Médecins de la Grande Guerre

Quand les Belges s'entraînaient au Camp de Mailly.

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Quand les Belges s’entraînaient au Camp de Mailly.

 

Jozef Deruyck et Arille Tassin

 

Indication du lieu

 

Ce camp militaire français était partiellement situé sur le territoire de la commune de Mailly-le-camp et est nommé par les Français le « camp de Mailly ». Mailly-le-Camp s’étendait sur 4.270 ha. En 1999, le nombre d’habitants était de 1.423. Ce nombre était probablement inférieur du temps de la première guerre mondiale. Le camp d’instruction s’étendait sur 12.000 hectares  à cheval  sur les départements de l’Aube et de la Marne. L’entrée du Camp était situé tout près du centre du village de Mailly-le-Camp et une route départementale traversait la partie sud du camp et reliait Lhuitre à Saint-Oeun-Domprot. Nous supposons que cette route était fermée mors des exercices au Camp. Jusqu’à présent les lieux cités sont probablement inconnus pour la plupart d’entre nous. Disons d’abord que nous nous trouvons à environ 150 km à l’Est de Paris. Mailly-le-Camp se trouve sur la nationale 77 (modifiée récemment en D977) entre Châlons-sur-Marne et Troyes, environ à mi-chemin de ces deux villes. Vitry-le-François se trouve à environ 35 km à l’est de l’entrée du Camp. 

 


Fig.1 Voici l’église de Petit-Mailly représentée plus loin par une autre vue. Sur cette carte-vue, l’église se trouve encore intacte.

 

En 1914, l’avancée allemande fut telle que l’église de Petit-Mailly (hameau de Mailly-le-Camp) put être bombardée par l’ennemi.

 

 


Fig.2 La carte ci-dessus a été envoyée par un soldat belge pendant sa présence au camp. La date du bombardement de l’église est clairement indiquée sur la carte. Les Allemands repoussés en direction du nord-ouest, le Camp d’Instruction put être remis en usage. Ci-dessous, une autre carte-vue illustre les dégâtes causés par l’artillerie allemande.


Fig.3 Voici une deuxième image du village faisant référence au bombardement du 9 septembre 1914. Heureusement l’entièreté du village ne subit pas la rage destructrice des Allemands. Vu le nom de la rue, on peut imaginer que les tirs allemands s’adressaient en priorité au chemin de fer et à la gare afin de perturber les communications et l’approvisionnement des Français.

Sur l’image ci-dessous on aperçoit les soldats belges déambulant dans une partie restée intacte du village sans doute à la recherche d’une ration complémentaire de nourriture et de boissons.


Fig. 4  Le village Mailly-le-Camp a été exploré par les soldats Belges, probablement à la recherche d’une ration complémentaire de nourriture et boissons.

Le camp ne reçut pas seulement la visite des soldats belges. Une division de l’armée russe détachée en France reçut d’abord une formation dans ce camp avant de rejoindre les tranchées du front. Les Belges eurent à partager le camp avec les Russes et nous le verrons plus loin, cela amena quelques problèmes de coexistence !


Fig.5 Ci-dessus une carte-vue illustrant la présence Russe au Camp de Mailly. Remarquez le cachet personnel d’un militaire (sans doute un officier français qui faisait partie d’une mission française auprès de la division d’Armée Russe. A la page suivante, nous examinerons le verso de cette carte qui vaut la peine d’être étudiée minutieusement.


Fig. 5 bis La carte dont vous avez pu voir plus haut le recto part d’un bureau de poste militaire français le 22 juin 1917, largement après la présence des Belges à Mailly. L’expéditeur a mentionné sa station, à savoir Troyes. Tout comme sur le recto, nous constatons le cachet personnel cette fois à côté du cachet du « Commissaire Militaire » de la gare de Troyes. A noter comme déjà mentionné plus haut, que Troyes était relié au Camp grâce à la Nationale 77

Les soldats Sénégalais séjournèrent aussi au camp afin d’y recevoir une instruction complémentaire avant l’envoi sur le front. Des cartes-vues sur lesquelles figurent « le village des noirs «  existent. Les Américains qui arrivèrent en France en 1917 durent aussi séjourner à Mailly afin de se familiariser avec la guerre des tranchées. Nous ne possédons malheureusement pas de cartes-vues les représentant à Mailly.

La période de présence

Des dates exactes de présence n’ont pas encore été trouvées. L’article du commandant Pinet nous donne seulement des dates approximatives. Ces dates sont confirmées en majeure partie par les pièces trouvées. Vers la mi-décembre 1916, la 1ère Division d’Armée est envoyée au Camp de Mailly où elle devra partager une petite du cantonnement avec les Russes toujours présents. Au début, l’entente de ces deux groupes de soldats n’a pas posé de problèmes  et l’on peut imaginer que le vin français et la vodka russe participèrent à la bonne entente ! Par la suite, il se posa certainement quelques problèmes comme nous le verrons plus loin ! 

Entre 1916 et 1917, la 1ère Division fut remplacée par la sixième Division. Nous pensons que cette Division n’aurait du rester que 2 à 3 semaines au camp mais que les intempéries en ont décidé autrement et que la présence des Belges dura un mois entier. Fin janvier 1916, la 6ème Division retourna sur le front belge. Nous allons essayer de préciser les dates que nous venons de mentionner grâce aux cartes-vues en notre possession.

On peut se demander pourquoi seules la 1ère et la 6ème Division d’Armée furent envoyées à Mailly pour y recevoir un entraînement spécial. Peut-être trouverons un jour l’explication dans les archives militaires françaises et belges.


Fig 6 Voici le verso de la figure 1. La date mentionnée par l’expéditeur y figure clairement. LA carte écrite le 13 décembre 1916 (date la plus ancienne qui nous est connue) a été oblitérée le 14/12 par la Poste Militaire (Remarquez le petit bloc remplaçant l’année). L’expéditeur donne comme adresse : B48 Armée Belge en Campagne. Il s’agit en fait de la Compagnie cycliste de la 1ère Division d’Armée. Nous citons quelques phrases traduites : C’est une drôle de région. Les Allemands sont passés également et nous nous trouvons dans des baraques où les Russes sont passés. Il n y en a toujours. Tu peux être content d’être en Belgique parce qu’ici personne ne se plaît. (Note des auteurs de l’article : Nous en verrons la raison sur la carte suivante). Tu devrais entendre chanter les Russes ». La carte est adressée à un aumônier qui est en traitement à l’hôpital de la Croix-Rouge l’Océan à La Panne. Sur la carte, nous ne voyons cependant  pas de cachet d’arrivée.


Fig 7 Le recto de cette carte-vue nous montre les vastes constructions du camp. L’expéditeur ne nous a mentionné ni son adresse militaire ni une date. Nous devons nous contenter du cachet de départ de la Poste Militaire du 18 décembre 1916. L’armée belge est donc présente à cette date dans le Camp. Le destinataire est un téléphoniste de l’unité B227 (ce qui correspond au 6ème régiment de Ligne), 4ème bataillon. Nous citons le texte traduit : « Bien arrivé, 2 jours en train, malheureusement il fait très sale sous nos pieds. Nous ignorons quand nous allons partir, ce sera probablement en janvier ». Nous avons souligné la raison du dégoût des Belges pour la Camp de Mailly : la saleté

Ci-dessous, un exemplaire d’une lettre expédiée par un Belge


Fig. 8 L’enveloppe montrée ci-dessus est expédiée le 21 décembre 1916 de Mailly vers Baarle-Nassau en Hollande. Une première constatation est la présence d’un timbre Belge de l’émission 1915. L’oblitération est exécutée par une marque PMB sans numéro. L’expéditeur est membre de l’unité de l’Armée décrit par B46 3/I. La signification est 3ième Compagnie du 1er Bataillon du 4ième Régiment de Ligne. L’oblitération ronde CF en dessous du timbre signifie que la lettre est passée par l’office de la Censure de Folkestone.


Fig. 9 On peut trouver le côté vue de cette carte à la figure 2. Nous pouvons également constater içi qu’il a fallu quelques jours pour déposer la correspondance au Bureau Poste Militaire. L’expéditeur mentionne la date du 25 décembre 1916 et le cachet de départ mentionne 27 décembre. Il y a clairement la mention Mailly (la seule carte en notre possession portant cette mention) : « Je t’écris la présente de Mailly…. » Le texte est interrompu, de là nous pouvons supposer que le message complet a été écrit sur au moins 2 cartes. Le bénéficiaire est un soldat du Génie (Service Technique du Génie) qui faisait son service auprès de l’Institut Militaire Belge de Rééducation Professionnelle » en abrégé I.M.B.R.P., à Port-Villez (postal par Vernon).


