1917. Rien de spécial.

Jeudi 30 août 1917. Rien de spécial.

Vendredi 31 août 1917. Rien de spécial.

Samedi 1er septembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 2 septembre 1917.

À partir d’aujourd’hui, nous sommes en réserve divisionnaire au même cantonnement.

Lundi 3 septembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 4 septembre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 5 septembre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 6 septembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 7 septembre 1917. Rien de spécial.

Samedi 8 septembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 9 septembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 10 septembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 11 septembre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 12 septembre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 13 septembre 1917.

Le soir, départ pour les tranchées, S. S. S. Cie N., Bne 21.600 à 22.400.

Vendredi 14 septembre 1917. Rien de spécial.

Samedi 15 septembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 16 septembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 17 septembre 1917.

Le Lt Lebas est désigné pour commander la 6e Cie.

Mardi 18 septembre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 19 septembre 1917.

Le soir, départ pour Kousseboom (Piquet)

Jeudi 20 septembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 21 septembre 1917.

Le soir, vers 10 h., un avion anglais, après avoir tournoyé autour de la ferme, atterrit par suite d’une panne de moteur, et en cassant du bois. L’aviateur, Lieutenant Ranson, 101e escadrille, R. F. C., est sorti fort paisiblement de son appareil. Il est allé téléphoner à son camp, Clairmarieux [?], près de St-Omer, puis est revenu souper et loger chez nous. Il allait avec 40 avions bombarder Roulers. Il [a] atterri avec une bombe de 240 [?] livres.

Samedi 22 septembre 1917.

Toute la journée, je joue interprète. [L’après-midi], je vais avec l’aviateur à l’E. M. du Rt pour retéléphoner. L’après-midi, on vient scier l’appareil et en emporter tous les morceaux. Tous nos hommes, heureux de ce travail nouveau pour eux, se multiplient pour aider les R. F. C.-men.

Dimanche 23 septembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 24 septembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 25 septembre 1917.

L’après-midi, départ pour le repos au Gaapaardhoek.

Mercredi 26 septembre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 27 septembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 28 septembre 1917.

Départ en congé[21].

Samedi 29 septembre 1917. Congé.

Dimanche 30 septembre 1917. Congé.

Lundi 1er octobre 1917. Congé avec Paul[22]

Mardi 2 octobre 1917. Congé.

Mercredi 3 octobre 1917. Congé.

Jeudi 4 octobre 1917. Congé.

Vendredi 5 octobre 1917. Congé.

Samedi 6 octobre 1917. Congé.

Dimanche 7 octobre 1917. Congé.

Lundi 8 octobre 1917. Congé.

Mardi 9 octobre 1917. Congé.

Mercredi 10 octobre 1917. Congé.

Jeudi 11 octobre 1917. Congé.

Vendredi 12 octobre 1917.

Je rentre de congé. Je m’arrête à Vinckem[23]. Cécile[24] n’ayant rien à faire, je l’emmène à déjeuner avec moi. J’arrive au Gaapaard, mon bataillon a déménagé. En désespoir de cause, nous allons demander à déjeuner à Watteeuw. Après cela, je rentre à ma Cie, qui est à Pollinkhove, au piquet.

Samedi 13 octobre 1917.

Nous partons le soir pour les tranchées.

Dimanche 14 octobre 1917. Tranchées, St-Jacques C.

Lundi 15 octobre 1917. Tranchées.

Mardi 16 octobre 1917.

Tranchées. Reconnaissance Walwaardeken [?]

Mercredi 17 octobre 1917. Tranchées.

Jeudi 18 octobre 1917. Tranchées.

Vendredi 19 octobre 1917.

Nous allons le soir au repos à Linde.

Samedi 20 octobre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 21 octobre 1917. Rien de spécial.

Lundi 22 octobre 1917. Rien de spécial.

Mardi 23 octobre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 24 octobre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 25 octobre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 26 octobre 1917. Rien de spécial.

Samedi 27 octobre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 28 octobre 1917. Rien de spécial.

Lundi 29 octobre 1917. Rien de spécial.

Mardi 30 octobre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 31 octobre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 1er novembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 2 novembre 1917. Rien de spécial.

Samedi 3 novembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 4 novembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 5 novembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 6 novembre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 7 novembre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 8 novembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 9 novembre 1917. Rien de spécial.

Samedi 10 novembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 11 novembre 1917.

Le soir, nous partons pour les tranchées, segment D, ss.segm. sud. (Bnes 19.500 à 20.000, entre la Joconde et le poste de secours). Le secteur est bouleversé, peu d’abris restent debout. Imberechts blessé.

Lundi 12 novembre 1917.

Bombardement violent toute la journée. Le soir, je vais à la tête de pont S. (Effectif un sergent et six hommes) Je suis bombardé toute la nuit.

Mardi 13 novembre 1917.

Je reviens en 1re ligne ; le matin, nous sommes encore bombardés. Le soir, je vais avec mon peloton au P. A. N. Nuit assez calme.

Mercredi 14 novembre 1917.

Journée assez calme. Le soir, je retourne en 1re ligne.

Jeudi 15 novembre 1917.

Bombardement une bonne partie de la journée. Le soir, lorsque la Cie est relevée, je vais à la tête de pont S, car la Cie n’est relevée que le matin. Nuit très calme.

Vendredi 16 novembre 1917.

Je suis relevé à 6 h. ¼ et reviens dans la 1re ligne avec mes hommes et mon sergent-adjoint Fivé, revenu de Gaillon il y a quelques jours. C’est le fils du général Fivé. Je rencontre à 7 h. le colonel qui, après avoir parlé de l’état du secteur, me dit : « Mechelynck, je suis très content de vous, et je tiens à vous prévenir de ce que, aux prochaines propositions, je remettrai des notes telles que vous serez nommé, j’en suis convaincu ». Bilan du service de tranchées : 2 morts, 3 blessés pour la Cie. Je rentre au cantonnement à 8 h. passées, en auto, sale, crotté jusqu’au-dessus des oreilles.

Samedi 17 novembre 1917.

Aujourd’hui, à l’ordre de la division, on demande des propositions pour les treize premiers candidats. Voici les notes que le capitaine remet pour moi :

Intelligence :                                                              vive et éveillée

Jugement :                                                                 sain

Caractère :                                                                 ferme

Éducation :                                                                très soignée

Conduite privée :                                                       irréprochable

Tenue :                                                                       correcte

Attitude devant la troupe :                                        digne

Manière de servir :                                                     très bonne

Manière d’être avec ses supérieurs :                          respectueux

ibid. inférieurs :                                                         digne et bienveillant.

Ton du commandement :                                          ferme

Appréciation et avis du Ct de Cie :                           très favorable.

L’adjudant Mechelynck a complètement modifié sa façon de servir ; il s’efforce de connaître tous les aspects du règlement et de les appliquer judicieusement. Il est intelligent, actif et très brave au feu. Il a acquis l’expérience nécessaire pour bien conduire un peloton. A de l’ascendant sur ses subordonnés. Est digne à tous les égards de la proposition dont il est l’objet.

