Médecins de la Grande Guerre

Six jours après l’armistice, une nouvelle tragédie au Fort de Pontisse !

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Six jours après l’armistice, une nouvelle tragédie au Fort de Pontisse !



L’entrée du Fort de Pontisse

       Après l’armistice, le fort de Pontisse fut abandonné par les Allemands. Les habitants en profitèrent pour y venir chercher tout ce qui avait été laissé par l’occupant et qui pouvait encore servir. Malheureusement, le fort contenait encore une grande quantité de poudre. Le 17 novembre 1918, une centaine de personnes s’y trouvaient lorsqu’une explosion survint et causa de nombreux blessés et la mort d’une dizaine de personnes. Cet évènement fut signalé par Monsieur Bare Pierre dans ses « Notices Inédites de la Grande Guerre » parues dans le Bulletin des Amis du musée herstalien n° 121. Dans cet article, Pierre Bare cite le témoignage de Joséphine Vielvoye qui relate la mort du filleul de son papa, Martin Dieudonné Vielvoye, âgé de 17 ans.

       « Le petit est venu demander une brouette à son parrain (Mathieu Vielvoye) pour aller chercher de la houille, mais il lui a dit de ne pas y aller que c'était trop dangereux. Mais malheureusement il est parti vers la mort !

       A peine une heure après, on s'était mis à table pour manger quand la déflagration s'est faite, on a sauté tous en l'air.

       Mon père est parti pour savoir ce qu'il y avait, mais le pire était arrivé... Certains qui en sortaient étaient couchés par terre par le choc, il y avait entre autres Monsieur Denez, directeur de la Basse Campagne.

       Alors, ce n'était plus que tristesse et désarroi, on ne pouvait pas s'imaginer le drame. II y avait notamment : Jeanne Leruitte et Marie Leruitte, Bernard Bouille (14 ans), Jean-Marie Bologne (15 ans), André Deprez (9 ans), Joseph Dieusette (13 ans), Marie Guys (36 ans), Barthélmy Jehotte (20 ans), Lambert Nottet (37 ans), Hubert Philippet (19 ans), Hubert Verdin (22 ans), Martin Vielvoye (17 ans) ... Et bien d'autres de Vivegnis, de Hermée, de La Préalle ...

       Mon père, le lendemain, est parti avec d'autres hommes, pour retrouver son filleul. Deux jours se passent et le troisième est enfin arrivé... Après avoir eu le corps dégagé il en avait assez de voir le drame. Les familles que je connaissais enterraient leurs morts »

 

 

Source : Périodique du musée communal de Herstal, N° 190, novembre-décembre 2018

 



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