Médecins de la Grande Guerre

Eugène Dupiéreux

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Né le 18 mars 1891 à Florennes.
Quand la guerre éclate, il achevait sa première année de philosophie à Louvain. Le 19 août 14, ramène plusieurs blessés qui gisaient sur la route de Tirlemont.

La semaine suivante, travaille chaque jour à l'hôpital militaire.
Participe à l'évacuation forcée de Louvain.

Le 27 août, à Tervueren, un officier allemand examine les papiers des fugitifs et lit dans le cahier de bord de Dupiéreux ces phrases:

«Jusqu'à ce jour, je m'étais refusé à croire ce que disaient les journaux des atrocités commises par les Allemands; mais, à Louvain, j'ai vu ce qu'est leur Kultur. Plus sauvages que les Arabes du calife Omar, qui brûlèrent la bibliothèque d'Alexandrie, on les voit, au XX° siècle, mettre le feu à la célèbre bibliothèque de l'Université. Il faut avouer qu'ils se conduisent comme des barbares. Ces incendies et ces meurtres, commis en grand, ne peuvent être uniquement le fait du soldat ; des ordres doivent venir de plus haut.»

Aussitôt, le jeune homme est condamné à mort. On lui fait signe d'avancer vers l'extrémité du champ, du côté du bois de Tervueren. Il franchit d'un pied ferme une vingtaine de mètres.
- Est-ce assez loin?
Sur la réponse négative, il fait encore quelques pas, puis s'arrête, serrant sur lui son crucifix.
Ses confrères veulent détourner les yeux pour n'être pas témoins de ce qui va suivre; on les contraint de regarder. Un felddwebel commande le feu du peloton; la victime tombe, rougissant de son sang l'herbe brûlée par le soleil d'août.

Parmi les témoins du meurtre se trouvait le frère jumeau de la victime!

source: « Au service des blessés », E. Laveille, S.J, Édition Duculot 1921)


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