Dimanche 18 novembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 19 novembre 1917.

Après-midi, départ pour le repos, au Gaapaardhoek.

Mardi 20 novembre 1917.

On nous fait déménager pour nous loger à Abeele.

Mercredi 21 novembre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 22 novembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 23 novembre 1917. Rien de spécial.

Samedi 24 novembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 25 novembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 26 novembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 27 novembre 1917.

On nous enlève encore huit jours de repos. En raison des travaux à effectuer pour réparer les dégâts des derniers bombardements, on a décidé qu’un bataillon de la brigade en réserve divisionnaire irait huit jours dans le P. A. N., le P. A . des Trois Fermes et à Oudecappelle. C’est nous qui y allons ce soir. Je pars en avant pour reconnaître le travail à effectuer. Le premier soir, on ne s’y retrouve guère dans l’installation, la compagnie étant éparpillée sur une longueur d’1 km 500 à peu près et les carabiniers que nous relevons ne sachant pas eux-mêmes où se trouvent leurs hommes. On finit pourtant par s’installer. Nous allons travailler aux fils de fer barbelés devant le P. A. N. de 23 h. 30 à 4 h. 30. Manque de matériaux. Le travail est fini en deux heures.

Mercredi 28 novembre 1917.

Nous travaillons ce soir à la même place de 18 h. 30 à 23 h. 30. Toujours peu de matériaux.

Jeudi 29 novembre 1917.

Même chose encore. Un obus assez près.

Vendredi 30 novembre 1917.

Nous travaillons aux mêmes heures à la tranchée des Lapins, près de la Ferme C[25]. Nous encaissons une bonne centaine d’obus de 15. Pas de pertes.

Samedi 1er décembre 1917.

Nous travaillons aux fils de fer, même heure. La Ge est bombardée. Un obus blesse un officier, tue trois hommes et en blesse six autres.

Dimanche 2 décembre 1917.

Le travail est changé.

Lundi 3 décembre 1917.

Nous travaillons ce matin de 4 h. 45 à 7 h. aux fils de fer. Le soir, je travaille au transport de matériaux (en petite quantité) de St-Jacques à la tranchée des Lièvres (près de l’Oudebeek) de 18 h. 30 à 23 h. 30.

Mardi 4 décembre 1917.

Nous partons aujourd’hui au lieu de demain, pour aller cantonner à Linde (Ballon), la Brigade prenant le service dans le s/secteur Luighem-Vijfhuizen.

Mercredi 5 décembre 1917. Rien de spécial.

Jeudi 6 décembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 7 décembre 1917. Rien de spécial.

Samedi 8 décembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 9 décembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 10 décembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 11 décembre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 12 décembre 1917.

Le Bon va en réserve du secteur Luighem-Vijfhuizen (Fort de Knocke-Zwijnstal) La Cie occupe de 22.400 à 26.315, Zwijnstal étant à la Bne 26.000.

Jeudi 13 décembre 1917.

Ahurissement des hommes de voir circuler sur l’Yzer des remorqueurs traînant des chalands jusqu’au fort de Knocke et même jusqu’à l’ex-poste aq. n° 2.

Vendredi 14 décembre 1917.

Je vais le matin de 7 h. à 12 h. récupérer les matériaux de toute nature dans la presqu’île de Luyghem. Nous allons par une passerelle traversant l’inondation, allant de la [FeG] B. 14 du canal de l’Yzer/Yperlée, un peu au-delà des postes avancés du P.a.g.n. 3 jusqu’à la Fe G.

Samedi 15 décembre 1917.

Même travail de 12 h. 30 à 16 h.

Dimanche 16 décembre 1917.

Comme le Ct. Denis a rouspété, le major a décidé de nous envoyer à la place de la 11e au travail de nuit, à la ferme du Galon.

Lundi 17 décembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 18 décembre 1917. Rien de spécial.

Mercredi 19 décembre 1917.

Nous sommes relevés à 13 h. par le 2 G. et allons cantonner à Hoogstaede, très mal installés.

Jeudi 20 décembre 1917. Rien de spécial.

Vendredi 21 décembre 1917.

Nous partons pour Hondschoote, au « grand repos ». Espérons que cette fois-ci, ce sera le vrai repos.

Samedi 22 décembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 23 décembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 24 décembre 1917. Rien de spécial.

Mardi 25 décembre 1917. Noël. Rien de spécial.

[Dimanche] Mercredi 26 décembre 1917. Rien de spécial.

[Lundi] Jeudi 27 décembre 1917. Rien de spécial.

[Mardi] Vendredi 28 décembre 1917. Rien de spécial.

Samedi 29 décembre 1917. Rien de spécial.

Dimanche 30 décembre 1917. Rien de spécial.

Lundi 31 décembre 1917.

Ma nomination ne sort toujours pas. C’est, parait-il, la question du flamand qui est en litige dans les autres divisions. Les nôtres sont au Ministère.

Mardi 1er janvier 1918. Rien de spécial.

Mercredi 2 janvier 1918. Rien de spécial.

Jeudi 3 janvier 1918. Rien de spécial.

Vendredi 4 janvier 1918. Rien de spécial.

Samedi 5 janvier 1918. Rien de spécial.

Dimanche 6 janvier 1918. Rien de spécial.

Lundi 7 janvier 1918. Rien de spécial.

Mardi 8 janvier 1918. Rien de spécial.

Mercredi 9 janvier 1918. Rien de spécial.

Jeudi 10 janvier 1918. Rien de spécial.

Vendredi 11 janvier 1918. Rien de spécial.

Samedi 12 janvier 1918. Rien de spécial.

Dimanche 13 janvier 1918. Rien de spécial.

Lundi 14 janvier 1918. Rien de spécial.

Mardi 15 janvier 1918. Rien de spécial.

Mercredi 16 janvier 1918. Rien de spécial.

Jeudi 17 janvier 1918. Rien de spécial.

Vendredi 18 janvier 1918. Rien de spécial.

Samedi 19 janvier 1918. Rien de spécial.

Dimanche 20 janvier 1918.

Matinée classique de l’H. M. de Beveren. Conférence sur Molière par Oncle Jean, musique ancienne par la symphonie de l’armée, « LE MÉDECIN MALGRÉ LUI » par la troupe habituelle. Monde fou.

Lundi 21 janvier 1918. Rien de spécial.

Mardi 22 janvier 1918. Rien de spécial.

Mercredi 23 janvier 1918.

Examen de flamand devant le major Van Leune, 4 C., le cap. Borgerhoff, 2 C., le capitaine

Met [?], C. T. Satisfaisant.

Jeudi 24 janvier 1918. Rien de spécial.

Vendredi 25 janvier 1918. Rien de spécial.

Samedi 26 janvier 1918. Rien de spécial.

 

Enfin !

Dimanche 27 janvier 1918.

Le soir, le Ct., le capitaine et Cloos, qui sont allés à une séance de cinéma pour officiers, me font parvenir à 21 h. 30 un petit billet m’annonçant ma nomination au grade de sous-lieutenant auxiliaire.

