Médecins de la Grande Guerre

Les Fusillés de la Chartreuse - Les exhumations.

point  Accueil   -   point  Intro   -   point  Conférences   -   point  Articles

point  Photos   -   point  M'écrire   -   point  Livre d'Or   -   point  Liens   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques


Les Fusillés de la Chartreuse - Les exhumations.

point  [article]
Amédée Gilkinet

François Paquay

Germain Bury

Clément Lecocq

Joseph Zilliox

Dieudonné Lambrechts

Louis Collard

Anthony Collard

Les Fusillés de la Chartreuse

Les exhumations

       C’est la fin ! Cinq corps seulement doivent encore être ramenés au jour et identifiés : ceux d’Amédée Gilkinet, de François Paquay, de Germain Bury, de Clément Lecocq et de Joseph Zilliox.

       Ils dorment tous dans une fosse séparée ; Germain Bury, même, a été fusillé près de la poudrerie et son corps reposait à côté de celui de Dieudonné Lambrecht, exhumé mercredi, bien loin de ceux de leurs compagnons d’héroïsme.

       Tous, sauf François Paquay, ont un cercueil.

       C’est Amédée Gilkinet qui est reconnu le premier par sa femme, qui garde, devant les restes informes de son mari, un courage surhumain, demandant même aux personnes qui l’entourent de ne pas pleurer.

       Puis c’est Joseph Zilliox, cet Alsacien, qui cachait sous l’uniforme gris exécré, un cœur tout palpitant pour la France ! C’est le héros du remorqueur « L’Anna », qui fut martyrisé par ses bourreaux, et qui mourut en criant : « Vive la France ! » La bouche est encore large ouverte de ce cri vengeur !

       M. le chancelier Barthe, attaché au consulat de France, est venu lui-même assister à l’exhumation de ce brave.

       Et c’est dans les plis du drapeau rouge, blanc et bleu, pour lequel il a donné courageusement sa vie, que le héros dormira son dernier sommeil.

       Puis c’est le tour de François Paquay, de Germain Bury et de Clément Lecocq, que leurs familles identifient rapidement.

       Les travaux d’exhumations ont été soigneusement et délicatement conduits par M. l’inspecteur Dupont et M. l’ordonnateur Bernard.

       Qu’il nous soit permis aussi de citer les noms de ces braves fossoyeurs qui, pendant trois jours, ont accompli leur funèbre besogne, sans un moment de répit, se prêtant aux recherches quelquefois écœurantes, réclamées par les parents, avec une obligeance infatigable.

       Ce sont : Florent Agimont, Marette, Gustave Brouwers, Joseph Collard, Magnée et Donnay.

       Le sinistre enclos est maintenant vide. Seuls les deux frères Louis et Anthony Collard, de Tintigny, y reposent encore jusqu’à ce qu’ils soient reconduits dans leur belle Ardenne.

       Ce coin de bastion, qui vit tant de matinées rouges, dont la terre devait sembler si lourde aux glorieux martyrs, restera dans l’avenir le coin maudit dont on approchera qu’avec terreur.

       Ce n’est pas là que nous conduirons nos enfants : c’est dans notre cimetière, où reposeront désormais les martyrs du Droit, qui ont donné généreusement leur vie pour la Liberté et pour la splendeur de la paix de l’avenir.  

   

Petit article retrouvé sans source et daté du 13-12-1919

 



© P.Loodts Medecins de la grande guerre. 2000-2020. Tout droit réservé. ©