Fig. 10 Le hasard a voulu que nous trouvions une deuxième carte avec la même écriture. Le destinataire et le cachet de départ sont identiques, et le texte de la précédente carte continue de façon de pouvoir lire le texte en entier. Selon le texte le troupier aimerait retourner à Bruxelles et espère la fin de la guerre. Une seconde plainte est l’exécution de beaucoup de marches et manœuvres.

 

La 1ère Division d’Armée quittera Mailly fin 1916 pour être relevée par la 6ème Division d’Armée. Le dernier courrier en notre possession est daté du 30 décembre 1916. Il est représenté ci-dessous


Fig. 11 Lettre expédiée en franchise postale cette fois oblitérée avec le PMB 8 le 30 décembre 1916. Le bénéficiaire habite à Paris dans le 17ième arrondissement. Comme nous pouvons le constater, l’expéditeur est un adjudant de l’unité B46 4/4 : Ceci signifie la 4ième Compagnie du 4ième Bataillon du 4ième Régiment de Ligne (foir fig. 11bis). Comme nous ne disposons pas du contenu, il ne nous est pas possible de mentionner quand la lettre a été écrite.

Par les pièces mentionnées nous pouvons conclure que la correspondance n’a pas été oblitérée sur place. La présence de 2 cachets différents nous semble improbable. Nous supposons qu’il y avait journellement une correspondance entre Mailly et l’Office centralisateur des Postes Militaires Belges.


Fig 11.bis Verso de la figure 11.

La 6ème Division d’Armée aurait été présente au camp  dés le début de l’année  17. La carte la plus proche du premier janvier est celle-ci qui  porte la date  du 8 janvier. Nous ne pouvons donc confirmer la présence des Belges avant  cette date.


Fig. 12 Carte-vue avec unité de l’armée Française au salut au drapeau et avec texte « Au drapeau ». Clairement expédiée par un militaire Belge du 1ier Régiment Carabiniers, 2ième Compagnie (C244 2Cie). Nous avons le doute de la date exacte de l’écriture. Le cachet de départ nous donne 8 janvier 1917. Le bénéficiaire se trouve à la « Cie des Sapeurs-Pontonniers du Corps des Troupes Auxiliaires du Génie (B185 dans l’adresse). Comme la carte-vue mentionne sur le côté vue Camp de Mailly, nous pouvons certainement accepter que la carte a été expédiée du Camp.



Fig 13 et 13 bis Dommage que l’expéditeur de cette carte n’a pas mentionné une date. Le PMB mentionne donc le 9 janvier 1917. La carte-vue reproduite ci-dessus, porte également le texte « Je suis bien arrivé ici ».Le bénéficiaire devait être un réfugié belge (vu son nom) qui s’était installé à Bas-Mendon. L’expéditeur est en service au 3ème Régiment Carabiniers (C295) .Le mot Cie est visible mais on ne distingue que les lettres meur du mot suivant. Probablement faut-il lire le mot « mitrailleur » ou « mitrailleuse ».  Le Camp fut vraisemblablement  utilisé comme base de départ pour les avions chargés de la surveillance des lignes ennemies.

Les circonstances atmosphériques étaient si mauvaises (il faisait froid avec de la neige et de la pluie) au début de la période de camp de la 6ème Division d’Armée, qu’il était impossible de sortir pour s’entraîner. L’hébergement des militaires dans des baraques en bois n’était pas adapté au climat. Le mauvais temps obligea sans doute les Belges à rester plus longtemps que prévu à Mailly. Le retour au front belge ne débuta que début février.

Ci-après une vue des demeures de nos troupes dans le Camp, où nous avons vu, à la figure 5, les demeures des Russes (constructions en pierres) nous devons constater qu’elles ont été moins confortables pour les Belges.


Fig. 14 La carte-vue ci-dessus nous montre les baraques où les Belges sont restés. En voyant les tuyaux minces au bout de ces logements, nous pouvons imaginer quels étaient les poêles qui y étaient attachés. Si ceux-là devaient servir pour chauffer une telle baraque, il a fallu se mettre autour pour se chauffer et sècher. Encore une carte prouvant la présence Belge.


Fig 15 L’expéditeur de cette carte a mentionné une date (25 janvier 1917) ce qui nous est très précieux puisque le cachet est illisible quand à la date de l’oblitération de départ. L’expéditeur se trouve au 2ème Régiment Carabiniers, 12ème Cie (C290). Ceci est la dernière pièce dont nous pouvons dire avec précision qu’elle fut expédiée du Camp. C’est d’ailleurs une carte avec vue du Camp (représentée ci-après). Le bénéficiaire est un militaire de l’armée belge et le code C119 code le  « Corps des Transports » de la 6ème Division d’Armée. Dans le texte nous pouvons lire le passage suivant : « et sous peu j’aurai la joie de te revoir ». Etant donné que le bénéficiaire fait partie de la 6ème Division d’Armée nous pouvons déduire que l’unité de transport ne fut pas présente à Mailly.

Avec la carte suivante en franchise postale nous obtenons une première indication de la date de départ des Belges


Fig. 16 Carte en franchise postale expédiée par un militaire Belge de l’unité C295 7ième Compagnie (voir fig. 13 pour l’explication du code). Le cachet de départ est celui du PMB sans numéro du 23 janvier 1917. L’expéditeur a oublié de dater la carte. Dans son texte il nous donne cependant  une belle indication du jour auquel son départ eût lieu. Nous citons : « Ma lettre vous a donné tous les détails de notre vie ici. Encore 8 jours et nous nous remettrons en route pour la Belgique. C’est avec joie que nous quitterons M. Nous ne savons pas encore quel secteur nous reprendrons. Les bruits les plus divers courent à ce sujet ». Si nous introduisons 2 jours de marge, nous pouvons penser que la carte fut écrite vers le  21 janvier. Nous pouvons donc estimer la date de départ du camp au  29 janvier, tenant compte des 8 jours mentionnés dans le texte. Le bénéficiaire, l’aumônier de Meurichy, se trouve à l’unité de transport de la 6ième Division d’Armée (C119). Une preuve qu’également pour la 6ième Division la pièce de l’unité de l’armée a été laissée dans la zone des étapes de l’Armée Belge. Une « Colonne d’Ambulance » (CA après C119) n’était pas nécessaire dans le Camp d’Instruction. Nous verrons le pourquoi à la fin de l’article. Nous supposons également qu’ils n’ont pas tiré à balles durant les exercices.


Fig. 16 bis

Le 24 janvier 1917, le Général Pétain est venu inspecter les manœuvres des Belges. Pendant leur séjour à Mailly, les Belges se sont trouvés durant ans un exercice  dans le champ de tir des Russes et de justesse, des accidents ont été évités. La fraternisation entre Belges et Russes devint sans doute plus difficile d’autant plus que  pour les hommes de la 6ième Division d’Armée, suite aux leçons  tirées du séjour de la 1ière Division d’Armée, la vente de vin et de boissons fortes avait été interdite (sauf pour les officiers). Pendant son séjour à Mailly, la Division d’Armée Belge était également devenue une «  réserve de la 4ième Armée Française ». A ce titre elle aurait dû renforcer la quatrième Armée en cas  d’offensive allemande !


Fig. 17 Enveloppe expédiée par un militaire de la 6ième Division d’Armée de laquelle  nous avons déjà expliqué le code auparavant. Le timbre de 20 centimes (tarif pour lettre simple vers Somerenn en Hollande) a été oblitéré par le PMB sans numéro le 29 janvier 1917. Nous ne pouvons confirmer que cette lettre a encore été envoyée du Camp de Mailly.  La bande de fermeture est celle de la censure à Folkestone (papier blanc avec impression noire et numéro 13; voir verso ci-après). D’autres éléments en rapport avec la censure  sont le numéro du censeur en violet 13, le paraphe à cheval sur la bande et l’enveloppe en crayon aniline ainsi que le CF dans un cercle frappé en violet. L’enveloppe est arrivée à Someren le 27 février 1917. Ceci signifie que la lettre a mis 4 semaines  pour arriver à destination.


Fig. 17 bis

C’est le moment de faire un  premier appel à nos lecteurs : nous désirons préciser avec plus d’exactitude la période de séjour des Belges dans ce Camp. Si un lecteur  était en possession d’autres dates, aussi bien antérieures qu’ultérieures et ce pour chaque division, nous serions heureux de les connaître.

Formation et/ou enseignement

Vu les plans d’attaques pour l’année 1917, toutes les armées du front ouest devaient maîtriser les mêmes techniques pour mettre en œuvre des actions coordonnées. Ce fut sans doute  la raison pour envoyer 2 divisions Belges à Mailly.


