Médecins de la Grande Guerre

L’ambulance Belge de la villa Saint-Charles à Montpellier.

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L’ambulance Belge de la villa Saint-Charles à Montpellier.

point  [article]
Position par rapport à la cathédrale (càd le Couvent des Sœurs – ex Hôpital) 3 km à vol d’oiseau

Une vue rapprochée, le cadre situe l’emplacement de l’hôpital

Plus proche – le bâtiment à toit rouge est de construction postérieure à la présence de l’hôpital

Un relevé de 1925 ou le sana est répertorié. En superposant les rues et chemins de cette époque avec les vues Google vous verrez peu de modifications, on repère tout. L’endroit était plutôt désert en 1925, que dire de 1915 ?

En 1925.

L’ambulance Belge de la villa Saint-Charles à Montpellier[1]

Introduction

       Le texte qui suit est celui de mon confrère Borgomano de Montpellier.  Il nous donne de quoi nous souvenir à nouveau de cet établissement militaire belge de la guerre 14-18 dont plus rien ne subsiste et dont les archives en Belgique ont sans doute été détruites.  Le Dr Borgomano a mené une enquête à Montpellier pour retrouver l’emplacement exacte de l’ambulance belge dont quelques documents figuraient dans les archives de la ville. Ces documents qu’il a bien voulu nous communiquer, bien que peu nombreux, sont émouvants car ils actent des décès de soldats belges atteints pour la plupart de tuberculose. Grâce au docteur Borgomano, nous pouvons en 2014 rendre hommage à ces jeunes gens décédés loin de chez eux. Que leurs noms ne soient plus jamais oubliés.

       L’hôpital belge de Montpellier fut ouvert le 1-5-15 et fermé le 15-5-19. Il accueillit 630 soldats Belges[2].

Dr Loodts P.

A la recherche de l’ambulance Elisabeth de Montpellier

       Lors de mes recherches aux Archives de Montpellier, j’ai eu la surprise de trouver des actes de décès estampillés « Hôpital Militaire Belge Villa Saint Charles » et «  Ambulance Élisabeth - Croix Rouge de Belgique ». Ces deux dénominations sont sans doute les appellations successives d’un même hôpital militaire belge. Parmi les documents se trouvait aussi le billet permettant la sortie du soldat Coffin du Camp du Ruchard et son transfert à l’hôpital belge de Montpellier. Le « Camp du Ruchard » était situé  au Sud d 'Azay le Rideau (Indre et Loire)  jouxtant la forêt  de Chinon. Fait curieux,  ce camp, créé en 1885, a reçu en 1914 des prisonniers allemands et fut par après déclaré « insalubre » ! Les prisonniers allemands ont donc rejoint un camp plus accueillant et ils ont été remplacés par des convalescents belges ! Impossible de savoir si ces derniers étaient au courant de l'insalubrité des lieux antérieurement formulée !

       « Le domaine St Charles existait à la fin du XIXᴱᴹᴱ siècle au sommet du Plan des 4 Seigneurs à une altitude de 80 m environ, sur un terrain de 5 hectares, très boisé. TI se situe à près de 4 km au Nord-Nord-Ouest du centre ville. Le site de la villa fut transformé par le Service Santé de l'armée belge pour recevoir des tuberculeux. Trois baraquements en briques creuses (grands dortoirs) de 40 m de long sur 6 de large, couverts en fibro-ciment furent construits ainsi qu'un four crématoire ( ? ) . Il y avait aussi une chapelle.

       Après le départ de l'armée belge c'est la colonie de vacances de l'Abbé Fonbelle qui s'y installe et en 1921 le domaine est acquis par le département de l'Hérault, qui possède déjà la propriété voisine « La Pensée », pour y construire un sanatorium pour hommes.

Ce Sanatorium portera le nom de Bellevue constitué par les domaines contigus de « La Pensée » et de « St Charles ». ».

       Depuis la disparition de la tuberculose et le vieillissement de la population il est devenu Centre d' hébergement pour personnes âgées.

L’organisation des hôpitaux militaires français mérite quelques explications :

      Les malades et blessés des belligérants, amis ou adversaires avaient, dans ces hôpitaux, des lits réservés par nationalités. À  l' H.C. n° 12  de  Castelnaudary, c'étaient des Russes.

       L'organisation des Hôpitaux Temporaires était la même dans toute la France et les structures utilisées étaient les plus diverses.

       Le nombre de lits était très variable. Les plus petites structures  étaient de 10 lits comme  l’hôtel Moderne (Annexe de l' H.B. n° 20 bis) à Sète ou la Gendarmerie de Narbonne (Annexe de l'H. C. n° 35)

       La réquisition des Écoles, Collèges et Lycées a entraîné des perturbations immédiates : suppression des internats et dispersion des élèves.

       Il faut savoir que nombre de ces hôpitaux  n’ont pas été ouverts de façon continue  du 1er septembre 1914 au 1er décembre 1918. Ils ont existé pendant une durée plus ou  moins longue, ont fermé et ré-ouvert avec une nouvelle dénomination et un nouveau numéro. Certains ont subsisté en 1919 accueillant surtout des porteurs de la grippe espagnole avec une mortalité considérable (75 %).  En dehors des séquelles de blessures, les affections les plus fréquentes étaient pulmonaires : la tuberculose, pneumopathies et, à partir de 1918, l’épidémie de grippe qui n’était pas qualifiée comme telle.

