Médecins de la Grande Guerre

Jules Deflandre

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Né le 9 juillet 1896 à Forchies-la-Marche.
D'une santé extrêmement délicate, et longtemps retenu pour ces motifs dans les services de l'arrière, il n'était venu au front que pour y mourir. Mobilisé en 1915 et, au sortir d'Auvours, il fut envoyé comme infirmier à l'hôpital belge de Châteaugiron, près de Rennes d'où il passa bientôt à celui de Dinard.

Il demanda à rejoindre le front et quitta Dinard au printemps 1918. A la colonne d'ambulance, puis au 14° de ligne où il rentra comme brancardier, il fit preuve d'un grand dévouement. Le 28 septembre, il servit une dernière fois la messe et communia. Au signal de l'attaque, il partit suivant une des premières vagues d'assaut. Protégé par un tir de barrage, son régiment progressait depuis deux heures dans la direction de Langemarck, lorsque tout à coup il fut jeté à terre et à moitié enseveli par l'explosion d'un obus. Il avait le bras droit fracassé et l'hémorragie était abondante. Dégagé par d'autres blessés, et sommairement pansé par eux, il fut transporté au poste de secours puis à l'hôpital d'Hoogstade. C'est au cours de ce voyage qu'il eut la consolation de pouvoir prononcer les vœux faisant de lui un Père Jésuite. Arrivé à l'hôpital, il put recevoir l'extrême onction ; puis assisté de son frère Pharmacien-lieutenant Mandé en urgence, il subit l'amputation du bras. La nuit suivante, le blessé reposa quelque temps la tête appuyée sur l'épaule de son frère qui le veillait. Vers deux heures du matin, il parla longuement à celui-ci de ses parents, des Pères de la Compagnie de Jésus, de ses chefs; après quoi il s'assoupit de nouveau. Le jour commençait à poindre lorsque, rouvrant les yeux, il prononça distinctement les noms de Jésus, Marie et Joseph; puis il expira doucement, mêlant le nom de sa mère à celui des saints qui l'attendaient au ciel.

(source : « Au service des blessés », E.Laveille, S.J, Éditions Duculot, 1921)


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