Lundi 28 janvier 1918.

L’après-midi, je commence mes visites. Le colonel me reçoit très aimablement.

Mardi 29 janvier 1918.

Je fais ma visite au général de brigade, puis, avec Paul et d’autres nommés avec moi, au lieutenant-général.

Mercredi 30 janvier 1918.

Prise d’armes au terrain d’aviation de Hondschoote. Devant le régiment en carré, de la main gauche tenant le drapeau, j’ai répété après le colonel la formule de la prestation de serment : « Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du Peuple belge ». Puis, après la reconnaissance du Ct. Michiels, des Lts. Rowies et Jérôme, le colonel nous a réunis sur un rang et [après la son] nous a reconnus officiellement :

« De par le Roi, sous-officiers, caporaux et grenadiers, vous reconnaîtrez comme sous-lieutenants Messieurs Vervloet, Peeters, Mechelynck et Motte, ici présents, et vous leur obéirez en tout ce qu’ils vous commanderont pour le bien du service et l’exécution des règlements militaires ». Après, un défilé en colonne par compagnie. Après la cérémonie, avec les trois autres, je suis allé à l’E. M. Régt. signer la déclaration de prestation de serment. Le soir, concert pour les officiers par la symphonie de l’armée, à la mairie. Épatant.

Jeudi 31 janvier 1918. Rien de spécial.

Vendredi 1er février.

À partir d’aujourd’hui, la D. A. est divisée en deux divisions d’infanterie, la 1 D. I. et la 2 D. I. Cette dernière, commandée par le général-major Lotz, comprend un groupe de trois régiments d’infanterie (1 Gr., 2 Gr., 4 C) commandé par le général-major Borremans, le 12 A et un groupe de guides.

Samedi 2 février.

Nous allons aux bains de La Panne, en vicinal.

Dimanche 3 février 1918.

Nous partons à pied pour La Panne, escortant le drapeau. La Cie est logée à Kerkepanne et nous près du bureau de la place, avec le mess.

Lundi 4 février 1918. Rien de spécial.

Mardi 5 février 1918. Rien de spécial.

Mercredi 6 février 1918. Rien de spécial.

Jeudi 7 février 1918. Rien de spécial.

Vendredi 8 février 1918.

[Rien de spécial]. Après-midi, départ pour le camp de Bagdad, près d’Oostduinkerke-Bains.

Samedi 9 février 1918.

Des délégués français viennent nous chercher le soir pour nous conduire aux tranchées. Je vais avec mon peloton à la tranchée du Luc.

Dimanche 10 février 1918. Tranchées.

Lundi 11 février 1918. Tranchées.

Mardi 12 février 1918. Tranchées.

Mercredi 13 février 1918. Tranchées.

[Le soir] Jeudi 14 février 1918.

Relève. Nous allons au camp de Mitry, près d’Oostduinkerke-Bains.

[Jeudi 14 février 1918. Rien de spécial.]

Vendredi 15 février 1918. Rien de spécial.

Samedi 16 février 1918. Rien de spécial.

Dimanche 17 février 1918. Rien de spécial.

Lundi 18 février 1918. Rien de spécial.

Mardi 19 février 1918. Rien de spécial.

Mercredi 20 février 1918.

Le soir, départ pour le P.A. Beacon droite.

Jeudi 21 février 1918. Tranchées.

Vendredi 22 février 1918. Tranchées.

Samedi 23 février 1918. Tranchées.

Dimanche 24 février 1918. Tranchées.

Lundi 25 février 1918. Tranchées.

Mardi 26 février 1918. Tranchées. [Le soir, départ pour la tranchée du Luc.]

Mercredi 27 février 1918.

Avant l’aube, nous partons pour la tranchée du Luc.

Jeudi 28 février 1918. Tranchées.

Vendredi 1er mars 1918.

De 11 à 17 h., violent bombardement de 77, de 88, de 105 et de Minenwerfer de tous calibres.

 

Prisonnier !

Samedi 2 mars 1918[26]

Tranchées. Le soir, vers 21 h. 30, au moment où je vais sortir de mon abri, on commence un violent bombardement de toute ma tranchée. Je rentre dans mon abri pour téléphoner. Mais je n’obtiens pas la communication. Brusquement, à 22 h., j’entends des voix à la porte de mon abri me criant : « Heraus ! »[27]. Je tire mon revolver. Mais Renard, Leys et Coppens sont sortis avant moi. Je ne peux [pas] tirer, je risquerais de tuer l’un d’eux. Je sors, aussitôt on me saisit, et à travers la boue, les trous d’obus pleins d’eau, je suis mené au poste du Hauptmann, qui me fait entrer dans sa chambre pendant qu’on interroge les hommes [qui] ont été pris avec moi : caporal Fiévez, De Grave, Vanderschuren, Leys, Coppens, Baert F., Ravez et Raeymakers J.-B. De là, on me conduit au P. C. du 4e régiment de Marins, où le capitaine de vaisseau me fait également entrer chez lui. Après une assez longue attente, je pars avec l’Oberleutnant Scheidt, qui m’a pris. Nous suivons la route de Nieuport à Ostende, passant par Middelkerke, Raverzijde, Mariakerke. À l’entrée d’Ostende, une carriole nous attend. Mais elle n’est pas assez confortable. Nous nous arrêtons une demi-heure à Ostende, dans la chambre des sous-officiers de la colonne de bagages.

Dimanche 3 mars 1918.

Vers 3 h., nous repartons dans une sorte d’omnibus d’hôtel, qui nous mène à Oudenburg, au Q. G. de la Don. On m’introduit là à la centrale téléphonique. Vers le matin, je vois arriver un grand officier qui, à peine entré dans le local, me salue. Au moment où j’allais m’assoupir, vers 10 h. 30, on m’appelle, nous nous rendons à la gare, où nous prenons à 11 h. le train pour Bruges. Arrivés à Bruges, on nous mène vers le centre de la ville. Les civils ne connaissent pas notre tenue et nous prennent en général pour des Anglais. Un civil, au bord du trottoir, nous salue au passage. Au moment où nous arrivons sur la Grand’ Place, une musique militaire arrive par l’autre bout, mais elle n’a aucun succès, tout le monde veut nous voir. Nous entrons à la Halle aux Draps, où l’on nous sert, à la cantine de la troupe, une sorte de bouillabaisse. Immédiatement après, un sous-officier vient me chercher, s’excusant de n’avoir pu me donner que la nourriture de la troupe, et m’introduit au 1er étage, à la façade principale, dans le bureau du « Leutnant Petrius », lequel me pose deux ou trois questions. Comme je ne lui réponds pas, il y répond lui-même. Il me quitte pendant une heure, me laissant en lecture trois numéros de « L’INDÉPENDANCE BELGE », dont le dernier datait du 19 février. En revenant, il me dit : « Je vais vous faire conduire à votre logement. vous aurez une belle chambre avec un bon lit, un bon feu. Mais je suis absolument obligé de vous mettre à la prison. Tous les hôtels sont combles, il y a trois divisions dans la ville, tout est pris. Vous ne vous formaliserez pas d’avoir des barreaux à votre fenêtre ? ». J’arrive à la prison vers 15 h. 30. J’y suis fort bien installé, au 1er étage, une chambre ayant vue sur la rue et les canaux. Je suis bien content qu’on m’ait mis là. Je crois que j’aurais été bien malheureux si on m’avait logé dans un hôtel. Ici, je suis soigné aux petits oignons par les bonnes sœurs, qui se coupent en quatre pour me donner tout le confort possible. Avant de quitter la Kommandantur, j’ai pu écrire une lettre à Bruxelles et une carte à Cécile.