Fig. 18 La présence Belge au Camp de Mailly a également été confirmée sur des cartes-vues. Pour ceux qui connaissent bien les uniformes de cette période, il doit être possible de confirmer ou de réfuter l’authenticité de cette photo. Vu notre ignorance  à ce sujet, nous ne pouvons pas déterminer s’il s’agit d’une photo originale prise à Mailly ou d’ une photo  prise à un autre endroit  sur laquelle  on a simplement rajouté un texte.

De nouvelles techniques étaient apprises sous la direction Française, aussi bien au niveau du simple soldat qu’au niveau des différents états-majors (Compagnie, Bataillon, Brigade, etc…). Les conclusions nées de cette période d’exercices étaient nombreuses. Il était important de mieux connaître les mitrailleuses qu’il fallait utiliser. Egalement la coordination entre les différentes armes, en particulier l’infanterie et l’artillerie, devait être améliorée. Il semblait qu’un renforcement des états-majors avec des officiers complémentaires était nécessaire (un problème pour l’Armée Belge qui ne disposait pas d’une vraie Ecole Militaire comme les Français). Comme on le sait, les plans Alliés furent bousculés par les offensives  allemandes durant cette année qui espéraient à tout prix mettre fin à la guerre avant la participation des Américains à celle-ci.


Fig. 19 Le logement des généraux (mieux que pour l’infanterie) a été montré par un Belge à sa famille. La carte part le 13 janvier 1917 via le PMB sans numéro vers Paris. Le code C250= 12ième Régiment d’Artillerie de la 6ième Division d’Armée. La précision nécessaire de l’unité= 103ième Batterie.

Avec cette carte, qui porte un   code  d’unité  « C » que nous n’avons pas encore vu précédemment, on peut se demander qu’elle fût la composition exacte des troupes ont firent le déplacement vers Mailly.

Unités d’armée présentes

A ce jour, nous n’avons pas encore été portés à croire à une anomalie quant à l’usage des codes voilés. Jusqu’à présent il a été mentionné que la 1ière Division d’Armée est allée au Camp vers mi-décembre. En regardant la correspondance nous avons rencontré différents codes B (B46, B48 et B51). Ci-dessous nous montrons encore une carte de la 1ière Division d’Armée. Nous voyons à nouveau un code B. D’après la publication de Léon Plovie, nous apprenons que les codes C ont été introduits à partir du 26 septembre 1916. Ayant déjà plusieurs exemples nous avons dû conclure qu’on a réintroduit les codes B pour la présence à Mailly.


Fig. 20 Carte-vue de Mailly expédiée le 21 décembre 1916 par le PMB sans numéro. L’expéditeur appartient au 2ième Régiment de Ligne (B42) et les autres indications 2/3 peuvent être interprétées par deux manières différentes, comme 2ième Cie 3ième Bat ou 2ième Bat 3ième Cie. L’indication du Bataillon se trouve le plus souvent à droite de la ligne oblique. Le bénéficiaire se trouve sur l’Ile de Guernesey. Figure 21 prouve que la Génie était de la partie. La carte ci-dessous de Mailly en est le témoignage avec l’indication B55 2 Cie dont la signification= 2ième Cie du 2ième Bataillon Division de Génie. Cette fois nous avons un cachet PMB avec le numéro 8 et frappé le 24 décembre 1916.


Fig. 21

Avec toutes les pièces mentionnant le code B, nous pouvons en déduire qu’aussi bien l’Infanterie, l’Artillerie et le Génie étaient présentes. La figure 15 nous apprend aussi qu’aucune  Unité de Transport de la 6ième Division d’Armée n’était  présent à Mailly. Le premier tableau ci-dessous nous donne toutes les unités de l’armée présentes de la 1ière Division d’Armée (aussi bien avec les codes B que les codes C, les derniers étant donnés uniquement pour info). Le deuxième tableau donne la même information pour la 6ième Division d’Armée.

 

UNITE

15/03/16

26/09/16

1ère Division d'Armée (1 D.A.)

 

 

Quartier-Général

B40

C38

Etat-Major de la 2ème Brigade d'Infanterie

 

C161

Etat-Major de la 3ème Brigade d'Infanterie

B75

C159

Etat-Major de la 4ème Brigade d'Infanterie

 

C117

Escadron d'Auto-Mitrailleuses

B41

C92

2ème Regiment de Ligne

B42

C245

3ème Regiment de Ligne

B44

C138

4ème Regiment de Ligne

B46

C243

22ème Regiment de Ligne heropgericht 20/12/1916

 

C137

23ème Regiment de Ligne heropgericht 21/05/1916

B76

C15

24ème Regiment de Ligne heropgericht 20/12/1916

 

C131

Compagnie divisionnaire de Réhabilitation

B57

C114

Etat-Major de la 1ère Brigade d'Artillerie

 

C134

1er Regiment d'Artillerie

B51

C212

Groupement d'Artillerie du 2ème Regiment de Ligne

B43

 

Groupement d'Artillerie du 3ème Regiment de Ligne

B45

 

Groupement d'Artillerie du 4ème Regiment de Ligne

B47

 

7ème Regiment d'Artillerie

 

C259

3ème Detachèment de Lance-Grenades

 

C50

1er Bataillon du Génie divisionnaire

B54

 

2ème Bataillon du Génie divisionnaire

B55

 

1er Regiment du Génie

 

C292

Peleton de Télégraphistes de campagne

B52

 

Poste divisionnaire de T.S.F.

 

C33

Peleton de Projecteurs

B53

 

Peleton divisionnaire de Guetteurs

 

C32

3ème Regiment de Lanciers

B50

C61

Compagnie Cycliste divisionnaire

B48

C103

Corps de Transport divisionnaire

B56

C274

Escadron divisionnaire de Gendarmerie

B49

C284

 

 

UNITE

15/03/16

26/09/16

6ème Division d'Armée (6 D.A.)

 

 

Quartier-Général

B112

C252

Etat-Major de la 16ème Brigade d'Infanterie

 

C176

Etat-Major de la 17ème Brigade d'Infanterie

 

C193

Etat-Major de la 18ème Brigade d'Infanterie

 

C147

Escadron d'Auto-Mitrailleuses

B113

C277

1er Regiment de Grenadiers

B114

C96

1er Regiment de Carabiniers

B115

C244

2ème Regiment de Carabiniers

B116

C290

2ème Regiment de Grenadiers

 

C65

3ème Regiment de Carabiniers heropgericht 20/12/1916

 

C295

4ème Regiment de Carabiniers heropgericht 20/12/1916

 

C146

Compagnie divisionnaire de Réhabilitation

B125

C49

Etat-Major de la 6ème Brigade d'Artillerie

 

C94

6ème Regiment d'Artillerie

B119

C141

12ème Regiment d'Artillerie

 

C250

6ème Regiment du Génie

 

C209

Poste divisionnaire de T.S.F.

 

C234

Peleton divisionnaire de Guetteurs

 

C270

Compagnie Cycliste divisionnaire

 

C102

Corps de Transport divisionnaire

B124

C119

Escadron divisionnaire de Gendarmerie

B118

C154

 

Quelques remarques en regardant ces deux tableaux attentivement. Un nombre de Régiments d’Infanterie nouveaux ont été réétablis durant (1ière Division d’Armée) et juste avant (6ième Division d’Armée) la période d’exercices à Mailly. Nous supposons que ces nouvelles unités de la 1ière Division d’ Armée n’ont pas participé aux manœuvres à cause du caractère non –opérationnel de ces nouveaux régiments. Quels codes B devaient-ils utiliser ? Dans les tableaux on remarque après le nom du Régiment le texte « réétablis le 20/12/1916 ».

Le contraire ne peut être prouvé en trouvant des pièces principalement pour la 6ième Division d’Armée. Il nous semble logique de trouver des pièces pour la 1ière Division d’Armée vu l’usage des codes B. Des codes B n’étant pas prévus pour ces nouveaux régiments.

Quelques petites unités changent de dénomination au passage du code B au code C. Dans le premier tableau on peut remarquer ces dénominations tandis que dans le deuxième ils n’ont plus été repris suite à la constatation que pour la 6ième Division d’Armée les codes C étaient utilisés.

A cet effet nous avons seulement retrouvé une dizaine de codes postaux différents ayant un critère de la présence dans le Camp de Mailly. Pour la pièce suivante nous ne pouvons confirmer avec certitude car le « Maréchal des logis fourrier » affirme être déjà depuis un mois en congé. Néanmoins cette pièce est revêtue du code B51 et est oblitérée durant la période de présence de la 1ière Division d’Armée à Mailly.