       Le 16ème  C. A. avait au moins 2.700 lits d' hospitalisation et le département de l' Hérault en fournissait à  lui seul  43 % ,  la  Lozère  2, 5 % . À Montpellier, l’accueil des structures privées (Couvents, Séminaires, Écoles, Collèges, Lycées) comptait pour  56 %  des  4.500 lits.  Il existait 310 sites dans le C. A., selon le tableau joint, dont  30 %  de sites privés et  20 % de sites divers tels que châteaux, Casino ( jeux ), maisons particulières, local municipal et grands magasins. Bien sûr, cette photographie du 16ème  C. A. ne peut être transposée telle quelle pour les autres C. A. et  l’on peut supposer que des régions comme  la Bretagne ou la Vendée avaient un plus fort pourcentage de  bâtiments  privés réquisitionnés.

       L’existence de 10.000 hôpitaux temporaires[3], avec  fermetures et ouvertures, laisse supposer  une organisation administrative remarquablement organisée et performante qui est tout à l 'honneur  de nos anciens.                                      

                                   Docteur  A.  BORGOMANO - Montpellier

Quelques déclarations de décès















































































 

 

 



[1] Par le Dr Borgomano  A.

[2] Ces chiffres proviennent de « Contributions à l’histoire du Service de Santé de l’Armée au cours de la guerre 1914-1918, L. Melis, Lieutenant – général Médecin, 1932, Imprimerie typographique de l’institut cartographique militaire, Bruxelles »

[3] Le  Major François Olier, du Service de Santé des  Armées, s' intéresse depuis plusieurs années aux Hôpitaux   Militaires  pendant la Grande Guerre  et son travail  fait déjà l 'objet de 4 tomes en attendant le cinquième en  2015.Il a recensé, en espérant qu' il n 'a rien oublié, 10.000  hôpitaux  durant  cette période !

    Je me contenterais d 'un survol des hôpitaux du 16ème  Corps d 'Armée, Chef-lieu  Montpellier, dont le dernier Commandant fut le Général Jean de Lattre de Tassigny en 1942.

     En 1914  la France était divisée en  22  Corps d ' Armée, l'Algérie étant le 19ème . 

 Ces  22  C. A. ont subsisté  jusqu' à la fin des années 40 et d’autres modifications ont suivies. Le 16ème C.A., par rapport à  l’actuelle Région Languedoc-Roussillon, est amputé du Gard  qui  est rattaché à Marseille  mais a en plus l’Aveyron et le Tarn. Il arrive donc tout près de Toulouse.

     À cette époque dans  les C. A. on trouvait des régiments d’Infanterie, d 'Artillerie, de Cavalerie, des unités du Génie, du Train des Équipages (hippomobiles), de l’Intendance et le Service de Santé. Dans le 16ème  C.A. il n’y avait que des Hôpitaux Mixtes Civils et Militaires.

       Les hôpitaux du temps de paix ne permettaient pas de faire face à l’afflux de malades et de blessés du temps de guerre. C’est ainsi qu’ ont été créés les Hôpitaux Temporaires  pour les besoins propres des C. A. et les évacuations  des malades et blessés qui chaque jour se comptaient par milliers.

      Mais avant de se lancer il faut bien maîtriser les abréviations qui fleurissaient déjà. Il faut savoir qu’il y a actuellement plus de  2.000 abréviations  dans l'Armée Française !

     Les Hôpitaux  créés étaient tous qualifiés de  Temporaires et leur numérotation identique dans  chaque C. A.   Etaient appelés H. C. (hôpitaux Complémentaires) les hôpitaux gérés par le Service de Santé  Militaire ; H. A. (Auxiliaires)  ceux gérés par les Sociétés d 'Assistance à la Croix-Rouge.  Celles-ci étaient au nombre de trois : la SSBM – Société de Secours aux Blessés Militaires créée en 1864 et les Hôpitaux  numérotés de 1 à 100 puis à partir de 300; l ' UFF - l’Union des Femmes Françaises – créée en 1879  numérotés de 101 à 200 puis à partir de 400 et l 'ADF – l'Association des Dames Françaises  créée en 1881 numérotés de 201 à 300 puis à partir de  500.

     Les  H. B. (Bénévoles) étaient gérés par des particuliers, des Associations, des Communautés ou des Collectivités qui devaient respecter le cahier des charges  du Service de Santé Militaire. Ils  étaient numérotés en  bis, ter ou quater.

    Les H.O.E.  sont les  Hôpitaux d 'Évacuation.

Il existait aussi des H.D.C., Hôpitaux Dépôts de Convalescents. Le terme « Ambulance » était exclusivement réservé aux formations sanitaires de l’avant.

       Avec les S.H.L.D. (Section Hygiène des Laboratoires et Désinfection), les C.S.R. (Centre Spécial de Réforme)  et les U.R.S.  (Unité de Réserve Santé) nous avons  les principaux  sigles employés.

Dr A.Borgomano

 



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