Lundi 4 mars 1918.

Rien de particulier. Je sors de ma chambre quand je veux, je vais à la cour quand il y a du soleil, et je lis les quelques romans qu’on m’a donnés.

Mardi 5 mars 1918. Rien de spécial.

Mercredi 6 mars 1918. Rien de spécial.

Jeudi 7 mars 1918.

Je m’embarque à 9 h. 30 pour Gand-St-Pierre, accompagné d’un sous-officier. À Gand, je prends le train pour Courtrai, où j’arrive vers 10 h. 30. On me mène à la gendarmerie, Marché au Bois, qui est transformée en camp de prisonniers. On m’isole jusqu’au soir et alors on me mène au quartier des officiers, où je trouve le lieutenant André, du 5, qui avait été pris le 14 février. Je loge dans une chambre avec lui. Nous avons aussi un bon petit mess. [Vendredi.] Un comité créé à Courtrai pour les prisonniers de guerre me donne un rasoir et quelques petits objets dont j’avais besoin.

Vendredi 8 mars 1918.

Arrivée du lieutenant Poncelet, du 5e Lanciers. C’est un ami du major Marchant.

Samedi 9 mars 1918. Rien de spécial.

Dimanche 10 mars 1918.

On nous amène le lieutenant De Jaer, du 14, ainsi que le brancardier jésuite Janssens, qu’on a voulu à toute force faire passer comme officier, parce que ecclésiastique.

Lundi 11 mars 1918. Rien de spécial.

Mardi 12 mars 1918. Rien de spécial.

Mercredi 13 mars 1918. Rien de spécial.

Jeudi 14 mars 1918.

8 h., départ pour Gand avec André et Janssens. À Gand, nous restons jusqu’au soir. Je demande à pouvoir voir Oncle Albert. On me l’accorde. Entretemps, par la fenêtre du corps de garde, je vois un gamin que j’envoie prévenir Tante Marie[28]. Enfin, à 5 h. et demie, je monte à la Kommandantur, où m’attendait Oncle Albert, Tantes Anna, Jeanne et Loulou. Tantes Marie et Marthe sont malades. On me gâte en me donnant toutes sortes de vivres, ainsi que du tabac et des cigares. Je les quitte à regret, pour aller prendre le train de Bruxelles. Un interprète qui a assisté à mon entretien me dit que je reste à Bruxelles de 10 h. 30 à 7 heures du matin, et que j’aurai donc le temps de faire prévenir ma famille. Je vois dans le train quelqu’un qui veut bien s’en charger. Mais, à peine arrivés à Bruxelles, nous nous embarquons pour Liège dans un train bondé.

Vendredi 15 mars 1918.

Nous arrivons vers 7 h. à Herbestal. Changeons une heure plus tard pour Cologne. À Cologne, vers 12 h. ½, nous nous embarquons pour Francfort s/M, où nous arrivons à 22 h.

Samedi 16 mars 1918.

Nous nous réembarquons pour Karlsruhe à 4 h. Nous arrivons à 10 h. On nous mène à l’Europäischer Hof, isolés dans des chambres (17), quarantaine sanitaire.

Dimanche 17 mars 1918. Rien de spécial.

Lundi 18 mars 1918.

Le matin, je vois le capitaine Schmidt, censeur du camp. L’après-midi, on me mène au camp, qui est situé à cinq minutes de là, et commandé par le major von [blanc]. J’ y retrouve le commandant Meny, du 5e, et le lieutenant Folon du 19e, le s/Lt. Closset du 8e.

Mardi 19 mars 1918. Rien de spécial.

Mercredi 20 mars 1918. Rien de spécial.

Jeudi 21 mars 1918. Rien de spécial.

Vendredi 22 mars 1918. Rien de spécial.

Samedi 23 mars 1918. Rien de spécial.

Dimanche 24 mars 1918. Rien de spécial.

Lundi 25 mars 1918.

Rien de spécial. Le soir, arrivée de Poncelet et de de Jaer.

Mardi 26 mars 1918.

Matin, départ pour Heidelberg, où nous arrivons vers 15 h. J’y retrouve des masses de Belges, en fait une vingtaine, pris en 1914.

Mercredi 27 mars 1918. Rien de spécial.

Jeudi 28 mars 1918. Rien de spécial.

Vendredi 29 mars 1918. Rien de spécial.

Samedi 30 mars 1918. Rien de spécial.

Dimanche 31 mars 1918. Rien de spécial.

Lundi 1er avril 1918. Rien de spécial.

[Mercredi] Mardi[29] 2 avril 1918. Rien de spécial.

[Jeudi] Mercredi 3 avril 1918. Rien de spécial.

[Vendredi] Jeudi 4 avril 1918. Rien de spécial.

[Samedi] Vendredi 5 avril 1918. Rien de spécial.

[Dimanche] Samedi 6 avril 1918. Rien de spécial.

[Lundi] Dimanche 7 avril 1918. Rien de spécial.

[Mardi] Lundi 8 avril 1918. Rien de spécial.

[Mercredi] Mardi 9 avril 1918. Rien de spécial.

[Jeudi] Mercredi 10 avril 1918. Rien de spécial.

[Vendredi] Jeudi 11 avril 1918. Rien de spécial.

[Samedi] Vendredi 12 avril 1918.

« Flamands, Wallons, ne sont que des prénoms, Belge est notre nom de famille »[30].

[Dimanche] Samedi 13 avril 1918. Rien de spécial.

[Lundi] Dimanche 14 avril 1918. Rien de spécial.

[Mardi] Lundi 15 avril 1918. Rien de spécial.

[Mercredi] Mardi 16 avril 1918. Rien de spécial.

[Jeudi] Mercredi 17 avril 1918. Rien de spécial.

[Vendredi] Jeudi 18 avril 1918. Rien de spécial.

[Samedi] Vendredi 19 avril 1918. Rien de spécial.

Samedi 20 avril 1918.

À cinq heures, embarquement pour le camp de Stuttgart.

Dimanche 21 avril 1918.

Arrivée à 4 heures au camp de représailles de Stuttgart[31]. Nous sommes cinq Belges. Le Cdt Meny, Poncelet, Folon, Closset et moi.

Lundi 22 avril 1918. Rien de spécial.

Mardi 23 avril 1918. Rien de spécial.

Mercredi 24 avril 1918. Rien de spécial.

