Médecins de la Grande Guerre

Le docteur Léon Wilmaers.

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Le docteur Léon Wilmaers.

Le lieutenant général-médecin Léon Wilmaers en 1923. (collection Putmans)

Le discours lors du décès en 1934. (collection Putmans)

Le docteur Léon Wilmaers

1864 – 1934

 

     Un deuil nouveau et particulièrement cruel vient frapper le corps médical : le docteur Léon Wilmaers est mort dimanche dernier.

     Personnalité éminente, il s’était acquis la sympathie de tous par son accueil affable ; et par son esprit de justice et son intégrité, il s’était attiré l’estime de ses collaborateurs et de ses subordonnés au Service de Santé de l’Armée où il fit toute sa carrière et auquel il donna, sans compter, le meilleur de lui-même. Le docteur Wilmaers fut aussi le « médecin » dans toute l’acceptation du terme, avec toutes les qualités de cœur et de dévouement qu’on aime à trouver en lui.

     Le docteur Léon Wilmaers fit, au Service de Santé de l’Armée, une carrière brillante. Docteur en médecine en 1888, il fut successivement attaché à l’Hôpital Militaire de Malines, à l’Ecole Militaire, à l’Hôpital Militaire de Bruxelles. Il était médecin de régiment de 1ère classe au 1er Régiment de Guides lorsque la guerre éclata, et il devait, au cours de ces années terribles, montrer la mesure de ce que peut un homme au service de sa Patrie. Après avoir suivi son régiment dans les combats du début de la campagne, puis dans la retraite, sur l’Yser enfin, le docteur Wilmaers fut appelé à diriger l’Hôpital de Bourbourg tout en prodiguant ses soins éclairés à ses chers soldats. Promu médecin principal de première classe, il est placé à la tête de l’Hôpital de Bonsecours au moment où affluent les blessés de l’offensive libératrice. Rentré au pays, il dirige l’Hôpital Militaire de Woluwe et en mars 1920, il est promu médecin général. Ayant commandé successivement les services de santé d’Anvers et de Bruxelles, le docteur Wilmaers est appelé en 1922 aux hautes fonctions d’inspecteur général et le Roi le nomma lieutenant-général. On sait encore les hautes qualités dont il fit preuve comme grand chef du service de santé, car si le général-médecin Wilmaers devait, en décembre 1926, être mis à la retraite sur sa demande (le ministre de la Guerre avait insisté pour qu’il garde sa situation au-delà de la limite d’âge), personne n’a oublié la sagesse et la clairvoyance avec lesquelles il veilla à la réorganisation du service qui lui était confié.

     D’une activité peu commune, le docteur Wilmaers siégeait au Conseil supérieur d’Hygiène, au Conseil général de la Croix-Rouge de Belgique, dont il fut longtemps le vice-président, avec une compétence et une autorité partout reconnues, représentant le Service de Santé de l’Armée aux Congrès internationaux de médecine militaire et aussi aux Journées médicales de Bruxelles, dont il appréciait l’œuvre d’enseignement et auxquelles il avait donné son entière sympathie dès leur création.

     En 1927, le général Wilmaers avait été nommé membre à vie de l’Association des Chirurgiens militaires des Etats-Unis d’Amérique.

     Le lieutenant général-médecin Léon Wilmaers était Grand-Officier avec palme des Ordres de Léopold et de la Couronne, titulaire de la Croix de Guerre avec palme, de la Médaille du Roi Albert, de la Croix de l’Yser, de la Croix de Feu, de la Médaille de la Victoire, de la Médaille commémorative 1914-1918, de la Médaille commémorative du règne de Léopold II ; Commandeur de la Légion d’Honneur, Grand-Officier des Ordres des Saints Maurice et Lazare, de la Couronne d’Italie, de Saint-Sava ; titulaire de la grande plaque d’honneur de la Croix-Rouge d’Espagne et de la Médaille de première classe de la Croix-Rouge de Belgique.

     Malade depuis de nombreux mois, le docteur Wilmaers avait été contraint d’abandonner ses malades. Il souffrait de cette inactivité ; mais ses facultés intellectuelles restaient intactes, inébranlables, comme son patriotisme. Le 4 août 1934 ce soldat s’était endormi après avoir écouté, retransmises par la radio, les différentes cérémonies commémoratives de l’entrée en guerre : sa ferveur, son enthousiasme avaient été grands. Il ne devait plus se réveiller.

     Nous prions Mme Léon Wilmaers et ses enfants, Mlle Lucie Wilmaers et notre confrère le docteur Albert Wilmaers, de croire à l’expression de nos condoléances douloureusement émues.

Beckers



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