Fig. 22 Cette carte de vœux a été écrite le 27 décembre 1916 et revêtue d’un cachet de départ le 31 décembre. Affranchie d’un timbre rouge à 10 centimes de l’émission de 1915, cette carte part vers Gouda via un passage au service de censure Folkestone (cachet sur 1 ligne en violet « CENSURE MILITAIRE » et oblitération circulaire en violet C.F.). L’expéditeur est membre du 1ier Régiment de Ligne et en particulier la 2ième Batterie « Mortiers Van Dueren ». Le deuxième paraphe commence avec « Je suis déjà un mois en congé », ce qui n’est pas à mettre en concordance avec le Camp d’exercices de Mailly.

A-t-on envoyé certains groupes en congé sous la durée des exercices ?

A défaut d’indications sur l’enveloppe et à défaut du contenu de la lettre, nous ne pouvons affirmer que  la pièce suivante  a été envoyée du Camp de Mailly. Ci-après une partie du verso où nous voyons l’adresse de l’expéditeur en-dessous de la bande de fermeture de la censure.


Fig. 23 L’expéditeur est membre du 3ième Régiment Carabiniers 5ième Compagnie (C295, on peut voir cette indication en-dessous du n°. 130 imprimé sur la bande de fermeture). Etant donné que le bénéficiaire habite en Suisse, nous remarquons un affranchissement de 25 centimes. La pièce part aux Postes Militaires Belge le 1ier janvier 1917. Elle a été écrite peut-être avant. Nous trouvons encore un passage au bureau militaire le 3 janvier (PMB sans numéro du 3/1/17 frappé sur la bande de fermeture. Arrivée à Basel le 10 janvier 1917. Très joli sont les éléments de censure différents, à savoir une bande de fermeture blanche avec impression en noir, le texte « Censure Militaire » et le numéro 130, le numéro du censeur 130 frappé en vert et le paraphe à cheval en crayon aniline sur la bande et l’enveloppe sur l’envers.


Fig. 23bis

Vues du Camp

Avec les images ci-après, nous voulons montrer ce que nos Belges ont vu durant leur présence. Nous commençons par la gare ou ils sont arrivés en train. Nous avons déjà vu qu’ils étaient en route depuis deux jours.


Fig. 24

Les figures 25 à 30 sont reproduites en format réduit.


Fig. 25


Fig. 26


Fig. 27

Voiçi encore quelques cartes qui reflètent la présence Belge.


Fig. 28


Fig. 29


Fig. 30

Utilisation des cartes-vues pendant la période d’exercices

Après leur présence, quelques Belges ont emporté dans leur sac des cartes de Mailly vers le territoire du front et les ont utilisées comme support pour leurs relations postales avec la famille et connaissances, probablement pour leur donner une image de leur entourage.



Fig. 31 Avec l’indication « front belge » au-dessus de l’arrière de la carte-vue, nous pouvons affirmer que les Belges avaient quitté à cette époque  Mailly. La date manuelle étant le 1ier février 17 tandis que le cachet de départ mentionne 3/2/17. Malheureusement, notre soldat a oublié de mentionner son adresse militaire.

La carte –vue suivante nous donne une image générale du Camp et a été utilisé encore plus tard.



Fig. 32 Cette carte-vue donne une image de la partie de cantonnement du Camp. Elle a été expédiée le 19 avril 1917 via le PMB 4. L’expéditeur donne comme adresse C209  7ième AB. La transcription du code nous indique qu’il s’agit du  6ième Régiment d’Artillerie de la 6ième Division 7ième Batterie (AB= Armée Belge). Notre expéditeur faisait partie, probablement, des unités qui se sont entraînées à Mailly. Le bénéficiaire est un employé de la gare (chef garde) de Terneuzen en Hollande. Il y avait encore des trains entre Terneuzen et la Belgique.  Il se pourrait qu’il soit un employé  Belge réfugié en Hollande !

L’Hôpital

Qu’il y eut parfois un accident dans un tel Camp d’exercices est probable. La présence pendant plusieurs semaines de troupes à l’exercice nécessitait une infrastructure médicale. A ce jour, nous n’avons pas encore trouvé une pièce postale sur laquelle l’expéditeur mentionne sa présence à l’hôpital du Camp. Nous faisons appel à nos lecteurs  dans le cas ou l’un d’entre eux posséderait  une telle pièce !


Fig. 33

Conclusions et questions.

1)      Nous voyons clairement la présence des Belges pendant la période décrite (mi-décembre 1916 à fin janvier 1917). Une précision plus fine  des dates n’est hélas pas possible.

2)      Nous trouvons des pièces postales affranchies avec des timbres Belges. Devons-nous conclure que des employés postaux étaient présents pour vendre ces timbres, reçevoir la correspondance sortante et distribuer celle rentrante ?

3)      Y avait-il du matériel Belge pour oblitérer les pièces sortantes? Nous ne pensons pas car nous constatons qu’il y a deux jours entre l’écriture de la carte ou de la lettre et le tamponnement du cachet de départ. La présence d’aussi bien le PMB sans numéro que le PMB 8 sur les pièces confirme notre opinion.

4)      Des marques de censure spéciales n’ont pas été rencontrées. Des indications normales se rencontrent sur les quelques pièces postales avec censure que nous possédons.

5)      Vu le petit nombre de codes trouvés jusqu’à présent, on peut se demander si la première et la 6ème Division d’Armée  ont été transportées dans leur entièreté vers le Camp. Qui peut nous donner d’autres codes avec certitude?

6)      L’utilisation des codes B pour la  1ière Division peut être qualifiée de particulière quand on sait que  pour la 6ième Division d’Armée  les codes normaux étaient d’application. Les raisons de cette différence de traitement entre les deux divisions  ne sont pas connues !

 

Bibliographie.

 

Pinet Th. (Capitaine-Commandant), Le Camp de Mailly 1916-1917 ; Les Belges sont dans la plaine, Bulletin de Cavalerie, n°. 289, août 1991, pages 1-4

 

Plovie L., Postcodes in gebruik bij de Belgische strijdkrachten tijdens WO I, Studiekring Wereldoorlog I en II, Jaargang 2, n° 4, November 1996, pages 18-32

 

Plovie L., Postcodes tijdens de eerste wereldoorlog, Studiekring Wereldoorlog I en II, Jaargang 3, n°.3, augustus 1997, blz. 11-22

 

Silverberg R., Censure et Postes Militaires Belges 1914-1929, Edit. Philat. H.Raassens 1982

 

 

Wanneer de Belgen hun opleiding hadden in het Kamp van Mailly.

 

Jozef Deruyck en Arille Tassin

 

Situering

Dit Franse militair kamp is gedeeltelijk gelegen op het grondgebied van de gemeente Mailly-le-Camp en draagt bij de Fransen de naam van “Camp de Mailly”. Mailly-le-Camp is met zijn 4270 hectare een kleine gemeente. In het jaar 1999 was het inwonersaantal 1423. Ten tijde van de Eerste Wereldoorlog zal dit aantal waarschijnlijk nog lager geweest zijn. Het oefenkamp zelf is 12000 ha groot en ligt te paard op de departementsgrenzen van Aube en Marne. De toegang tot het kamp ligt vlak aan de dorpskern van Mailly-le-Camp en slechts 1 departementale weg doorkruist het zuidelijk deel van het kamp en maakt de verbinding tussen Lhuitre en St-Ouen-Domprot. We vermoeden dat deze weg bij oefeningen in het kamp dan ook zal afgesloten zijn. Tot hiertoe zijn de aangehaalde plaatsnamen waarschijnlijk bij jullie slechts grote onbekenden. Om enig houvast te geven kunnen we eerst zeggen dat we op ongeveer 150 km oostelijk van Parijs zitten. Mailly-le-Camp ligt op de nationale weg (N77 nu gewijzigd in D977) tussen Châlons-sur-Marne en Troyes, ongeveer in het midden tussen beide steden. Vitry-le-François ligt op ongeveer 35 km ten oosten van de ingang van het kamp.


 Fig. 1 Dit is de kerk van Petit-Mailly waarvan we hierna nog een ander beeld krijgen. Hier dus nog in volledig gave toestand.

In 1914 werden de Fransen eerst zover teruggedrongen zodat de kerk van Petit-Mailly (een gehuchtje van Mailly-le-Camp) een obus te verwerken kreeg. De tekst van figuur 6 geeft hierbij een verdere aanwijzing (geschreven door een Belgisch piot trouwens).