Jeudi 25 avril 1918. Rien de spécial.

Vendredi 26 avril 1918. Rien de spécial.

Samedi 27 avril 1918.

Vers 11 h. du matin, une sentinelle se tue à l’angle de la cour, sur sa plate-forme[32].

[Samedi 27 avril 1918. Ri]

Dimanche 28 avril 1918. Rien de spécial.

Lundi 29 avril 1918. id. id.

Mardi 30 avril 1918. id. id.

Mercredi 1er mai 1918. Rien de spécial.

Jeudi 2 mai 1918. Rien de spécial.

Vendredi 3 mai 1918. Rien de spécial.

Samedi 4 mai 1918. id. id.

Dimanche 5 mai 1918. id. id.

Lundi 6 mai 1918. id. id.

Mardi 7 mai 1918. id. id.

Mercredi 8 mai 1918. id. id.

Jeudi 9 mai 1918. id. id.

Vendredi 10 mai 1918. id. id.

Samedi 11 mai 1918. id. id.

Dimanche 12 mai 1918.id. id.

Lundi 13 mai 1918. id. id.

Mardi 14 mai 1918. id. id.

Mercredi 15 mai 1918.

Suppression des représailles.

Jeudi 16 mai 1918. Rien de spécial.

Vendredi 17 mai 1918. id. id.

Samedi 18 mai 1918.

[ id. id.] On nous rend les biscuits du Cté français.

Dimanche 19 mai 1918. Rien de spécial.

Lundi 20 mai 1918. id. id.

Mardi 21 mai 1918. id. id.

Mercredi 22 mai 1918. id. id.

Jeudi 23 mai 1918. id. id.

Vendredi 24 mai 1918. id. id.

Samedi 25 mai 1918. id. id.

Dimanche 26 mai 1918. id. id.

Lundi 27 mai 1918. id. id.

Mardi 28 mai 1918. id. id.

Mercredi 29 mai 1918. id. id.

Jeudi 30 mai 1918. id. id.

Vendredi 31 mai 1918. Rien de spécial.

Samedi 1er juin 1918. Rien de spécial.

Dimanche 2 juin 1918. Rien de spécial.

Lundi 3 juin 1918. id. id.

Mardi 4 juin 1918. id. id.

Mercredi 5 juin 1918. id. id.

Jeudi 6 juin 1918. id. id.

Vendredi 7 juin 1918. id. id.

Samedi 8 juin 1918. id. id.

Dimanche 9 juin 1918. id. id.

Lundi 10 juin 1918. id. id.

Mardi 11 juin 1918. id. id.

Mercredi 12 juin 1918.

1re promenade sur les hauteurs qui dominent la ville. Agréable sensation de « presque liberté ».

Jeudi 13 juin 1918. Rien de spécial.

Vendredi 14 juin 1918. Rien de spécial.

Samedi 15 juin 1918. id. id.

Dimanche 16 juin 1918. id. id.

Lundi 17 juin 1918. id. id.

Mardi 18 juin 1918. id. id.



Mercredi 19 juin 1918.

Promenade. À 11 h., on annonce que Follon, Closset et moi nous partons dans un groupe de 80 officiers pour un autre camp.

Jeudi 20 juin 1918. [Les « Suissards » partent aujourd’hui.] Rien de spécial.

Vendredi 21 juin 1918.

Les « Suissards »[33] partent aujourd’hui pour un camp de concentration pour la Suisse. Nos bagages, qui ont été fouillés hier, et nos conserves sont placés dans la salle de gymnastique.

Samedi 22 juin 1918. Rien de spécial.

Dimanche 23 juin 1918. Rien de spécial.

Lundi 24 juin 1918. id. id.

Mardi 25 juin 1918. id. id.

Mercredi 26 juin 1918.

À 8 h. 30, visite des petits bagages à la salle de gymnastique. Départ à [?] h. pour la gare.

Jeudi 27 juin 1918.

Après un magnifique voyage à travers le Palatinat, une halte repas à Zweibrücken, à 0 H. 30. À 11 h., nous sommes rendus à Trèves. Belle chambre, donnant sur les ruines de l’ancien palais romain. Camp très vaste. Grande plaine de jeux prise sur la place s’étendant devant le palais du Grand Électeur. Je retrouve là Piot [?] Stie, Lt au 1er Bon Car. Cy.,Capelle, Ss-Lt au 11, tous pris après moi.



Vendredi 28 juin 1918. Rien de spécial.

Samedi 29 juin 1918. Rien de spécial.

Dimanche 30 juin 1918. id. id.

Lundi 1er juillet 1918. Rien de spécial. Promenade.

Mardi 2 juillet 1918. Rien de spécial.

Mercredi 3 juillet 1918. id. id.

Jeudi 4 juillet 1918.

Closset, Rebuffat et Varrier se barrent aujourd’hui.

Vendredi 5 juillet 1918.

On nous fait déménager pour aller à la chambre 12, au rez-de-chaussée.

Samedi 6 juillet 1918. Rien de spécial. Promenade.

Dimanche 7 juillet 1918. id. id.

Lundi 8 juillet 1918. id. id.

Mardi 9 juillet 1918.

Je suis au lit. Fièvre espagnole.

Mercredi 10 juillet 1918.

Toujours au lit. Il y en a au camp 170 sur 500 dans mon cas.

Jeudi 11 juillet 1918.

Je me lève ce matin. Un autre de la chambre se couche.

Vendredi 12 juillet 1918. Rien de spécial.

Samedi 13 juillet 1918. id.

Dimanche 14 juillet 1918. id.

Lundi 15 juillet 1918.

Mardi 16 juillet 1918.

Mercredi 17 juillet 1918.

Jeudi 18 juillet 1918.

Vendredi 19 juillet 1918.

Samedi 20 juillet 1918. Un des jours de cette semaine, au cours d’une forte attaque d’avion, une grosse bombe est tombée dans la cour du camp, sans autres dégâts qu’une conduite d’eau percée et un grand trou. 5 jours après, tout est réparé.[34]

Dimanche 21 juillet 1918. Rien de spécial.

Lundi 22 juillet 1918. Rien de spécial.

Mardi 23 juillet 1918. Rien de spécial.

Mercredi 24 juillet 1918. Rien de spécial.

Jeudi 25 juillet 1918. Rien de spécial.

Vendredi 26 juillet 1918.

Rien de spécial. De temps en temps une attaque d’avion, mais les bombes tombent loin du camp. En une demi-journée, onze alertes.

Samedi 27 juillet 1918. Rien de spécial.

Dimanche 28 juillet 1918. Rien de spécial.

Lundi 29 juillet 1918. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 30 juillet 1918. Rien de spécial.

[Lundi] Mercredi 31 juillet 1918. Rien de spécial.

[Mardi] Jeudi 1er août 1918. Rien de spécial.

[Mercredi] Vendredi 2. Rien de spécial.

[Jeudi] Samedi 3. Rien de spécial.

[Vendredi] Dimanche 4. Rien de spécial.

