Maïté, dernière victime de la guerre 14-18[1] ?

Je ne sais toujours pas si la bombe se trouvait sous le feu de camp ou si quelqu’un l’a jetée dedans. (Photo Laurent Lenclud)

Maïté Roël, 26 ans, a été reconnue il y a quelques années comme victime de guerre par l’Institut national pour les vétérans[2]. A l’âge de 8 ans, alors qu’elle participait à un camp scout dans le domaine militaire de Wetteren (près de Gand), un feu de camp fit exploser un obus ! L’enquête ne pourra dire si cet obus se trouvait enfoui dans le sol ou avait été jeté dans le feu. Maïté qui dormait à deux mètres du feu eut sa jambe broyée et passa plus de deux ans à l’hôpital et subi plus de 29 opérations. L’Institut national des vétérans indemnise encore 11 personnes en conséquence de la guerre 14-18. Parmi celles-ci se trouvent notamment l’épouse et les trois enfants d’un fermier de Kemmel (Jacques Covermaeker) décédé après l’explosion d’une bombe sous son tracteur en 1983. Ces accidentés sont des véritables victimes de la guerre mais qu’en est-il des collectionneurs qui prennent des risques inconsidérés. Chacun se souvient de l’accident qui couta la vie à un habitant de la région de Dixmude à Essen en octobre 2000. Luc Ervinck était un collectionneur passionné qui dans son hangar possédait plus de cent obus et grenades trouvé dans les champs. En essayant de démanteler un de ces obus, une violente déflagration détruisit sa ferme causant un incendie visible à des kilomètres à la ronde. Le collectionneur perdit la vie et quatre pompiers sur les lieux, surpris par une seconde déflagration furent sérieusement blessés. Le capitaine Luc Moerman commandant du Service d’Enlèvement et de Destruction d’engins Explosifs[3] de Poelkappelle fit part de son grand étonnement en découvrant parmi les munitions qu’il dut prendre en charge après l’extinction du feu les gros obus d’artillerie de 9 pouces (270 mm) de fabrication anglaise ! En 1997, un autre collectionneur, Robert Louagie avait perdu la vie dans les mêmes circonstances.