Fig. 2 De hierboven getoonde kaart werd door een Belg verstuurd tijdens zijn verblijf in het kamp. De datum van de beschieting is duidelijk vermeld op de kaart.

Nadien werden de Duitsers teruggedrongen richting noordoost zodat het oefenkamp terug in gebruik kon worden genomen. Hierna dan nog een ander beeld van de verwoestingen zoals die werden aangericht door de Duitse artillerie.


Fig. 3 Dit is een tweede beeld van het dorp met een verwijzing naar de beschieting van 9 september 1914. Gelukkig is niet de volledige gemeente ten prooi gevallen aan de vernielingszucht van de Duitsers. Gezien de naam van de straat zal hun bedoeling geweest zijn om de spoorlijn en het station te treffen om alzo de communicaties en de bevoorrading van de Fransen te ontregelen.

Op het beeld hieronder ziet men de Belgische soldaten rustig kuierend in een niet getroffen deel van de gemeente.


Fig. 4 Het dorp Mailly-le-Camp werd door de Belgische soldaten verkend, waarschijnlijk op zoek naar een bijkomend rantsoen aan voedsel en drank.

Het kamp heeft trouwens niet alleen Belgen op bezoek gekregen. Toen een Russische legerafdeling aan het westelijk front in Frankrijk kwam meevechten kregen zij eerst een bijkomende opleiding in dit kamp en ze verbleven er trouwens geruime tijd (waren de Russen dan zo slecht opgeleid om oorlog te voeren?). De Belgen hebben het kamp ook moeten delen met de Russen wat tot enkele problemen aanleiding gegeven heeft. Daarover later meer.


Fig. 5 Hierboven een sfeerbeeld van de Russische aanwezigheid in het kamp. Bemerk ook de private stempel van een militair (waarschijnlijk een officier) van het Franse leger die deel uitmaakte van de Franse missie bij de Russische legerafdeling. Op de volgende bladzijde zien jullie nog de achterzijde van deze kaart. Alhoewel geschreven door een Frans militair is dit toch de moeite waard om te bekijken.


Fig. 5bis De kaart waar jullie reeds de voorzijde van hebben gezien vertrekt vanuit een Frans militair postkantoor op 22 juni 1917, ruim na de aanwezigheid van de Belgen te Mailly dus. Gelukkig heeft de afzender zijn toenmalige standplaats aangegeven, namelijk Troyes. Zoals aan de voorzijde ziet men de private stempel samen met de stempel van de “Commissaire Militaire” van het station van Troyes (Gare de Troyes onderaan in het stempel). Reeds bij de situering hebben we gemeld dat Troyes werd verbonden met het kamp via de “Nationale 77”.

Ook de Senegalese deelname aan het westelijk front is voorafgegaan door een opleidingsperiode in het kamp van Mailly. Hiervan bestaan ook zichtkaarten waar men spreekt van het “dorp van de zwarten”. Wanneer in 1917 de Amerikanen op het Franse front verschijnen zullen zij het kamp bijna volledig innemen om zich de technieken eigen te maken om de Duitsers te bestrijden. Tot dan was een loopgravenoorlog een bijna onbekende bij hen. Hiervan hebben wij nog geen zichtkaarten of foto’s kunnen ontdekken.

De aanwezigheidsperiode

Exacte aanwezigheidsdata hebben wij nog nergens kunnen opvissen. Het artikel van commandant Pinet geeft ons slechts approximatieve data. Deze data worden grotendeels bevestigd door de gevonden stukken. Rond half december 1916 wordt de 1ste Legerdivisie naar het kamp van Mailly gestuurd waar zij een gedeelte van het kantonnement moet delen met de nog aanwezige Russen. Het samengaan van die twee groepen soldaten heeft blijkbaar niet veel problemen opgeleverd want de verbroedering via de Franse wijn (of de Russische wodka) moet zelfs te goed zijn geweest. Gevolg hiervan was dat men voor het vervolg bepaalde maatregelen heeft moeten nemen. Daar zullen we later nog wat meer over vertellen.

Rond de jaarwisseling van 1916 en 1917 wordt de 1ste Divisie dan vervangen door de 6de. We vermoeden dat ook deze divisie slechts voor twee tot drie weken in het kamp zou blijven. De weergoden hebben er toen anders over beslist en hun verblijf is doordoor uitgelopen tot een volledige maand. Eind januari is de 6de divisie dan naar het front in het onbezette deel van België teruggekeerd. We gaan aan de hand van de stukken trachten deze in de literatuur aangegeven data te preciseren. Makkelijk is dit niet zoals jullie hierna zullen zien.

Men kan zich de vraag uiteraard stellen waarom enkel de 1ste en de 6de legerafdeling naar Mailly werden gestuurd om een speciale training te krijgen. Hiervoor gaan we zowel de Franse als de Belgische militaire archieven moeten aanspreken. Misschien vinden we dan de verklaring.


Fig. 6 Dit is de keerzijde van figuur 1. De datering door de afzender is gelukkig duidelijk zichtbaar. De kaart werd geschreven op 13 december 1916 (de vroegst gekende datum) en werd bij de militaire post op 14/12 gestempeld (bemerk het blokje dat het jaartal vervangt). De afzender geeft als zijn adres: B48 Armée Belge en campagne. De betekenis hiervan is: wielrijderscompagnie van de 1ste legerdivisie. We citeren enkele stukken uit de inhoud en hanteren daarbij een opgekuiste versie van het Nederlands: “Het is een rare streek hier. De Duitsers zijn hier ook geweest en wij liggen (sic) in de barakken waar de Russen zijn geweest. Er zijn er hier nog altijd. Je mag tevreden zijn daar in België want hier staat het niemand aan (noot van de auteurs: de reden hiervoor zullen we op de volgende kaart zien). Je zou die Russen moeten horen zingen.” De kaart was geadresseerd aan een aalmoezenier die op dat ogenblik in behandeling was in het hospitaal van het Rode Kruis, namelijk “Océan” te De Panne. Spijtig genoeg vinden we geen aankomststempel op dit stuk.


Fig. 7 De voorzijde van deze zichtkaart toont ons een beeld van de vaste constructies in het kamp (zie verder). De afzender heeft ons noch zijn militair adres noch een datum meegedeeld. We moeten het dus doen met de vertrekstempel van de militaire post van 18 december 1916 (hier is het jaartal wel aanwezig). De bestemmeling is een telefonist van de eenheid B227 (6de Linieregiment) 4de bataljon. We citeren weer uit de geschreven tekst: “Goed aangekomen, twee dagen trein, ongelukkiglijk is het hier zo vuil onder de voeten. Wanneer we zullen vertrekken is nog niet gekend, het zal waarschijnlijk in de maand januari zijn”. Onderlijnd zien jullie de reden voor de afkeer van de Belgen voor het kamp van Mailly.

Hierna een voorbeeld van een door een Belg verstuurde brief.


Fig. 8 De hierboven getoonde briefomslag vertrekt op 21 december 1916 vanuit Mailly naar Baarle-Nassau in Nederland. Een eerste vaststelling is de aanwezigheid van een Belgische zegel van de emissie 1915. De ontwaarding is uitgevoerd met een BLP-stempel zonder nummer. De afzender is lid van de legerafdeling omschreven met B46 3/I. De betekenis hiervan is de 3e compagnie van het 1ste bataljon van het 4e Linieregiment. De ronde C.F.-stempel onder het zegel geeft aan dat de brief een doorgang gekend heeft bij het censuurkantoor van Folkestone.


Fig. 9 De zichtzijde van deze kaart kan je vinden als figuur 2. Hier kunnen we ook vaststellen dat er een paar dagen nodig waren om de briefwisseling na het schrijven bij het Belgische militaire postkantoor te krijgen. De afzender dateert zijn kaart op 25 december 1916 en de vertrekstempel  staat op 27 december.  Duidelijk in de tekst is ook de aanduiding Mailly (onze enige kaart waar het expliciet op vermeld is): “Je t’écris la presente de Mailly …”. De tekst wordt abrupt afgebroken zodat we mogen veronderstellen dat de volledige boodschap op minstens 2 kaarten werd geschreven. De bestemmeling is een geniesoldaat (Service Technique du Génie) die zijn dienst mag kloppen bij het “Institut Militaire Belge de Réeducation Professionnelle”, kortweg I.M.B.R.P., te Port-Villez (postaal via Vernon).


Fig. 10 Wil dat nu wel niet lukken dat we een tweede kaart bezitten met hetzelfde handschrift. Ook de bestemmeling en de datumstempel is dezelfde. En de tekst van de vorige kaart loopt verder zodat we de volledige boodschap kunnen lezen. Volgens de tekst zou onze piot graag terug naar Brussel gaan en hij hoopt dus op het einde van de oorlog. Een tweede klacht is het feit dat ze veel moeten marcheren en manoeuvres uitvoeren.