[Samedi] Lundi 5. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 6. Rien de spécial.

[Lundi] Mercredi 7. Rien de spécial.

[Mardi] Jeudi 8. Rien de spécial.

[Mercredi] Vendredi 9. Rien de spécial.

[Jeudi] Samedi 10. Rien de spécial.

[Vendredi] Dimanche 11. Rien de spécial.

[Samedi] Lundi 12. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 13. Rien de spécial.

[Lundi] Mercredi 14. Rien de spécial.

[Mardi] Jeudi 15. Rien de spécial.

[Mercredi] Vendredi 16. Rien de spécial.

[Jeudi] Samedi 17. Rien de spécial.

[Vendredi] Dimanche 18. Rien de spécial.

[Samedi] Lundi 19. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 20. Rien de spécial.

[Lundi] Mercredi 21. Rien de spécial.

[Mardi] Jeudi 22. Rien de spécial.

[Mercredi] Vendredi 23. Rien de spécial.

[Jeudi] Samedi 24. Rien de spécial.

[Vendredi] Dimanche 25. Rien de spécial.

[Samedi] Lundi 26. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 27. Rien de spécial.

[Lundi] Mercredi 28. Rien de spécial.

[Mardi] Jeudi 29. Rien de spécial.

[Mercredi] Vendredi 30. Rien de spécial.

[Jeudi] Samedi 31 août 1918. Rien de spécial.

[Vendredi] Dimanche 1er septembre 1918. Rien de spécial.

[Samedi] Lundi 2 septembre 1918. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 3 septembre 1918. Rien de spécial.

[Lundi] Mercredi 4 septembre 1918. Rien de spécial.

[Mardi] Jeudi 5 septembre 1918. Rien de spécial.

[Mercredi] Vendredi 6 septembre 1918. Rien de spécial.

[Jeudi] Samedi 7 septembre 1918. Rien de spécial.

[Vendredi] Dimanche 8 septembre 1918. Rien de spécial.

[Samedi] Lundi 9 septembre 1918. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 10 septembre 1918. Rien de spécial.

[Lundi] Mercredi 11 septembre 1918. Rien de spécial.

[Mardi] Jeudi 12 septembre 1918. Rien de spécial.

[Mercredi] Vendredi 13 septembre 1918. Rien de spécial.

[Jeudi] Samedi 14 septembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 15 septembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 16 septembre 1918. Rien de spécial.

Mardi 17 septembre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 18 septembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 19 septembre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 20 septembre 1918. Rien de spécial.

Samedi 21 septembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 22 septembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 23 septembre 1918. Rien de spécial.

Mardi 24 septembre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 25 septembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 26 septembre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 27 septembre 1918. Rien de spécial.

Samedi 28 septembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 29 septembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 30 septembre 1918. Rien de spécial.

Mardi 1er octobre 1918.

L’après-midi, j’assiste aux funérailles du lieutenant anglais Gibson, mort à l’hôpital de Trèves. Fouré-Selter [?] voulait prononcer un discours en anglais, mais l’officier de garde n’a pas voulu prendre sur lui de l’autoriser. Arrivés au cimetière, nous trouvons un pasteur protestant, qui se fait traduire par moi en allemand. Après lecture, il [l’officier de garde ?] l’autorise, puis nous nous dirigeons vers le lieu de l’inhumation. Le pasteur prononce un discours extrêmement long, que je dois traduire phrase par phrase en français pour les Français et Belges, en anglais pour un aviateur américain, Winslow, et des soldats anglais. Il me prend pour un Anglais et a l’air épaté que je parle trois langues.

Mercredi 2 octobre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 3 octobre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 4 octobre 1918. Rien de spécial.

Samedi 5 octobre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 6 octobre 1918. Rien de spécial.

Lundi 7 octobre 1918. Rien de spécial.

Mardi 8 octobre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 9 octobre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 10 octobre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 11 octobre 1918. Rien de spécial.

Samedi 12 octobre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 13 octobre 1918. Rien de spécial.

Lundi 14 octobre 1918. Rien de spécial.

Mardi 15 octobre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 16 octobre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 17 octobre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 18 octobre 1918. Rien de spécial.

Samedi 19 octobre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 20 octobre 1918. Rien de spécial.

Lundi 21 octobre 1918. Rien de spécial.

Mardi 22 octobre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 23 octobre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 24 octobre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 25 octobre 1918. Rien de spécial.

Samedi 26 octobre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 27 octobre 1918. Rien de spécial.

Lundi 28 octobre 1918. Rien de spécial.

Mardi 29 octobre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 30 octobre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 31 octobre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 1er novembre 1918. Rien de spécial.

Samedi 2 novembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 3 novembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 4 novembre 1918. Rien de spécial.

Mardi 5 novembre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 6 novembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 7 novembre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 8 novembre 1918. Rien de spécial.

 

Armistice

Samedi 9 novembre 1918.

Rien de spécial. Nouvelles de révolution en Allemagne.

Dimanche 10 novembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 11 novembre 1918.

Armistice signé.

Mardi 12 novembre 1918.

La révolution a éclaté hier à Trèves. La gare est occupée par des marins depuis hier. Tous les hommes [les Allemands] enlèvent leurs pattes d’épaule. Le Ct du camp, interrogé par le Ct Rapine, déclare n’être pas sûr de ses hommes. Le soir, les officiers n’ont plus de pattes d’épaule ni d’armes. Le camp est commandé par des délégués du Conseil des Ouvriers et Soldats.

Mercredi 13 novembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 14 novembre 1918.

Tout est rentré dans le calme. Les officiers ont remis leurs pattes d’épaule. Ils sont responsables de l’ordre dans le camp vis-à-vis des Conseils des Ouvriers et Soldats. Le soir, plus d’appel, le matin, appels par un officier supérieur français du jour.

Vendredi 15 novembre 1918. Rien de spécial.

Samedi 16 novembre 1918.

Un incident le soir : des ordonnances essaient de se barrer, une sentinelle tire trois coups de feu, bien qu’on eût déclaré que les sentinelles n’avaient plus de cartouches.

Dimanche 17 novembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 18 novembre 1918.

Plus d’appel.

Mardi 19 novembre 1918.

On sort comme on veut et où l’on veut. Le Ct Rapine a donné sa parole pour tout le monde.

Mercredi 20 novembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 21 novembre 1918.

L’après-midi, nous rencontrons [des] trois officiers américains qui arrivent en avant-garde

dans deux autos, et nous annoncent l’arrivée prochaine des Alliés. Nous allons alors, Galland, Folon, Desprince et moi, chez un Luxembourgeois, Mr Bernard, [marchand] fabricant de vins, qui habite entre les deux ponts au-delà de la Moselle. Il nous fait boire d’excellent vin mousseux du pays. Apprenant que nous sommes Belges, il nous dit : « Mais nous allons devenir Belges, nous aussi ! – Vraiment ? – Mais oui, tout le monde demande cela chez nous, nous ne pouvons pas rester dans notre situation actuelle ! »

Vendredi 22 novembre 1918.

