Médecins de la Grande Guerre

James Kay, R.S.M. et modèle du 16ème bataillon Canadian-Scottish, repose à Antheit.

point  Accueil   -   point  Intro   -   point  Conférences   -   point  Articles

point  Photos   -   point  M'écrire   -   point  Livre d'Or   -   point  Liens   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques

James Kay, R.S.M. et modèle du 16ème bataillon Canadian-Scottish, repose à Antheit



James Kay

       Le cimetière d’Antheit, village à proximité de Huy, possède une seule tombe  appartenant à un soldat du Commonwealth. Il s’agit de James Kay décédé  le 19 février 1919. Sa tombe se trouve à côté du monument aux morts sur lequel est gravé le nom des combattants de l’entité tombés pour la patrie. Le nom de James Kay y figure montrant ainsi qu’il est devenu un citoyen à part entière du village ! Intrigué par l’histoire de ce soldat, j’ai essayé d’en savoir plus sur le web. Très rapidement, je suis tombé sur sa biographie écrite en anglais par un de ses petits-enfants. Je me suis permis de résumer ci-dessous ce texte en français en espérant faire mieux connaître aux Belges et, particulièrement, aux habitants d’Antheit la vie de ce courageux militaire qui honore encore aujourd’hui leur village en y reposant déjà depuis plus de cent ans.



La tombe de James Kay se trouve dans le cimetière d’Antheit


La tombe de James Kay jouxte le monument aux morts du village


Le nom de James Kay figure sur le monument aux morts à côté des trois soldats belges issus du village et morts au combat.

       James Kay est né en Ecosse à Torhead Croft le 19 février 1880. En 1900, il s’engagea au 2ème bataillon des Scotish Higlanders à Glasgow. Il passa ensuite 12 ans sous les drapeaux dont 8 à l’étranger en Egypte, en Inde et en Afrique du Sud où il combattit les Boers. C’est durant cette période qu’il fut décoré de la Queen’s South Africa Medal et de  l’Africa General Service Medal. Il migra ensuite au Canada en 1909 et, l’année suivante, s’engagea au sein du 79th Cameron Highlander. Soldat d’élite, il fut choisi pour figurer parmi la délégation envoyée en Angleterre pour le couronnement du roi Georges V le 22 juin 1911. L’année suivante, il se marie et, bientôt, connut la joie d’avoir son premier enfant : Annie Patricia.

       Quand la guerre éclate en août 1914, malgré que sa femme soit à nouveau enceinte, il n’hésite pas à se porter volontaire pour le corps expéditionnaire envoyé combattre en Europe. Le voilà donc sergent-major de la 4ème compagnie du 16ème bataillon Canadian Scottish qui rassemblait les volontaires canadiens d’origine écossaise. En janvier 1914, il apprend la naissance de sa deuxième fille qu’il a nommée Doris Cameron en honneur du bataillon de Winnipeg dont il fit partie.

       Le 15 février 1915, après avoir passé l’hiver en Angleterre, il débarque en France et, en juin 1915, il est désigné R.S.M. (Regiment Sergent Major) en étant le sous-officier le plus âgé de son régiment. A ce titre, il devenait le responsable du suivi des traditions militaires de son unité tout en exerçant le rôle de conseiller du commandement pour ce qui concerne des soldats et des sous-officiers. En mars 1916, James est décoré de la Distingueshed Conduit Medal pour le dévouement dont il fit preuve envers ses camarades et, notamment, pour avoir commandé pendant deux jours, lors de la deuxième bataille d’Ypres, 150 soldats isolés qui appartenaient à différents bataillons. Début 1918, comme père de famille, il reçoit une permission spéciale de trois mois et rejoint ainsi sa famille au Canada. On imagine la joie de son épouse et de ses deux petites filles !



James en congé , retrouve son épouse et ses deux filles.

       Durant son congé, on lui offre une place à l’Etat-Major de Winnipeg mais James refuse, préférant retrouver la vie des hommes dont il a partagé les souffrances en Belgique et en France. Il revint donc sur le champ de bataille en août 1918. A Cambrai, il est blessé et reçoit la Miitary Medal puis la Military Cross pour son comportement modèle : alors que ses hommes désespérés parce que à court de munitions, s’apprêtent à recevoir une contre-attaque ultime, il parvint à leur donner un sursaut de courage. Il se rend d’un peloton à l’autre, harangue les hommes et leur fait retrouver assez de sang-froid pour attendre le dernier moment avant de tirer.

       Le 11 novembre, Mons est libéré par les Canadiens quelques heures avant l’armistice. James a la joie de participer ensuite au défilé de la victoire dans la ville.



Soldats Canadiens sur la Grand-Place de Mons

       Son régiment part peu après en Allemagne pour occuper Cologne. Après de longs mois, le 5 janvier 1919, son unité peut enfin quitter l’Allemagne. Elle s’installe à Antheit pour y attendre l’ordre d’embarquement pour le Canada. C’est durant cette époque que James a l’honneur de défiler comme B.R.M. (Brigade Sergent Major) avec l’ensemble de sa Brigade.

       La dernière lettre à sa famille date du 15 février 1919. Dans celle-ci, il mentionne qu’il est atteint de la grippe mais qu’il compte bien quitter Antheit dans trois jours pour enfin pouvoir s’embarquer vers le Canada. Malgré la fièvre, James voulut continuer à parader avec ses hommes le matin même du jour où il mourut. Il refusa d’aller consulter le médecin mais finalement fut obligé de rejoindre l’hôpital où, malheureusement, il mourut 12 heures plus tard, le lendemain de son 39ème anniversaire.

       Son épouse ne se remaria jamais. En 1935, elle eut l’honneur d’inaugurer une croix ramenée du champ de bataille d’Arras et qui fut élevée sur le terrain de l’église presbytérienne de Winnipeg. Annie Kay mourut en 1976 à l’âge de 84 ans.



Antheit, le village tel que l’a connu James Kaye

       Puisse James Kay ne jamais être oublié au Canada et en Belgique !

Dr P. Loodts

 

 

 

 



© P.Loodts Medecins de la grande guerre. 2000-2020. Tout droit réservé. ©