De eerste legerdivisie zal vanuit Mailly vertrekken op het einde van het jaar 1916 om afgelost te worden door de 6e legerdivisie. Onze laatste datum is 30 december 1916 waarvan hierna een afbeelding.


Fig. 11 Portvrijdombrief die ditmaal wordt afgestempeld met de BLP 8 op 30 december 1916. De bestemmeling woont te Parijs in het 17de arrondissement. Zoals we hierna kunnen zien is de afzender een adjudant van de eenheid B46 4/4. Dat is dus de 4de compagnie van het 4de bataljon van het 4de Linieregiment (oef, alle vieren zijn er door geraakt). Zie hiervoor bij figuur 11bis. Vermits we geen briefinhoud hebben weten we niet wanneer de brief juist werd geschreven.

Uit de reeds getoonde stukken kunnen we afleiden dat de briefwisseling niet ter plaatse werd gestempeld. De aanwezigheid van twee verschillende stempels lijkt ons zeer onwaarschijnlijk. We vermoeden dat een dagelijkse verbinding werd ingesteld tussen Mailly en het centraliserende kantoor van de Belgische legerposterijen.


Fig. 11bis Dit is de achterzijde van figuur 11.

Begin januari 1917 zou de 6de divisie dan aanwezig zijn in het kamp volgens het artikel van de heer Pinet. Bij dit laatste moeten wij toch onze twijfel uitspreken. Hierna een stuk met onze vroegste datum in januari 1917, namelijk de 8e. Wie scherpt deze datum aan?


Fig. 12 Zichtkaart met Franse legereenheid bij de groet aan de vlag als afbeelding en met als omschrijvende tekst “Au drapeau”. Duidelijk verstuurd door een Belgisch militair van het 1ste regiment Carabiniers 2de compagnie (C244  2 Cie). Naar de werkelijke datum van het schrijven van de kaart hebben we het gissen. De vertrekstempel geeft ons 8 januari 1917. De bestemmeling bevindt zich bij de “Cie des Sapeurs-Pontonniers du Corps des Troupes auxiliaires du Génie” hier weergegeven door de B185 in de adressering. Gezien de zichtkaart de vermelding aan de zichtzijde draagt van Camp de Mailly mogen we zeker aannemen dat de kaart vanuit het kamp werd verstuurd.


Fig. 13 en 13bis Spijtig genoeg heeft de afzender deze kaart geen geschreven datum meegegeven. Op het militaire postkantoor krijgen we dus 9 januari 1917. De zichtkaart, waarvan hierboven de afbeelding, draagt ook de tekst “je suis bien arrivé ici”. De bestemmeling moet gezien zijn naam een Belgisch vluchteling zijn die zijn tenten heeft opgeslagen te Bas-Meudon. De afzender doet dienst bij het 3de Carabiniersregiment (C295) en de verdere precisering kunnen we niet met volledige zekerheid aan het papier toevertrouwen. De Cie is nog duidelijk maar hetgeen erop volgt lezen we als Meur. Waarschijnlijk is dat dus “mitrailleur” of  “mitrailleuses”. Betere ideeën zijn steeds welkom. Vermoedelijk werd het kamp ook als vertrekplaats voor vliegtuigen gebruikt om alzo de Duitse linies en troepenbewegingen te gaan spotten.

In de aanwezigheidsperiode van de 6de legerdivisie waren de weersomstandigheden in het begin zo slecht (het was koud met regen en sneeuw) dat men zelfs niet naar buiten kon om te oefenen. Daarbij was het onderbrengen van de militairen in houten barakken ook al niet aangepast aan het toen heersende klimaat. Gevolg was het uitbreiden van de aanwezigheid en volgens onze bron werd begin februari de terugtocht aangevat naar het Belgische frontgedeelte.

Hierna dan een beeld van de verblijven van onze troepen in het kamp. Waar we in figuur 5 de verblijven van de Russen hebben gezien (stenen constructies) moeten we op onderstaande kaart vaststellen dat het wel minder comfortabel zal geweest zijn voor de Belgen.


Fig. 14 De hierboven staande zichtkaart toont ons de barakken waar de Belgen verbleven. Als we de dunne afvoerpijpen zien op het uiteinde van die logementen kunnen we ons ook voorstellen welke kacheltjes eraan vast hingen. Als die voor de verwarming van zulke barak moesten instaan dan zal men dicht opeen rond die “stoofjes” hebben moeten staan om te drogen en het enigszins warm te krijgen. Nogmaals een kaart die de Belgische aanwezigheid benadrukt.


Fig. 15 De afzender heeft deze kaart een datum (25 januari 17) meegegeven zodat we niet enkel naar de vertrekstempel hoeven te kijken. Een geluk trouwens want het tweede cijfer van de dagaanduiding is in het stempel weggevallen. De afzender behoort tot het 2de regiment Carabiniers, 12de compagnie (C290). Dit is het laatste stuk waarvan we met zekerheid kunnen zeggen dat het vanuit het kamp werd verstuurd. Het is immers een zichtkaart van het kamp. De zichtzijde wordt hierna nog getoond. De bestemmeling is een militair binnen het Belgisch leger en de code C119 staat voor het “Corps des transports” van de 6de legerdivisie. Uit de geschreven tekst halen we volgende passage: “et sous peu j’aurai la joie de te revoir”. Gezien de bestemmeling ook deel uitmaakt van de 6de divisie mogen we geredelijk aannemen dat de transporteenheid niet te Mailly aanwezig was.


Fig. 15bis

Met volgende portvrijdomkaart krijgen we een eerste aanduiding wanneer het vertrek zal plaatsvinden.


 Fig. 16 Portvrijdomkaart verstuurd door een Belgisch militair van de eenheid C295 7e compagnie (zie figuur 13 voor de verklaring van de code). De vertrekstempel is die van de BLP zonder nummer van 23 januari 1917. De afzender is wel vergeten zijn stuk te dateren zodat we met een marge komen te zitten. Hij geeft immers in zijn tekst een mooie indicatie wat het vertrek betreft. We citeren daarom: “Ma lettre vous a donné tous les détails de notre vie ici. Encore 8 jours et nous nous remettrons en route pour la Belgique. C’est avec joie que nous quitterons M. Nous ne savons encore quel secteur nous reprendrons. Les bruits les plus divers courent à ce sujet.” In vertaling geeft dat dan : “Mijn brief heeft u alle details gegeven wat betreft ons leven hier. Nog 8 dagen en dan zetten wij ons terug in beweging richting België. Met plezier zullen wij M. verlaten. We weten nog niet welke sector we zullen overnemen. De wildste geruchten hierover doen de ronde.”. Als we twee dagen van marge inbouwen en het stuk alzo dateren op 21 januari dan komen we aan een vertrekdatum van 29 januari, de 8 dagen uit de tekst in rekening gebracht. De bestemmeling is aalmoezenier De Meurichy bij de transporteenheid van de 6de divisie (C119). Een bewijs dat ook voor de 6de divisie dat stuk van de legerafdeling werd achtergelaten in het etappegebeid van het Belgische leger. Een “colonne d’ambulance” (de CA na de C119) had men niet nodig in het oefenkamp. Op het einde van het artikel zien we nog wel waarom. We vermoeden ook dat er niet met scherp werd geschoten tijdens de oefeningen.


Fig 16bis

Op 24 januari 1917 kwam generaal Pétain de manoeuvres van de Belgen inspecteren en tijdens de laatste week van hun verblijf zijn de Belgen al wandelend in het schootsveld van de Russen terecht gekomen. Op het nippertje werden ongevallen vermeden. Of dit ook een manier van verbroedering was zijn we niet te weten gekomen, verbroederen bij een glas wijn was voor de mannen van de 6e L.D. niet meer mogelijk na de lessen die men getrokken had tijdens het verblijf van de 1ste L.D. (de verkoop van wijn en sterke drank was verboden behalve aan de officieren). De Belgische legerdivisie was op het moment van de oefeningen ook de reserve voor het 4de Franse leger en moest indien nodig inspringen indien de Duitsers wat te opdringerig werden.