Des autos américaines circulent dans la ville. [Samedi 23]. L’après-midi, à 1 h. 15, appel nominatif pour la remise du commandement au Ct Rapine, officier français le plus ancien. Le capitaine Spiess nous souhaite « un prompt et heureux retour dans notre patrie »

Samedi 23 novembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 24 novembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 25 novembre 1918.

Le Ct Rapine, qui est allé à Saarlouis dans une auto du C. O. S. pour prendre les ordres du Commandement français, communique en rentrant : « Les officiers belges qui se trouvent un train pour Luxembourg peuvent partir »

Mardi 26 novembre 1918.

Nous ne nous le faisons pas dire deux fois. Nos bagages sont amenés à la gare sur une charrette à bras. Nous prenons des coupons et nous enregistrons nos bagages jusque Wasserbillig (frontière luxembourgeoise) car les trains ne vont pas plus loin. De nombreux amis sont venus nous dire au revoir, et quelques acclamations sont poussées sur le quai au départ du train à 10 h. 57. Nous observons, et dès que nous apercevons les uniformes américains, vers midi, les cris de joie retentissent. Comme nous avons décliné notre qualité d’officier, le lieutenant-colonel américain nous fait conduire à son mess. À l’heure du repas, un officier américain se lève et nous emmène à la gare voir à quelle heure est le train pour Luxembourg. C’est à 6 h. du soir. Nous allons dans une boucherie déjeuner d’un succulent beefsteak. Dans l’après-midi, au cours d’une promenade dans le village, je rencontre un capitaine américain qui, en quête de renseignements sur l’Allemagne, me paraît enchanté de ceux que je lui fournis. À 6 h., nous partons dans un train bondé de rapatriés pour arriver à Luxembourg vers 8 h. 30 du soir. Piot et Folon vont s’informer au commissariat de la gare. Là, ils trouvent un très aimable lieutenant de M. P. américain qui, comme il n’y a pas de Mission belge, les conduit à la Mission française. Il parvient à obtenir là qu’on cherchera une auto pour nous demain matin, car il n’y a pas de train pour Arlon. Nous partons alors pour la ville haute. Dans un hôtel où nous nous présentons, on nous déclare qu’il n’y a pas de place, mais qu’il y a dans les environs des chambres dans une maison particulière. C’est dans un énorme immeuble à appartements, chez une brave vieille Dinantaise, enchantée de revoir des Belges.

Mercredi 27 novembre 1918.

À 9 h. 30, nous trouvons une camionnette américaine à la Mission française. Nous chargeons nos bagages laissés à la consigne et nous partons à 9 h. 45. Au passage de la frontière, nous poussons de joyeux hourrahs et nous arrivons dans Arlon pavoisée à 10 h. 30. Nous arrêtons devant la gare. Les employés se coupent en quatre pour décharger nos bagages et les mettre à l’abri. On nous dit tout d’abord qu’il n’y aura pas de train avant vendredi, mais notre insistance auprès du chef de service nous vaut d’avoir un train demain. Nous allons à la Mission belge, mais le major cdt la mission est malade. Nous allons au bureau des logements et l’on nous case chez l’habitant. Je loge avec Folon. Gens charmants, nous donnent à goûter, à souper et à déjeuner le lendemain matin.

Jeudi 28 novembre 1918.

Nous arrivons à la gare à 8 h. Nos bagages sont chargés dans le fourgon, on nous a gardé un compartiment chauffé. Le train, composé uniquement de vieilles voitures de 3e, s’ébranle à 8 h. 45. Nous arrivons à Namur, où Folon me quitte, vers 15 h. 45. On transborde nos bagages, nous trouvons à nous caser avec d’autres officiers. Un vieux colonel en retraite joue à l’homme affairé et court d’un bout à l’autre du train, tel la mouche du coche. Nous arrivons à 19 h. 10 à la gare de Bruxelles (Q. L.). Le temps de décharger nous-mêmes nos bagages et de les mettre au corps de garde du 1 G., et je pars à toute allure pour la maison où j’avais pu prévenir. J’y trouve à table Papa, Maman, [illisible], Oncle Albert et Robert.

Vendredi 29 novembre 1918.

Je vais à la Place, où je vois R. Verbruggen, qui ne peut me donner aucun renseignement, puis à un bureau rue d’Anvers, même chose. Je vais l’après-midi au M. G. Même chose.

Samedi 30 novembre 1918.

Je vais au régiment au Petit-Château, voir le colonel de Callatay ; même chose, de même qu’au Q. G./6 D. A., à la Cambre. Au G. Q. G. (École militaire), on me dit d’aller au C. T. A. M. à Bruges, mais sans papiers.

Dimanche 1er décembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 2 décembre 1918.

Je vais à l’Auditorat militaire 6 D. A. (École militaire), de là chez l’Auditeur de Selliers, et je demande par écrit communication du dossier me concernant[35].

Mardi 3 décembre 1918.

Je pars à 10 h. pour Bruges dans un wagon à marchandises.

Mercredi 4 décembre 1918.

J’arrive à Bruges à midi. Pas plus de C. T. A. M. que sur ma main. Je loge à l’Hôtel de Flandre. Le C. T. A. M. est à Leysele.

Jeudi 5 décembre 1918.

Je prends le train le matin par Dixmude pour arriver à Furnes vers 3 h. Je vais de là à La Panne pour voir Cécile.

 

Reprise du service actif (façon de parler !)

Vendredi 6 décembre 1918.

Je pars le matin pour Leysele[36]. Je me présente au colonel Lambotte, ct le C. T. A. M., qui me désigne pour une Cie de nouvelle formation commandée par un commandant rapatrié d’Allemagne, installée au Doorntje, route de Houthem à Hondschoote.

Samedi 7 décembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 8 décembre 1918.

Je me présente chez le général Verbist, ct le Groupement II, qui me désigne pour le C. I. n° 7. à Isenberghe. Je me présente au colonel Sults, ct le C. I., qui me désigne pour la 4e Cie d’instruction. [Lundi 9.] C’est sans regret que je quitte le C. T. A. M.

Lundi 9 décembre 1918. Rien de spécial.

Mardi 10 décembre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 11 décembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 12 décembre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 13 décembre 1918. Rien de spécial.

Samedi 14 décembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 15 décembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 16 décembre 1918. Rien de spécial.

[Dimanche] Mardi 17 décembre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 18 décembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 19 décembre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 20 décembre 1918. Rien de spécial.

Samedi 21 décembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 22 décembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 23 décembre 1918. Rien de spécial.

Mardi 24 décembre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 25 décembre 1918. Rien de spécial.

Jeudi 26 décembre 1918. Rien de spécial.

Vendredi 27 décembre 1918. Rien de spécial.

Samedi 28 décembre 1918. Rien de spécial.

Dimanche 29 décembre 1918. Rien de spécial.

Lundi 30 décembre 1918. Rien de spécial.

Mardi 31 décembre 1918. Rien de spécial.

Mercredi 1er janvier 1919. Rien de spécial.

Jeudi 2 janvier 1919. Rien de spécial.

Vendredi 3 janvier 1919. Rien de spécial.

Samedi 4 janvier 1919. Rien de spécial.

Dimanche 5 janvier 1919. Rien de spécial.

Lundi 6 janvier 1919. Rien de spécial.

Mardi 7 janvier 1919. Rien de spécial.

Mercredi 8 janvier 1919. Rien de spécial.

Jeudi 9 janvier 1919. Rien de spécial.

Vendredi 10 janvier 1919. Rien de spécial.

Samedi 11 janvier 1919. Rien de spécial.

Dimanche 12 janvier 1919. Rien de spécial.

Lundi 13 janvier 1919. Rien de spécial.

Mardi 14 janvier 1919. Rien de spécial.

Mercredi 15 janvier 1919. Rien de spécial.

Jeudi 16 janvier 1919. Rien de spécial.

Vendredi 17 janvier 1919. Rien de spécial.

Samedi 18 janvier 1919. Rien de spécial.

Dimanche 19 janvier 1919. Rien de spécial.

Lundi 20 janvier 1919. Rien de spécial.

Mardi 21 janvier 1919. Rien de spécial.

Mercredi 22 janvier 1919.

[Rien de] Pendant mon séjour, j’ai été à deux compagnies différentes, j’ai été officier de casernement, j’ai été officier payeur, j’ai fait partie d’une commission d’enquête, et j’ai été sur le point de remplacer l’officier de ménage.

Jeudi 23 janvier 1919.

Je prends place à 15 h. avec 12 hommes, dans un train de recrues pour Beverloo.

Vendredi 24 janvier 1919.

Nous débarquons à Malines à 5 h. et en repartons à 9 h. pour Bruxelles, où nous arrivons à 10 h. 30. Je rentre à la maison me débarbouiller et manger, puis je vais conduire mes hommes au Groupement temporaire des étudiants militaires de Bruxelles,, à la caserne Baudoin, place Dailly, unité à laquelle je suis également détaché.

 

[]Le « Carnet n° II » se termine ici. Pour rappel (voir « Mutations », en tête de ce volume), JMM passe au 1er Gr. le 28 mai, à la C. S. B. (Bruxelles) le 1er juin, retourne au 1er Gr. le 30 juin, et est finalement envoyé en congé illimité le 15 août 1919. Par Arrêtés Royaux du 27 avril 1920, il est nommé sous-lieutenant de réserve à la date du 27 juillet 1918 et lieutenant de réserve d’infanterie à la date du 20 septembre 1919.]

Ayant été mobilisé pour la seconde guerre, Jacques Mechelynck a aussi tenu un carnet de campagne 1940 - 1945.

 

 



[1] Carnet gris, broché, (16 x 9 cm), numéroté « II » en couverture. Le reste du texte de la couverture est quasiment illisible ; il était vraisemblablement similaire à celui du premier carnet.

[2] Sa sœur aînée, infirmière à l’Ambulance de l’Océan, à La Panne.

[3] On peut supposer qu’il s’agit du coiffeur.

[4] Verbruggen, un lointain cousin, séminariste, que nous retrouverons plus loin, s’était engagé comme soldat et non comme aumônier ou brancardier.

[5] Biffé dans l’original.

[6] Jean De Mot (1876-1918), archéologue, aérostier, mort au combat en 1918.

[7] Il dut attendre jusqu’au 24 janvier 1918 ; voir « Mutations »

[8] La photo date de cette époque. JMM est le deuxième à partir de la gauche. On ne peut qu’admirer les tenues : uniformes de taille variable, l’homme de gauche n’a pas de casque ni de bottes, deux ont les mains dans les poches, trois n’ont pas de ceinturon, deux fument…

[9] Minuit ?

[10] Il ne nous dit pas s’il les a retrouvées !

[11] Texte très altéré jusqu’au 20 octobre.

[12] Le texte redevient normalement lisible. Changement d’encre ?

[13] Anniversaire de la fondation de l’ULB, qui se fête normalement le 20 novembre.

[14] Non identifié.

[15] Georgina Peltzer, épouse de Jean De Mot.

[16] Passage gribouillé et surchargé.

[17] Le document (non signé) était annexé ; le voici dans son entièreté :

        Huberty/Coppyn. 4 jrs de S.P. – Étant en campagne et le régiment étant transporté par chemin de fer, être sorti du wagon qu’il occupait coiffé de son bonnet de police, malgré les nombreuses recommandations faites à ce sujet avant le départ.

        Mechelynck, adjt, 4 jrs d’arrêt- Étant en campagne, les troupes campées et ayant reçu de son Cdt de Cie l’ordre de loger avec une autre partie de son unité que celle où il se trouvait d’abord, avoir tardé à exécuter cet ordre.

[18] Le 30 mars est omis, sans doute sous le coup de l’émotion.

[19] Nous avons déjà rencontré Rowies (14 juin 1916)

[20] Sauf que c’était son 23e anniversaire !

[21] Cette fois, il ne donne aucun détail sur son congé.

[22] Vraisemblablement Paul Lorthioir.

[23] Où était installé un hôpital de campagne, dépendant de l’Océan.

[24] Sa sœur, infirmière à l’Océan.

[25] Ferme Casablanca ?

[26] Texte souligné en rouge dans l’original. Pour plus de détails, voir ci-après « L’Enquête »

[27] JMM m’a raconté que, bien plus tard, alors qu’il montait une garde d’honneur pendant l’inauguration du Monument au Roi Albert à l’embouchure de l’Yzer, il pouvait voir l’endroit où il avait été fait prisonnier… Voir l’Enquête.

[28] Marie Mechelynck, sœur de son père.

[29] Le 2 avril 1918 tombait effectivement un mardi ; l’erreur initiale de date se poursuit jusqu’au 19. Les nombreuses ratures dans le texte qui suit posent un problème ; a-t-il été rédigé de mémoire et corrigé ultérieurement ? C’est peu probable, le texte corrigé est parfois ajouté postérieurement, mais parfois aussi corrigé sur le champ.

[30] Antoine Clesse (1816-1889). JMM cite de mémoire ; le texte exact est "Soyons unis ! Flamands, Wallons ! - Ce ne sont là que des prénoms! - Belge est notre nom de famille ! "

[31] JMM ne donne aucune indication sur la raison de cet envoi en « camp de représailles », ni sur le régime auquel les prisonniers sont soumis. Voir ci-après divers documents relatifs à son passage à Stuttgart.

[32] Suicide, accident ? JMM ne donne aucun détail.

[33] Il s’agit apparemment de ressortissants suisses internés.

[34] Exemple d’une rédaction tardive ; le jour exact n’est pas spécifié, mais la mention « cinq jours après » est révélatrice.

[35] Voir ci-après, le chapitre consacré à l’Enquête

[36] Charmant petit village des Flandres ; les façades des maisons qui entourent l’église et le cimetière sont classées. Par coïncidence, c’est dans une de ces maisons que je rédige ceci, plus de quatre-vingt-dix ans plus tard.