Fig. 17 Briefomslag verstuurd door een militair van de 6de divisie waarvan we de code reeds voordien hebben verklaard. De zegel van 20 centiemen (tarief voor een enkelvoudige brief naar Someren in Nederland) werd ontwaard door de BLP-stempel zonder nummer op 29 januari 1917. Of deze brief nog werd verstuurd vanuit het kamp van Mailly kunnen we niet met stelligheid verzekeren. Vermits we ook geen briefinhoud bezitten is het dus gissen. Zeer duidelijk is de sluitstrook van de censuur te Folkestone (wit papier met zwarte druk en met nummer 13; zie stuk  van de achterzijde hierna). Verdere censuurelementen zijn het violette censornummertje 13, de paraaf te paard op de strook en de omslag in anilinepotlood en de cirkelvormige C.F. in violette inkt geslagen. De omslag is te Someren aangekomen op 27 februari 1917. Om ter bestemming te komen heeft deze omslag er dus 4 weken op gezet.


Fig. 17bis

Hierbij dan ook een eerste oproep tot onze collega’s: we wensen de periode van verblijf in het kamp met nog meer precisie te bepalen. Mocht u dan ook stukken bezitten met betere data, zowel vroeger als later voor elke divisie, laat ons dan iets weten.

Opleiding en/of bijscholing

Gezien de geplande aanvallen voor het jaar 1917 moesten alle legers aan het westelijk front dezelfde technieken beheersen zodat gecoördineerde acties mogelijk waren. Dit was dan ook de reden om 2 Belgische divisies naar Mailly te sturen.


Fig. 18 De Belgische aanwezigheid in het kamp van Mailly werd ook vastgelegd op zichtkaart. Voor diegenen die de uniformen uit die tijd goed kennen moet het mogelijk zijn de authenticiteit van de foto te bevestigen of te weerleggen. Gezien onze totale lekenstatus op dat vlak kunnen wij niet uitmaken of het een originele foto betreft of een gerecycleerde waarbij men de tekst op de kaart eventjes aangepast heeft.

Onder de leiding van Franse instructeurs werden de nieuwe technieken aangeleerd, zowel op het niveau van de gewone piot als op het niveau van de verschillende staven (compagnie, bataljon, regiment, brigade, enz…). De conclusies voortkomend uit deze oefenperiode waren velerlei. Belangrijk was dat men meer en beter de mitrailleurs moest gebruiken. Ook de coördinatie tussen de verschillende wapens, voornamelijk de infanterie en de artillerie, moest verbeterd worden. Er bleek ook dat een versterking van de staven met bijkomende officieren noodzakelijk was (een probleem voor het Belgische leger dat niet over een echte Militaire School beschikte in Frankrijk). Zoals men weet werden de geallieerde plannen echter doorkruist door de Duitse aanvalslust tijdens dat jaar (waarschijnlijk om te trachten een einde te maken aan de oorlog voor de Amerikanen van de partij zouden zijn).


Fig. 19 De huisvesting van de heren generaals (een stuk beter waarschijnlijk dan voor het voetvolk) werd door één van de Belgen aan zijn familie getoond. De kaart vertrekt op 13 januari 1917 via de BLP zonder nummer naar Parijs. De code C250 kan men vertalen tot 12e artillerieregiment van de 6de divisie. De noodzakelijke precisering van de eenheid is de 103de batterij.

Met dit kaartje, dat een nog niet geziene postcode draagt, kunnen we ons de vraag gaan stellen welke troepen de verplaatsing naar Mailly gemaakt hebben.

Aanwezige legereenheden

Tot hiertoe hebben we nog niet gewezen op een anomalie bij het gebruik van de versluieringscodes. Reeds hiervoor werd gemeld dat de 1ste divisie naar het kamp trok rond half december. Bij het tonen van de briefwisseling zijn we verschillende B-codes tegengekomen (namelijk de B46, B48 en B51). Hieronder nogmaals een stuk van de 1ste divisie. Daar zien we nogmaals een B-code. Uit de publicatie van Leon Plovie leren we dat de C-codes werden ingevoerd vanaf 26 september 1916. Vermits we nu al meerdere voorbeelden hebben moeten we gaan besluiten dat men de B-codes terug heeft ingevoerd voor het verblijf te Mailly.


Fig. 20

Figuur 20 geeft een zichtkaart van Mailly verstuurd op 21 december 1916 via de BLP met stempel zonder nummer. De afzender behoort tot het 2de Linieregiment (B42) en de verdere gegevens 2/3 kunnen op twee manieren geïnterpreteerd  worden, namelijk als 2de compagnie 3de bataljon of als 2de bataljon 3de compagnie. Meestal staat de bataljonsaanduiding rechts van de schuine streep. De bestemmeling zit op het eiland Guernsey. Figuur 21 bewijst dat de genie van de partij was. Getuige bovenstaand zichtkaartje van Mailly met als aanduiding B55 2 Cie waarvan de betekenis 2de compagnie van het 2de bataljon divisiegenie is. Ditmaal krijgen we een BLP-stempel met het nummer 8 en geslagen op 24 december 1916.


Fig. 21

Met alle hiervoor getoonde stukken met B-codes kunnen we afleiden dat zowel infanterie, artillerie en genie aanwezig waren. Figuur 15 leert ons dan weer dat de transporteenheid van de 6de divisie of delen daarvan zich niet te Mailly bevonden. Voor de 1ste divisie brengt ons dit dan volgend lijstje van mogelijk aanwezige legeronderdelen (hier met zowel de B- als de C-codes waarbij de laatste enkel ter info worden meegegeven). De tweede tabel geeft dezelfde informatie voor de 6de legerdivisie waarbij de kolom met de B-codes enkel ter illustratie is opgenomen.

 

UNITE

15/03/16

26/09/16

1ère Division d'Armée (1 D.A.)

 

 

Quartier-Général

B40

C38

Etat-Major de la 2ème Brigade d'Infanterie

 

C161

Etat-Major de la 3ème Brigade d'Infanterie

B75

C159

Etat-Major de la 4ème Brigade d'Infanterie

 

C117

Escadron d'Auto-Mitrailleuses

B41

C92

2ème Regiment de Ligne

B42

C245

3ème Regiment de Ligne

B44

C138

4ème Regiment de Ligne

B46

C243

22ème Regiment de Ligne heropgericht 20/12/1916

 

C137

23ème Regiment de Ligne heropgericht 21/05/1916

B76

C15

24ème Regiment de Ligne heropgericht 20/12/1916

 

C131

Compagnie divisionnaire de Réhabilitation

B57

C114

Etat-Major de la 1ère Brigade d'Artillerie

 

C134

1er Regiment d'Artillerie

B51

C212

Groupement d'Artillerie du 2ème Regiment de Ligne

B43

 

Groupement d'Artillerie du 3ème Regiment de Ligne

B45

 

Groupement d'Artillerie du 4ème Regiment de Ligne

B47

 

7ème Regiment d'Artillerie

 

C259

3ème Detachèment de Lance-Grenades

 

C50

1er Bataillon du Génie divisionnaire

B54

 

2ème Bataillon du Génie divisionnaire

B55

 

1er Regiment du Génie

 

C292

Peleton de Télégraphistes de campagne

B52

 

Poste divisionnaire de T.S.F.

 

C33

Peleton de Projecteurs

B53

 

Peleton divisionnaire de Guetteurs

 

C32

3ème Regiment de Lanciers

B50

C61

Compagnie Cycliste divisionnaire

B48

C103

Corps de Transport divisionnaire

B56

C274

Escadron divisionnaire de Gendarmerie

B49

C284

 

 

UNITE

15/03/16

26/09/16

6ème Division d'Armée (6 D.A.)

 

 

Quartier-Général

B112

C252

Etat-Major de la 16ème Brigade d'Infanterie

 

C176

Etat-Major de la 17ème Brigade d'Infanterie

 

C193

Etat-Major de la 18ème Brigade d'Infanterie

 

C147

Escadron d'Auto-Mitrailleuses

B113

C277

1er Regiment de Grenadiers

B114

C96

1er Regiment de Carabiniers

B115

C244

2ème Regiment de Carabiniers

B116

C290

2ème Regiment de Grenadiers

 

C65

3ème Regiment de Carabiniers heropgericht 20/12/1916

 

C295

4ème Regiment de Carabiniers heropgericht 20/12/1916

 

C146

Compagnie divisionnaire de Réhabilitation

B125

C49

Etat-Major de la 6ème Brigade d'Artillerie

 

C94

6ème Regiment d'Artillerie

B119

C141

12ème Regiment d'Artillerie

 

C250

6ème Regiment du Génie

 

C209

Poste divisionnaire de T.S.F.

 

C234

Peleton divisionnaire de Guetteurs

 

C270

Compagnie Cycliste divisionnaire

 

C102

Corps de Transport divisionnaire

B124

C119

Escadron divisionnaire de Gendarmerie

B118

C154

 

Enkele opmerkelijke vaststellingen als we deze twee tabellen met wat meer aandacht bekijken. Een aantal nieuwe infanterieregimenten werden heropgericht tijdens (1ste divisie) en juist voor (6de divisie) de oefenperiode te Mailly. We veronderstellen dat deze nieuwe eenheden van de 1ste divisie niet aan de manoeuvres hebben deelgenomen wegens het niet echt operationele karakter van die nieuwe regimenten. Welke B-codes hadden ze trouwens moeten gebruiken? In de tabellen ziet men na de naam van het regiment de tekst “heropgericht op 20/12/1916”. Het tegendeel zal slechts bewezen worden door het vinden van stukken en voornamelijk voor de 6de divisie. Het lijkt ons ietwat onlogisch zulke poststukken te kunnen aantreffen voor de 1ste divisie vanwege het gebruik van de B-codes. Voor die nieuwe regimenten waren immers geen B-codes voorzien.

Enkele kleinere eenheden veranderen bij de overgang van de B- naar de C-code ook van benaming. In de eerste tabel kan je die overgangen dan ook zien terwijl ze in de tweede niet meer werden opgenomen vanwege de vaststelling dat voor de 6de divisie de C-codes werden gebruikt.

Tot hiertoe hebben we slechts een tiental verschillende postcodes kunnen terugvinden waarbij een duidelijk criterium de aanwezigheid in het kamp van Mailly moet zijn. Voor het volgende stuk kunnen we dat niet met zekerheid stellen vermits de “maréchal des logis fourrier” beweert reeds een maand met verlof te zijn. Toch is zijn stuk voorzien van de code B51 en is het gestempeld in de aanwezigheidsperiode van de 1ste divisie te Mailly.


Fig. 22 Deze wenskaart werd geschreven op 27 december 1916 en voorzien van een vertrekstempel op 31 december. Gefrankeerd met een rode 10 centiemen van de uitgifte 1915 gaat de kaart naar Gouda via een passage bij de censuurdienst van Folkestone (1-lijnig violet stempeltje “CENSURE MILITAIRE.” en ronde violette C.F.). De afzender is lid van het 1ste Artillerieregiment en meer bepaald van de 2de batterij “Mortiers Van Dueren”. De tweede paragraaf start met “Je suis déjà un mois en congé”, wat niet bepaald in overeenstemming te brengen is met het oefenkamp te Mailly.

Heeft men bepaalde groepen militairen dan maar voor de duur van de oefeningen met verlof gestuurd?

Bij gebrek aan aanduidingen op de omslag en bij gebrek aan briefinhoud kunnen we voor het volgende stuk ook niet vaststellen dat het vanuit het kamp van Mailly werd verstuurd. Hierbij eerst een deel van de achterzijde waar we onder de sluitstrook van de censuur de adressering van de afzender vinden.


Fig. 23 De afzender is lid van het 3de regiment Carabiniers 5e compagnie (C295, deze aanduiding kan men zien onder de gedrukte 130 op de sluitstrook). Vermits de bestemmeling in Zwitserland woont krijgen we een frankering met 25 centiemen. Het stuk vertrekt bij de Belgische legerposterij op 1 januari 1917. Misschien is het ook wel voordien geschreven. We vinden nog een doorgang bij het militaire kantoor op 3 januari (BLP zonder nummer van 3/I/17 geslagen op de sluitstrook). Aankomst te Basel op 10 januari 1917. Mooi aanwezig zijn de verschillende censuurelementen, namelijk een witte sluitstrook met in zwarte druk de tekst “Censure Militaire” en het nummer 130, de in groen geslagen censornummerstempel 130 en de paraaf in anilinepotlood te paard op de strook en de omslag aan de achterzijde.


Fig 23bis

Beelden uit het kamp

Met de hiernavolgende beelden wensen we te tonen wat onze Belgen ginder hebben gezien tijdens hun verblijf. We starten met het station waar ze per trein zijn aangekomen. We hebben hiervoor reeds gezien dat ze twee dagen onderweg zijn geweest.


Fig. 24

De figuren 25 tot en met 30 worden verkleind weergegeven.


Fig. 25


Fig. 26


Fig. 27

Hierna dan nog enkele kaarten die de Belgische aanwezigheid weergeven.


Fig. 28


Fig. 29


  Fig. 30

Gebruik van de zichtkaarten na de oefenperiode

Na hun verblijf hebben enkele Belgen in hun ransel kaarten van Mailly meegezeuld naar het frontgebied en ze daar gebruikt als support voor hun postale relaties met familie en bekenden, waarschijnlijk om hen een beeld te geven van de omgeving.



Fig. 31 Met de aanduiding “Front Belge” bovenaan de achterzijde van de zichtkaart zijn we zeker dat de Belgen zijn teruggekeerd vanuit Mailly. De manuele datering staat op 1 februari 17 terwijl in het vertrekstempel 3/II/17 gezien wordt. Spijtig genoeg heeft onze Belg vergeten zijn militair adres te noteren. Gezien het gebruik van de zichtkaart moet het iemand geweest zijn die daar aanwezig geweest was.

De volgende zichtkaart geeft ons een algemeen beeld van het kamp en is nog later gebruikt.



Fig. 32 Deze zichtkaart geeft een beeld van het kantonnementsgedeelte van het kamp. Werd verstuurd op 19 april 1917 via de BLP 4. De afzender geeft als adres C209 7me AB. De vertaling hiervan is 6de regiment artillerie van de 6de divisie 7de batterij (de AB staat voor Armée belge). Onze afzender maakte dus hoogstwaarschijnlijk ook deel uit van de eenheden die geoefend hebben in Mailly. De bestemmeling is een Belgische stationsbeambte (chef garde) in het station van Terneuzen in Nederland. Waren er toen nog treinen tussen Terneuzen en België en waarom een Belgische beambte?

Het hospitaal

Dat er af en toe wel eens een ongeluk zal gebeuren in zulk oefenkamp staat buiten kijf. Een aanwezigheid gedurende meerdere weken zal ook wel aanleiding geven tot een vraag tot toelating tot de ziekenboeg. De Franse instructiekampen waren hier dan ook op voorzien. Tot heden hebben we echter nog geen enkel poststuk mogen vinden waarbij de afzender melding maakt van zijn aanwezigheid in het kamphospitaal. Wie helpt ons uit ons lijden in onze zoektocht naar zulk stuk (om eventjes in de medische sfeer te blijven met onze omschrijving).


Fig. 33

Conclusies en vragen

1) We zien duidelijk de aanwezigheid van de Belgen in de beschreven periode (half december 1916 tot eind januari 1917). Verdere precisering van de data is echter noodzakelijk.

2) We vinden poststukken gefrankeerd met Belgische postzegels. Moeten we hieruit besluiten dat er postbeambten aanwezig waren om deze zegels te verkopen, de uitgaande briefwisseling te ontvangen en de toekomende uit te delen?

3) Was er Belgisch stempelmateriaal aanwezig om de vertrekkende stukken te ontwaarden? We denken van niet want we stellen vast dat er toch verscheidene dagen overheen gaan tussen het schrijven van brief of kaart en het aanbrengen van het vertrekstempel. De aanwezigheid van zowel de BLP zonder nummer als de BLP 8 op de stukken bevestigt deze zienswijze.

4) Er werden geen speciale censuurmerken aangetroffen. Op de enkele stukken met censuur die we bezitten komen de normale aanduidingen voor.

5) Gezien het kleine aantal tot hiertoe gevonden codes kunnen we ons de vraag stellen of de volledige legerdivisies naar Mailly werden getransporteerd. Wie kan andere codes met zekerheid aanbrengen?

6) Het gebruik van de B-codes bij de aanwezigheid van de 1ste divisie mag op zijn minst eigenaardig worden genoemd terwijl voor de 6de divisie de normaal gangbare codes werden gebruikt. We kunnen enkel gissen naar de reden hiervoor.

Bibliografie

Pinet Th. (Capitaine-Commandant),  Le Camp de Mailly 1916-1917: Les Belges sont dans la plaine, Bulletin de Cavalerie, N° 289, augustus 1991, blz. 1-4

Plovie L., Postcodes in gebruik bij de Belgische strijdkrachten tijdens WO I, Studiekring Wereldoorlog I en II, Jaargang 2, n° 4, November 1996, blz. 18-32

Plovie L., Postcodes tijdens de eerste wereldoorlog, Studiekring Wereldoorlog I en II, Jaargang 3, n° 3, augustus 1997, blz. 11-22

Silverberg R., Censure et Postes Militaires Belges 1914-1929, Filatelistische uitgeverij Hector Raassens, Antwerpen, 1982



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